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« Aperçus de la part que j’ai
prise à la révolution de 1830 » (« Mémoires »), par A. Gendebien
(1866-1867)
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D. L’ASSOCIATION NATIONALE.
VII. L’Association nationale tente
d’empêcher les pillages.
(page 190) Dans ce moment, on vint annoncer qu’on menaçait de
pillage la maison Mathieu, rue d’Anderlecht. Nous fûmes unanimes sur la
nécessité d’empêcher le pillage. Nous savions tous que M. Mathieu était
l’ennemi (page 191) de
On entra dans la maison
de Mathieu par les maisons voisines. On ouvrit la porte et les croisées, le
peuple s’y précipitât et détruisit tout .
L’Association avait pris l’initiative de la
protection, longtemps avant l’autorité communale ; elle avait fait tout ce qui
était possible pour éviter le pillage. Eh bien, les orangistes l’accusèrent
d’avoir fait piller !!
Ce n’était pas seulement
une calomnie, c’était une stupide absurdité.
L’Association avait, plus que qui que ce soit, intérêt à éviter les
pillages, non seulement parce qu’ils déshonoreraient la cause, mais aussi parce
qu’ils pouvaient la compromettre, par une réaction du dedans et par une attaque
du dehors.
Elle savait que l’armée
hollandaise était en mouvement et marchait vers nos frontières. Elle savait que
Enfin, pour vaincre les
ennemis du dedans et du dehors, l’Association avait besoin de l’énergique
coopération du peuple ; c’eût été mal le préparer au combat, que de le pousser
à se griser dans les caves des ennemis de
J’ai dit, en commençant,
que l’accusation portée contre l’Association étau une absurde calomnie; tous
ceux qui liront ce qui précède, répèteront avec moi, c’est une absurde calomnie
et ils ajouteront : c’est une ignoble vengeance des vaincus qui n’auraient pas eu
la même modération, s’ils avaient été victorieux.
Les désordres de
Bruxelles, se produisaient à Liége, Gand, Anvers, Ypres, Bruges ; ils étaient
partout, comme a Bruxelles, la réaction déplorable, sans doute, mais fatalement
inévitable, des intrigues perfides et audacieuses, des provocations plus
audacieuses encore (page 193) de la presse orangiste ; l’inaction, la défaillance du
pouvoir, sa complicité au moins
apparente, sont les véritables causes des désordres qui se terminèrent
heureusement sans mort d’homme.
Preuve évidente que le
peuple belge sait, dans les circonstances les plus graves, les plus
périlleuses, faire triompher ses droits, en respectant ceux de l’humanité.