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« Aperçus de la part que j’ai
prise à la révolution de 1830 » (« Mémoires »), par A. Gendebien
(1866-1867)
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D. L’ASSOCIATION NATIONALE.
VII. « L’Association patriotique
a sauvé la révolution »
(page 193) Tous les hommes sensés, tous les hommes de bonne foi ont
reconnu et proclamé la nécessité et les heureux résultats de l’action tonte
patriotique de l’Association, vraiment nationale dans son but et
dans ses résultats.
Nous croyons utile de
reproduire l’appréciation spontanée de
« On a été effrayé
ici des désastres déplorables de Bruxelles et de Liége. Mais on est satisfait
et rassuré par le triomphe du parti national. Vous pouvez compter sur le
soutien actif et énergique de
Dix jours après
l’interprétation et l’approbation spontanée de
Le 12 avril, M.
Sébastiani, du haut de
« Une Association
traînant à sa suite le meurtre, le pillage, y domine le gouvernement... «
A cette audacieuse et
infâme calomnie, plusieurs députés répondirent avec énergie : MM. Mauguin,
Lamarque (le général), Odilon Barrot et de Tracy.
« Il y a quelque
imprudence, dit M. de Tracy, à traiter, avec tant de dédain, et peut-être avec
tant de légèreté, une nation voisine qui, travaillée par les intrigues les
plus perfides et au moment de tomber entre les mains de ses ennemis, éprouve
un élan national. »
Le Corps législatif, comme
Le Congrès belge a fait
la même appréciation.
Les cours de Vienne et de
Berlin comprirent l’Association et apprécièrent le mouvement national et sa
victoire ; elles n’hésitèrent pas à déclarer qu’elles ne souffriraient pas
qu’un prince fût imposé à
L’Angleterre se ravisa
bien vite : son gouvernement vira de bord promptement ; il avait deux
candidats, le premier, le prince d’Orange le second, le prince Léopold de
Saxe-Cobourg. Le premier ayant été vaincu, repoussé le 24 mars au Waux-Hall, Ponsonby qui avait ses instructions
doubles, mit aussitôt en avant le prince Léopold. (Voir la lettre de
Vandersmissen du 24 avril 1832.)
Elle renonça à la
restauration et à la quasi-restauration de la famille d’Orange en
Belgique.
Le prince d’Orange ayant
été énergiquement repoussé par l’Association,
Par son organisation, par
ses rapports multiples dans toute
L’Association changea le
parti pris, les résolutions, les allures de
Elle contraignit les
puissances à la modération, â de salutaires réflexions.
Elle sauva le Luxembourg
de l’invasion imminente de
Elle purgea
Grâce à la victoire et à
l’attitude de l’Association, les hommes appelés au second ministère, pour
réaliser ce qu’on appelait la combinaison du Prince d’Orange pour éviter la
restauration, se posèrent en hommes d’Etat, et M. Juste en a fait les
courageux sauveurs de
M. Juste oublie que c’est
l’Association, par l’intermédiaire de M. Gendebien, qui força le Régent et son
nouveau ministère à recevoir le serment de la garde civique, le dimanche 27
mars, à 3 heures.
M. Juste oublie que le
Ministère était constitué dès le 24 mars il oublie que dix jours après sa
constitution, les désordres n’étaient pas arrêtés, le calme n’était pas encore
rétabli. Ce n’est donc ni par un coup de baguette, comme semble le dire M.
Juste, ni par l’énergique intervention du ministère, que le calme se
rétablit.
L’Association, seule, par ses proclamations, par sa légitime
influence, dissipa les graves soupçons de trahison qui avaient déterminé l’élan
national.
L’Association seule parvint à ramener la confiance et le
calme. La confiance, non dans le gouvernement, mais dans le patriotisme et J
‘énergie de l’Association, qui venait de sauver la révolution et avait arraché
En parlant des hommes
appelés au second ministère du Régent, pour réaliser la combinaison du
Prince d’Orange, je veux, je dois déclarer que j’en excepte M. Lebeau,
parce qu’il m’a été affirmé, par des hommes dignes de foi, qu’il avait d’abord
refusé le ministère des Affaires Etrangères parce qu’il ne partageait pas la
défaillance du Régent et de M. Sauvage.
Ce n’est que par arrêté du 27 mars, qu’il fut nommé ministre. Date remarquable
et mémorable, parce que c’est ce jour-là que la défaillance fut
définitivement vaincue.
Quoique et peut-être parce que j’ai été souvent et
très longtemps en dissidence avec M. Lebeau, sur les péripéties les plus
importantes de notre révolution, je me fais un devoir de lui donner sa part
légitime de patriotisme, dans les graves événements du mois de mars 1831.