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Note
d’intention
« Aperçus
de la part que j’ai prise à la révolution de 1830 »
(« Mémoires »), par A. Gendebien (1866-1867)
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C. LE GOUVERNEMENT PROVISOIRE.
VII. Le retour de Gendebien à Bruxelles. Son rapport sur les troubles.
Mesures énergiques du Gouvernement provisoire.
(page 333) Le 22 octobre, à 8 heures du
matin, je me rendis au Gouvernement provisoire ; mon rapport fut court, on
connaissait déjà le résultat de ma mission.
Des
préoccupations graves absorbaient le gouvernement : il ignorait encore la
véritable cause des désordres du Borinage. Sans y croire précisément, il avait
été ému du bruit généralement répandu qu'on avait proclamé le prince d'Orange.
Je
les rassurai, je leur dis que le peuple était resté complètement étranger à la
conspiration. L'audacieuse intrigue qui a égaré le peuple et l'a poussé au
désordre, est un acte d'exécution du mémoire anonyme, lequel, comme vous
le savez, a pour but de dégoûter de la révolution et d'amener le vœu du retour
du prince d'Orange, afin de mettre un terme aux désordres habilement préparés
par les auteurs et les complices du mémoire anonyme.
Les fauteurs des désordres se sont bien gardés de prononcer le nom du
prince d'Orange. Ils connaissaient le terrain ; ils savaient que le simple
soupçon d'une conspiration à son profit, aurait fait lapider leurs agents.
Le
Gouvernement provisoire, y compris Ch. Rogier, qui n'avait d'abord vu, dans le
Mémoire anonyme, qu'une opinion hardie, un délit de (page 334)
presse à dédaigner, le Gouvernement provisoire tout entier sentit la nécessité
de prendre des mesures énergiques pour combattre le complot, que ne révélaient
que trop les intrigues qui avaient fomenté les désordres dans les deux
Flandres, dans le Hainaut, et jusque dans Bruxelles.
Il lança des proclamations rassurantes pour les patriotes et menaçantes
pour les traîtres. Il créa des commissaires extraordinaires chargés d'activer
les services publics dans les provinces, et spécialement de prévenir et de
punir les désordres que la malveillance etc. et de surveiller et déjouer les
projets hostiles des partisans de la famille déchue.
***
A
tout propos, Gendebien est obligé de rencontrer et de repousser des
affirmations, inexactes à son sens, de Louis De Potter. C'est ainsi qu'il
démontre que l'opposition des membres du Gouvernement provisoire à un prétendu
projet de déchéance des Nassau était parfaitement justifiée : la proposition rédigée
par De Potter n'étant qu'un leurre, et ouvrant une porte au retour du Prince
d'Orange. Gendebien qualifie ce projet
d'insensé et de dangereux, reproche ensuite à De Potter, « qui n'est rentré
en Belgique qu'après la victoire », d'avoir mis en doute le courage de ses
collègues, de les avoir même représentés comme ayant toléré les agissements de
Van Haelen.