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matières de l’Essai
« ESSAI HISTORIQUE & POLITIQUE SUR
Par Théodore
Juste
ÉCLAIRCISSEMENTS SUR
(p. 232) A
La
perception du droit fixé à 1.50 florin par tonneau, par le traité du 19 avril
1839, se fit en détail et non par abonnement, et la somme que
Ce qui
engagea M. Ch. Rogier à se charger, en octobre 1861, du portefeuille des
affaires étrangères, c'était l'espoir de réaliser l'idée reprise par M. Lambermont, secrétaire général de ce département, et
poursuivie depuis plusieurs années, d'abolir le péage au moyen d'une
capitalisation, à laquelle prendraient part tous les États maritimes sans
préjudice du maintien des garanties de navigation résultant des traités.
Le capital
à payer était évalué à 17,141,640 florins dont l'Angleterre. aurait à fournir plus du quart (8,782,320 fl.).
La
négociation n'aurait offert aucune chance de réussite sans le concours du
cabinet anglais. Ce concours, M. Ch. Rogier, dans .un voyage fait à Londres,
l'obtint du comte (page 233) John Russell, alors ministre des affaires
étrangères, lequel, par les articles 20 et 21 du traité signé par M. Van de
Weyer, le 23 juillet 1862, admit l'éventualité d'une conférence générale. . .
Il était
également indispensable de s'assurer même au préalable du consentement formel
de
C'était le
deuxième acte; il fut décisif.
Le cabinet
de La Haye donna enfin son consentement par la convention du 12 mai 1863.
C'était le
troisième acte. Nous regrettons de ne pouvoir dire que
Des
conventions spéciales furent signées coup sur coup avec la plupart des États
maritimes: le 12 mai, à Bruxelles, par M. Rogier avec
(page 234) Des événements majeurs ne tardèrent pas à montrer
que
Lorsqu'il
s'est agi de la capitalisation du péage de l’Escaut, le cabinet de La Haye
avait tâché d'obtenir aussi celle de la rente de 400,000 florins tenue en
réserve comme gage par l'article 63-1° du traité du 5 novembre 1842; à la suite
de l'adhésion inattendue de
Il la
reprit en 1872; il en fit une condition de son consentement au passage par le
territoire hollandais du chemin de fer d'Anvers à Gladbach;
cette fois, il l'emporta.
(4° édition,
mars 1876.)
ECLAIRCISSEMENTS SUR
(page 237) L'empereur Napoléon III s'était flatté d'obtenir
sans coup férir, à l'occasion de la guerre de
A tout
prendre, le traité du 11 mai
Par
l'article 4 de ce traité, l'Allemagne se désista aussi des droits qu'elle avait
sur la partie du Limbourg substituée au Luxembourg wallon par l'article 4 du
traité du 19 avril 1839. Le gouvernement néerlandais s'empressa d'user de sa
liberté pour achever le démantèlement de Maestricht.
La
question du Luxembourg, que l'on s'était plu à considérer comme définitivement
résolue en 1839, après de si laborieuses négociations, fut donc posée de
nouveau en 1867 dans les circonstances les plus menaçantes; elle reçut une
solution inattendue. Conservé à la maison d'Orange, le grand-duché, allié de
l'Allemagne sous le rapport douanier, n'est pas sans analogie avec quelques
anciens cantons suisses. Par suite du démantèlement de sa célèbre forteresse,
il forme comme un terrain vague, déclaré neutre, entre l'empire allemand et
Presque
toutes les questions territoriales discutées à la (page 239) Conférence de
Londres se rattachaient au système défensif de l'Allemagne contre
(4e édition, mars 1876.)
ÉCLAIRCISSEMENTS SUR L'ORIGINE DES
TRAITES DES 9 et 11 AOUT 1870, RELATIFS A
L'article
7 du traité général du 19 avril 1839 se borne à déclarer que
La
neutralité est donc proclamée en principe, mais il n'est dit nulle part quelles
en sont les conséquences, quels sont les devoirs des garants, quels sont les
droits de
La guerre
étant devenue inévitable entre
Le 22 juillet, le comte de Bismarck déclara
également « que
Il y
avait donc une réserve dans l'une et l'autre déclaration.
Dans sa
correspondance, le baron Nothomb en fit la remarque et se demanda ce qui
adviendrait en cas de violation du territoire belge par l'un des belligérants.
La réserve devait-elle être entendue en ce sens que la neutralité serait non
avenue pour l'autre qui pourrait transporter la guerre en Belgique, ou bien
celui-ci aurait-il seulement le droit comme garant d'entrer en Belgique pour
chasser l'envahisseur avec (page 244) l'obligation de se retirer à .son tour si
ce dernier se retirait ou était chassé ? Selon le baron Nothomb, l'invasion ne
faisait pas cesser la neutralité et l'autre belligérant n'aurait le droit
d'entrer en Belgique que pour la rétablir en chassant l'envahisseur. Le roi
Léopold II écrivit dans ce sens à la reine d'Angleterre, à M. Gladstone, alors
premier ministre, et à lord Granville, ministre des affaires étrangères; il
émit l'avis que, dans ce cas, l'Angleterre devait se joindre à l'autre
belligérant pour contribuer à expulser l'envahisseur; il ajoutait que cette coopération
éventuelle pouvait, dès à présent, faire l'objet d'un traité. Cette manière de
voir fut adoptée par Sa Majesté britannique et par son gouvernement.
Le
Parlement devait être prorogé le 10 août; le message royal de prorogation
s'exprima en ces termes : « J'ai proposé aux deux parties belligérantes des
traités identiques dans la forme, ayant pour but de donner une plus grande
sécurité à
Telle est l'origine des deux traités identiques du 9 et du
11août ; ils confirment et organisent pour un cas donné le principe énoncé
d'une manière générale dans les traités de 1839. (…)