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Note
d’intention
« Aperçus
de la part que j’ai prise à la révolution de 1830 »
(« Mémoires »), par A. Gendebien (1866-1867)
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C. LE GOUVERNEMENT PROVISOIRE.
LI.
Réflexions sur les avantages du choix de Nemours.
(page 446) J'ai donné quelque
étendue à l'analyse des débats qui ont précédé l'élection du chef de l'Etat,
parce que cette élection constituait une des plus importantes questions que le
Congrès ait eu à résoudre.
La nomination du duc de Nemours, à une immense majorité, changeait
radicalement la situation : Louis-Philippe aurait accepté la couronne pour son
fils, il y aurait été irrésistiblement contraint par la nation et, une fois
engagé dans cette voie, il aurait été forcé d'en subir toutes les conséquences,
; au lieu de chercher à remonter la pente des révolutions, il aurait
écarté de ses conseils les hommes à courtes vues qui le lui proposaient. Tous
les peuples de l'Europe, mécontents de leurs gouvernements, irrités de leur
duplicité, de leur ingratitude non oubliée en 1830, auraient été entraînés sous
l'influence d'une propagande sincèrement libérale constitutionnelle, et les
trônes chancelants auraient eux-mêmes, sous peine d'être renversés, accepté les
faits accomplis.
Ceux qui ont connu la disposition des esprits en 1830, n'hésiteront pas
à reconnaître que de grandes et inappréciables transformations étaient
possibles à cette époque.
Que les partisans de Leuchtenberg n'aient pas
aperçu cette possibilité, je le conçois ; mais qu'ils aient méconnu et
violemment contesté les avantages d'une alliance intime avec la France en 1831,
c'est ce qui n'a jamais été expliqué et restera inexplicable. Les événements se
sont chargés de démontrer que leur obstination était, sinon coupable, au moins
blâmable et inexcusable.
« L'élection de Nemours, c'est la réunion à la France », « c'est la
guerre générale », tel était le principal et, pour ainsi dire, le seul argument autour duquel pivotaient tous les discours en
faveur de Leuchtenberg. Les partisans de Nemours
démontraient que l'élection de ce prince était le seul moyen d'éviter la
réunion à la France et de garantir la Belgique contre les attaques et les
intrigues de la Sainte-Alliance. On ne répondait pas à cette démonstration
logique, rationnelle et chacun venait, à son tour, seriner le même refrain :
« Guerre générale, réunion à la France ! »