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« Aperçus de la part que j’ai prise à la révolution de 1830 » (« Mémoires »), par A. Gendebien (1866-1867)

 

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C. LE GOUVERNEMENT PROVISOIRE.

 

XLI. Autres incidents.

 

(page 422) Immédiatement après ce malencontreux incident, M. Ch. Le Hon soulève un nouvel orage : Il propose de déclarer faux le compte rendu (page 423) du journal L'Emancipation, de la séance tenue en comité secret le 16 janvier.

Le mot faux provoqua une discussion irritante et prolongée ; si M. Le Hon s'était servi du mot propre inexact, ERRONÉ_ le débat eût été calme et court.

M. de Robaulx, qui avait inspiré L'Emancipation, ne désavoua pas le fait ; il soutint que le comité secret avait pout but d'éviter l'effervescence des tribunes et non pas de cacher au pays des révélations qu'il avait le plus grand intérêt à connaître.

Il désavoua les inexactitudes qui étaient le fait du journaliste.

L'objet principal, et, pour ainsi dire, unique de la motion de M. Ch. Le Hon, portait sur une proposition de M. de Robaulx que le journaliste avait dit erronément avoir été agréée par le Congrès...

L'atmosphère était décidément à l'orage : le choc des sentiments élevés et des arrière-pensées égoïstes, produisait, à chaque instant, des commotions électriques qui donnaient le spasme aux uns et provoquaient l'exaltation, les colères des autres.

En temps ordinaire, ces deux incidents auraient à peine obtenu du, Congrès l'attention d'un quart d'heure ; ils absorbèrent une séance, dans un moment où tout réclamait des solutions d'urgence !

La séance du 18 fut signalée par un événement, signe des temps : M. De Ryckere, professeur distingué de l'Université de Gand, ému sans doute de l'attitude qu'avait prise, depuis quelques jours, l'immense majorité du Congrès, désespérant peut-être de faire triompher son candidat de prédilection, le prince d'Orange, donna sa démission de membre du Congrès ; les motifs qu'il donna de sa démission sont un chaleureux et très adroit plaidoyer en faveur du prince d'Orange. Il fut accueilli par le sarcasme.

M. De Ryckere connaissait-il les projets du Prince ? Croyait-il pouvoir mieux le servir à Gand, au 2 février, qu'au Congrès, lors de l'élection d'un candidat au trône de Belgique ?.. Il eut au moins la franchise de son opinion, il répudia le rôle de caméléon politique.

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