(Annales parlementaires de Belgique, chambre des représentants, session 1865-1866)
(Présidence de (M. E. Vandenpeereboom.)
(page 161) M. Thienpont, secrétaire., procède à l'appel nominal à 3 heures et un quart.
M. Van Humbeeck, secrétaireµ, donne lecture du procès-verbal de la séance du 9 décembre.
- La rédaction en est approuvée.
« M. Braconier, retenu chez lui par la mort d'un membre de sa famille, informe la Chambre qu'il ne peut assister à la séance de ce jour. »
MpVµ. - La parole est à M. le ministre des affaires étrangères.
M. le ministre des affaires étrangères (M. Rogier). - Messieurs, nous venons accomplir la pénible mission d'annoncer à la Chambre des représentants la mort du chef illustre et à jamais populaire de la grande famille belge.
La tristesse est profonde au sein de nos populations, qui, accablées de regrets pour le passé, se relèvent pleines de confiance dans l'avenir.
L’émotion ne se renferme pas dans les limites du pays : partout, à l’étranger, où le nom du Roi était universellement respecté, se manifestent, avec l’expression de la plus haute estime pour le règne qui finit, les vœux le plus sympathiques pour le règne qui commence.
Bientôt l’héritier du trône viendra au sein des Chambres réunies prêter le serment constitutionnel, qu'il gardera avec la même fidélité que son auguste Père. Votre patriotique et unanime concours, acquis désormais à Léopold II, lui permettra, messieurs, de continuer et d'affermir l'œuvre nationale, si glorieusement poursuivie par Léopold Ier, et d'assurer ainsi à la Belgique de nouveaux jours de liberté, de paix et de prospérité.
MpVµ. - Messieurs, je suis certain d'être l'interprète fidèle de notre assemblée en disant que la Chambre des représentants reçoit avec la plus profonde douleur la communication qui vient de lui être faite de la perte immense qu'a éprouvée le pays.
L'assemblée se fera sans doute un pieux devoir d'assister, en corps, aux funérailles solennelles du Roi ; elle donnera ainsi un témoignage de profonds regrets et d'impérissable reconnaissance à Celui qui pendant trente-quatre ans a présidé, d'une manière glorieuse, aux destinées du pays.
Dans ces tristes circonstances, donnons le signal du deuil national, en interrompant momentanément nos travaux.
Nous aurons, plus tard, l'occasion de manifester notre ferme volonté de reporter, avec le pays tout entier, sur notre nouveau Roi d'unanimes sentiments d'attachement sincère et de dévouement loyal.
J'ai donc l'honneur de proposer à la Chambre de suspendre ses séances jusqu'à convocation ultérieure et de charger le bureau de ce soin, ainsi que de celui de prendre les mesures urgentes que les circonstances pourraient réclamer.
- Personne ne demande la parole. Ces propositions sont adoptées.
La séance est levée à 4 heures.