Smeets Paul, Hortense, Alfred socialiste
né en 1857 à Liège décédé en 1909 à Seraing
Représentant 1894-1909 , élu par l'arrondissement de Liège(Extrait de La Chambre des représentants en 1894-1895, Bruxelles, Société belge de Librairie, 1896, pp. 395-396)
SMEETS, Paul-Hortense-Alfred,
Représentant socialiste pour l’arrondissement de Liége, né à Liége, le 7 juin 1857
M. Léon De Fuisseaux, ayant été élu à la fois par l'arrondissement de Liége et par l'arrondissement de Mons, opta pour ce dernier et fut remplacé à Liége par M. Smeets, ancien ouvrier houilleur et ancien conseiller provincial de Liége, nommé membre du Parlement au ballottage du 30 décembre 1894 par 63,709 suffrages.
Cette élection fit l'objet d'une lutte acharnée. Le 23 décembre, quatre candidats se trouvèrent en présence : MM. Lambert, Hanssens, Smeets et Francotte ; aucun d'eux n'ayant obtenu la majorité absolue, M. Smeets entra en ballottage avec M. Francotte et distança son compétiteur de 8,155 voix. Le succès des socialistes et s'affirmait ainsi pour la troisième fois dans un arrondissement où le libéralisme se croyait invincible.
A peine entré à la Chambre, M. Smeets interpella le gouvernement au sujet d'une arrestation faite par la gendarmerie de Seraing et à propos d'une grève qui venait d'éclater au Charbonnage de Marihaye.
Il prit part à différentes discussions, notamment au budget de la guerre, à l'interpellation de M. Heuvelmans relative à un arrêté royal concernant les fraudes dans le commerce du beurre et de la margarine, au projet de loi modifiant la loi organique de l'instruction primaire, au projet de loi concernant les élections communales, etc.
A la veille de la clôture législative, il provoqua des débats qui eurent certain retentissement dans le pays et dont la presse fit l'objet de vives polémiques : il s'agissait de la distribution d'une brochure antisocialiste, par un prêtre, dans une école communale.
(Extrait de la Gazette de Charleroi, du 13 décembre 1909)
Nous avons annoncé hier la mort de M. Alfred Smeets, députe socialiste de Liége, qui a succombé samedi aux suites d’une grave affection de la gorge.
Le défunt naquit à Liége en 1857, d’un origine très modeste, M. Smeets, dès qu’il fut en âge de travailler, descendit dans la mine. Jusqu'en 1886, il joua un rôle effacé ; c’est alors qu'éclatèrent les troubles qui eurent dans le pays un grand retentissement. Le citoyen Smeets se montra parmi les ennemis les plus acharnés de la bourgò8ie; il se mit à la tète des manifestants et fut même arrêté lors d'une échauffourée. C'est à cette époque que remontent les premiers succès politiques du citoyen Smeets, qui fut appelé à siéger au Conseil provincial à la suite de la coalition radico-socialiste.
En 1894, eurent lieu les premières élections législatives sous le régime du S. U. ; la liste socialiste obtint plus de 60,000 suffrages et tous ses candidats furent élus. Parmi eux se trouvait M. Léon Defuisseaux. Celui-ci ayant été élu à la fois par l’arrondissement de Liége et par celui de Mons, opta pour ce dernier, ce qui nécessita une nouvelle élection.
Ce scrutin donna lieu une lutte acharnée Le 23 décembre, quatre candidats se trouvèrent en présence : MM. Lambert, Hanssens, Smeets et Francotte ; aucun d’eux n’ayant obtenu la majorité absolue, M. Smeets entra en ballottage avec M. Gustave Francotte qu’il distança de 8,000 voix.
Depuis lors, M. Smeets fut constamment réélu ; la dernière fois qu’il fut envoyé à la Chambre par ses mandataires, ce fut en mai 1908. Il fut réélu avec MM. Denis, Demblon, Troclet, Schinler et Donnay.
Le premier suppléant de la liste socialiste est M. Dejardin, de Beyne-Heusay. C’est donc lui qui est appelé à succéder à la Chambre à M. Smeets.
Le rôle de M. Smeets, à la Chambre, sans être prépondérant, le classa cependant parmi les leaders du parti. Sa parole était incisive, parfois mordante. Parmi les représentants à la Chambre du parti ouvrier, il était l’un des moins sectaires et il admettait la discussion. Aussi, ses adversaires politiques le tenaient-ils en grande estime.
C’est dan la politique communale sérésienne que le citoyen Smeets joua le plus grand rôle. Il prit une part énorme à la gestion des affaires de la grande cité industrielle. Au Conseil communal, sa parole est écoutée par tous ses amis qui, durant plusieurs années, le considérèrent comme un véritable dieu. Mais son étoile pâlit et celui qu’on avait surnommé « Napoléon » vit sa popularité singulièrement amoindrie à la suite des luttes intestines qui surgirent au sin du parti socialiste.
C’est hier à 6 1/2 heures du soir, que le citoyen Smeets a succombé aux suites de l’affection de la gorge dont il souffrait depuis quelques jours déjà. Dimanche dernier, s’étant rendu à Quaregnon, il prit froid et rentra plus gravement atteint. Les médecins mandés à son chevet jugèrent une intervention chirurgicale indispensable qui fut aussitôt pratiquée. Vendredi l’état du malade s’aggrava au point qu’une opération plus sérieuse dut être tenté. Hélas, elle ne devait apporter aucun soulagement au malade qui expira dans les bras de sa femme éplorée.
C’est une véritable personnalité très originale qui disparaît t sa mort sera regrettée vivement même de ses adversaires politiques les plus acharnés.
(Extrait de La Meuse, du 13 décembre 1909)
M. Alfred Smeets est mort, telle est la triste nouvelle qui se répandit à Seraing comme une trainée de pourpre. samedi, vers 6 heures du soir.
Comme c'est précisément le moment de la sortie des ouvriers des établissements, bientôt cette rumeur fut transportée aux quatre coins du bassin.
Personne ne voulait y croire ; aussi ce fut vers la demeure du regretté défunt un véritable cortège. Il fallut bien se rendre à la triste réalité. Smeets avait été terrassé en trois jours par une grave maladie de la gorge.
Malgré deux opérations dangereuses, les praticiens n'avaient pu se rendre maître du terrible mal.
Qui aurait songé à une fin aussi prématurée de cet homme plein de vie, toujours combatif ?
Il y a dix jours, à l'occasion de la Sainte Barbe, pérorait encore à Quaregnon, et c'est à cette tribune qu'il parla pour la dernière fois.
Smeets appartenait à une famille d'ouvriers : son père était concierge à la Société Cockreill.
II travailla dans plusieurs ateliers du bassin, mais malgré son jeune âge, il aimait à discuter.
Pendant les heures de repas, il réunissait quelques camarades et leur causait de questions sociales.
Il partit au Brésil, où il faillit succomber à la fièvre, et revint quelques années après.
Il ne tarda pas à organiser des meetings, fonda des syndicats et s'occupa de journalisme.
Jour et nuit, Smeets était sur la brèche ; il rencontra sur son chemin de nombreux obstacles : il eut mème à lutter contre la misère, mais rien n'abattit son courage ni sa volonté de fer.
En 1893, il parvint à e se faire élire au Conseil provincial.
En 1894, le député Léon Defuisseaux ayant opté pour Mons, eut lieu à Liége une élection législative partielle. Smeets fut choisi au poll socialiste. Il se trouva en présence de Hanssens, libéral, et G. Francotte, catholique.
L'élection lui fut favorable après un ballottage avec M. Francotte. Il entra au Parlement et il vit son mandat renouvelé à chaque consultation électorale.
C'est en 1895, lors de la dissolution des Conseils communaux. que les socialistes luttèrent pour la première fois à Seraing. Smeets fut élu ; il entra en qualité de simple conseiller. mais par la suite remplit différents mandats d’échevin.
Partout Smeets joua un rôle actif. Au Conseil communal, ce fut un travailleur.
A Seraing, Smeets était l'âme, la vie du parti socialiste ; c’est lui qui savait faire oublier les luttes intestines pour se trouver à un moment donné mis en face de l'adversaire qui avait à compter avec lui.
Très dévoué à ses idées, toujours sur la brèche. M. Smets rendit à son parti les services les plus éminents.
Il était certainement un des députés socialistes les plus écoutés à la Chambre. Aussi bien ne parlait-il que quand il avait quelque chose à dire, et le disait-il avec beaucoup de verve et d'originalité.
Adversaire courtois et loyal, il savait discuter et tous ceux qui l'ont rencontré dans des meetings contradictoires ont rendu hom mage non seulement à son talent, mais à sa droiture.
M. Smeets occupa dans la politique sérésienne un rôle prépondérant, et il eut à y subir de terribles assauts surtout de la part de certains de ses amis politiques.
Très indépendant d'allure, il n'aimait guère à se plier aux ukases, et l’on se souvient qu'il eut à ce propos de graves démêlés avec l'état-major collectiviste. Mais sa popularité était telle dans les milieux ouvriers qu'il pouvait braver les menaces des lamas de son parti.
Dans l'intimité, Smeets était ce que l’on peut appeler un bon garçon. Il aimait à rendre service à tout le monde et possédait de grandes qualités de cœur.
La mort implacable est venue le faucher à 52 ans, alors qu'il entrevoyait avec joie la réalisation d'une partie du programme pour lequel il a combattu toute sa vie.
La mort du député Smeets constituera une perte au sein du parti socialiste sérésien, qu’il sera impossible de combler.
Il meurt à l'âge de 52 ans et laisse le souvenir d'un homme qui a bien servi son parti et d'un loyal adversaire
(Extrait du Journal de Charleroi, du 13 décembre 1909)
Nous avons annoncé hier la triste nouvelle qui met en deuil le Parti Ouvrier.
Alfred Smeets était né à Liége en 1857. Il avait donc 52 ans.
Il était âgé de 4 ans quand ses parents allèrent demeurer à Paris. Il en revint, jeune encore ; mais il s'embarqua pour le Mexique.
De retour en Belgique, il s'installa à Tilleur où il se maria, puis à Jemeppe.
Il travailla à Cockerill comme manouvrier et foreur.
Il prit part au mouvement de 1886. A
l'enquête du travail décrétée par le gouvernement, il fit une déposition sensationnelle qui lui valut son expulsion de Cockerill et sa mise à l'index de toutes les usines.
Il s'adonna alors exclusivement à la propagande socialiste, vivant dans le dénuement.
En 1890, il rencontra le citoyen Gony et ils cohabitèrent pendant plusieurs années ; l'on se rappelle dans le Pays de Liége l'histoire du caban et de la paire de souliers dont se servaient à tour de rôle les deux camarades, l'un devant rester au logis pendant que l'autre sortait.
Ce fut une époque de lutte héroïque.
Alfred Smeets fut mis à la tête du journal L Réveil fondé par les groupes de Seraing, de Jemeppe et de Flémalle.
Il dut abandonner pour entrer en prison, pour condamnation politique.
Au Réveil succéda le Travail, soutenu par la Fédération liégeoise et donc Smeets fut l’éditeur.
L Travail vécut deux ans.
Smeet fonda successivement Le Drapeau rouge, Le Socialisme, La Tribune, dont il fut le secrétaire de rédaction.
En 1892, il participa à la fondation de la Maison du Peuple, installée rue Saint-Roch, à Seraing, mais elle ne put résister.
Les organisations ouvrières se réfugièrent alors rue Morchamps, où une nouvelle Maison du Peuple avait été louée.
Smeets en fut le limonadier.
En 1893, Smeets est candidat à la Constituante avec Lemaire et Donnay.
En 1894, il est élu conseiller provincial, puis est candidat à l’élection législative pour le mandat abandonné par Léon Defuisseaux, qui avait opté pour Mons.
Il fut élu à une écrasante majorité.
En 1895, il entra au Conseil communal de Seraing, avec une majorité socialiste de une voix : la trahison d’un nouveau venu rendit la majorité aux doctrinaires.
En 1899, une nouvelle majorité socialiste fut élue. Les socialistes eurent à lutter alors contre le mauvais vouloir des autorités supérieures et parfois aussi contre le personnel de leur propre administration. Ils furent même obligés de nommer un chef de bureau, le citoyen Gony, qui devint par la suite secrétaire communale, pour se défendre contre ces manœuvres.
On se rappelle avec quelle énergie, quelle ténacité, quelle habilité, Smets tint tête à la réaction et sut défendre les intérêts de la classe ouvrière.
Les réactionnaires tentèrent les plus terribles assauts contre l'administration communale socialiste.
Les socialistes s’apprêtèrent à un nouvel effort, ils créèrent La Tribune, à laquelle collaboraient les citoyens Delvigne et KiIesse, mais ils furent battus en 1903 par la coalition des partis bourgeois.
En 1905 cependant, à la suite de certains incidents entre la députation permanente et les socialistes sérésiens, Smeets donna sa démission avec ses neuf camarades.
Une élection fut nécessaire. Le corps électoral nomma la liste socialiste, et, en 1907, aux élections suivantes, les socialistes conquirent de nouveau la majorité.
Que réalisèrent-ils ?
Ils établirent les 8 heures de travail à la commune, l'impôt pur le revenu, les œuvres scolaires, distribution de cabans et de chaussures, distribution de médicaments, inspection scolaire médicale obligatoire.
Ils dotèrent Seraing de l'éclairage électrique, do sorte que les quartiers ouvriers, toujours sombres, furent enfin pourvus de lumière. Ils étendirent et améliorèrent la distribution d'eau, créèrent de nombreux égouts et transformèrent toute la voirie.
Ils dédoublèrent les classes surpeuplées et créèrent la splendide école modèle des Biens Communaux.
Tout récemment, ils conclurent la convention Cockerill qui cédait à l'usine plusieurs rues en échange d'une indemnité et de la reconstitution d’une école dans la rue de la Loi.
Smeets fut échevin de l'instruction publique et des finances et il se montra administrateur capable, habile, d'initiative et son passage au Conseil communal laissera à Seraing des traces profondes d'amélioration de la commune.
Alfred Smeets fit aussi partie de l'Emulation prolétarienne, société coopérative et de son conseil d’administration.
Mais à la suite d'une décision de la Fédération provincial des mineurs, en 1906, il se mit en devoir de rassembler les petites organisations syndicales éparses à Seraing et fonda le Syndicat des mineurs actuel.
Des incidents relatifs à l'article 26 des statuts, qui exigeaient des candidats d'être affiliés la fois à la coopérative et au syndicat, faillirent le détacher du parti ; mais l’entente fut conclue et notre camarade resta sur la liste du parti ouvrier, avec comme premier suppléant le citoyen Dejardin, et fut élu.
Il accomplit son mandat avec régularité et activité.
Smeets était un esprit primesautier, alerte, une intelligence ouverte, un caractère indépendant.
Il était aimé de tous. Napoléon, l’appelait-on familièrement, et les yeux du « p’tit Smeets » pétillaient de malice derrière ses lunettes, pendant qu’il lançait sa répartie gaie ou mordante.
A la Chambre, sa parole était très écoutée et dans les réunions publiques sont éloquence enflammée de révolutionnaire convaincu soulevait les enthousiasmes.
Pour les groupes ouvriers sérésiens, pour la Fédération liégeoise, pour le Parti ouvrier tout entier, la perte est immense.
Le drapeau rouge voilé de crêpe est en berne au journal Le Peuple t à tous les locaux socialistes et le deuil est dans les cœurs socialistes.
Nous perdons un mandataire à qui son travail avait acquis une légitime autorité, nous perdons aussi un compagnon franc et probe qui, avec nous, mena le bon combat socialiste et se dévoua pour la cause ouvrière.
Notre tristesse est grande.
Au nom du Parti ouvrier, nous nous inclinons avec respect devant le lit funèbre où repose le député socialiste liégeois, et représentons à la famille et aux socialistes de Seraing et du pays de Liége nos condoléances émues et fraternelles. –
(Peuple)
(Extrait du Journal de Charleroi, du 15 décembre 1909)
Un souvenir
On lit dans L' Express de Liége :
Comme nous gravissions le raidillon du Molinay, pour aller faire une dernière visite à celui qui avait été pendant quinze années l'élu de la démocratie socialiste liégeoise, notre pensée se reportait inconsciemment vers certaine soirée dé 1901, où nous étions venu à Seraing accomplir des devoirs professionnels, dans des circonstances dont, aujourd'hui surtout, le souvenir se dresse bien vivant devant nous.
Il y avait de la poudre dans l'air. Le peuple de la mine voulait la grève. Pour des raisons de tactique et d'opportunité, le Conseil général et le Comité Fédéral du parti ouvrier refusaient de la décréter.
Ce mot d'ordre avait été aisément et docilement accepté par tous les syndicats du bassin. Seuls, les Sérésiens, moins souples, plus décidés, plus ardents, ne pouvaient se faire à l'Idée quo leur élan serait brisé ; ils se révoltaient, menaçaient de partir quand même. Pour conjurer le danger et les convertir à la thèse des dirigeants, on leur envoya tout, ce qu’il y avait à Liége de mandataires disponibles.
Le meeting eut lieu la Maison du Peuple.
Le meeting eut lieu il la Maison du Peuple qui était bondée. le public était houleux ; les femmes n’étaient pas les moins enragées. Successivement, conseillers provinciaux. députés permanents, représentants vinrent expliquer pourquoi ils ne pouvaient engager le prolétariat minier à se lancer dans une aventure dont il souffrirait énormément, sans courir la chance d'en retirer le moindre profit.
Ils expliquèrent… ou plutôt ils tentèrent d'expliquer, car ils n'ouvraient pas plutôt la bouche que de tous les coins de la salle partaient des fusées d'invectives. Avec une crudité qui aurait fait pâlir d'envie les rédacteurs des petits tracts cléricaux les plus malpropres, on leur reprochait les émoluments attachés à leurs mandats publics, et l'on sait si le patois martelé, saccadé du houilleur sérésien est riche en expressions colorées : « Clôs t’g... Cinque meïes ! Vasse ploumer l'beure ! » Les poings se tendaient, les faces se tordaient et il vint certain moment où le plus ambitieux n'aurait pas donné quatre sous pour avoir l'honneur de figurer parmi les députés présents. Smeets était là, et tandis que plus d un, parmi eux s'effaraient devant cette conduite de Grenoble, lui n'avait point perdu ni son calme, ni sa mesure.
Quand vint son tour, il se leva, s'avança résolument jusqu'à l'extrême bord de la scène, les deux poings enfoncés dans les poches, et parla. Il dit tout ce que les autres avaient dit, Il alla loin, il censura en termes sévères l'imprudent entêtement des grévistes malgré tout, et on l'écouta, et on l'applaudit.
C'est que ce diable de petit homme, nerveux, actif, qui semblait avoir du vif-argent dans les veines, était admirable psychologue des foules. Là est le secret de sa fortune politique, de son immense popularité.
Son coup d'œil pénétrant lui permettait de juger d'emblée un public, de trouver immédiatement le point sensible.