Mélot Ernest, Alexandre catholique
né en 1840 à Namur décédé en 1910 à Lonzée
Ministre (intérieur et instruction publique) entre 1890 et 1891 Représentant entre 1884 et 1894, élu par l'arrondissement de NamurExtrait de L’Avenir du Luxembourg, du 24 août 1910
Le parti catholique ainsi que nous l’avons annoncé vient d’être douloureusement éprouvé par la mort de M. Ernest Mélot, sénateur, ancien ministre de l’Intérieur, ancien bourgmestre de Namur.
Bien que prévu, ce triste événement a produit une vive impression surtout dans la ville et la province de Namur, où depuis de longues années, M. Mélot, chef du parti catholique, avait conquis la confiance et la sympathie de ses amis en même temps que le respect de ses adversaires.
La carrière politique de M. Mélot fut longue et féconde. Servi par une intelligence supérieure, animé d’un dévouement absolu à la cause du bien, il montra dans l’accomplissement de ses fonctions publiques une incontestable supériorité et surtout une rare conscience des devoirs multiples et sacrés qui incombent au mandataire législatif, au magistrat communal.
Il entra au Conseil provincial en 1878 et jusqu’en 1884, il fut, dans cette assemble, l’un des orateurs écoutés de la droite catholique.
Il fut élu représentant le 8 juillet suivant, il passa dix ans à la Chambre et y occupa une place très en vue. Ministre de l’Intérieur en 1891, il fut forcé de démissionner pour motifs de santé après quelques mois de fonctions.
Il succomba aux élections d’octobre 1894 quand les socialistes s’emparèrent de la députation de Namur et fut élu sénateur en 1900, fonctions qu’il occupait encore à son décès.
Mais où M. Mélot joua son rôle politique principal, ce fut dans la conquête de l’Hôtel-de-Ville de Namur.
De 1872 à 1890, la municipalité namuroise fut homogène libérale.
C’était un fief que nous adversaires considéraient comme une citadelle imprenable. Cependant, en 1890, M. Mélot avait accepté de conduire ses amis à l’assaut de la place forte. Il avait fait une brèche et était entré avec deux autres catholiques. En 1895, sa liste prit seize sièges sur vingt-cinq. M. Mélot devint bourgmestre de Namur. L’élection de 1899 rendit un moment la majorité à ses adversaires. Mais les scrutins de 1903 et de 1907 ramenèrent les catholiques victorieux.
Après ce dernier verdict du corps électoral, M. Mélot, vaincu par la maladie, donna sa démission de bourgmestre de Namur. La transformation qu’a subie cette ville est l’œuvre capitale de M. Mélot. Elle restera son plus grand titre de gloire devant la postérité.
M. Mélot fut toute sa vie un chrétien convaincu. Sa foi vive éclata au grand soleil lors de l’inoubliable congrès eucharistique de Namur en 1902.
Durant sa longue maladie, il trouva dans la prière la résignation et le courage nécessaire pour supporter les épreuves.
Il vient de s’éteindre doucement au milieu des siens, réconforté par les secours de la Religion qu’il avait tant aimée et pratiquée.
Les catholiques, pour qui il fut un chef et un modèle, garderont fidèlement la mémoire de ce vaillant serviteur de Dieu et de la patrie.