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Maroille Désiré (1862-1919)

Portrait de Maroille Désiré

Maroille Désiré, Aurèle socialiste

né en 1862 à Frameries décédé en 1919 à Heer-Agimont

Représentant 1894-1919 , élu par l'arrondissement de Mons

Biographie

(Extrait de La Chambre des représentants en 1894-1895, Bruxelles, Société belge de Librairie, 1896, pp. 369-370)

MAROILLE, Aurèle-Désiré,

Représentant socialiste pour l’arrondissement de Mons, né à Frameries, le 23 novembre 1862.

Conseiller communal à Frameries depuis 1890, M. Maroille est l'un des propagandistes les plus actifs que compte le parti socialiste dans le Borinage. Il fut impliqué dans l'affaire du « grand complot » et fit de ce chef une détention préventive de six mois.

Il a collaboré à un grand nombre de journaux socialistes, et un article sur le suffrage universel publié en 1893 lui valut un nouvel emprisonnement de trois mois.

Outre plusieurs brochures traitant de questions d'actualité, M. Maroille est l'auteur des ouvrages suivants : La République, Le Droit du peuple, La Vie du peuple, La Bataille, etc.

Parmi les coopératives qu'il a créées dans le pays de Mons, nous mentionnerons notamment celle de Frameries, dont il est secrétaire-comptable depuis sa fondation, laquelle remonte à 1885 ; il remplit, en outre, les fonctions de secrétaire de différentes associations ouvrières et notamment de la Fédération nationale des mineurs belges.

Il représente à la Chambre l'arrondissement de Mons, où la liste socialiste fut élue au premier tour par 43,000 voix en moyenne, contre 17,000 données aux catholiques et 19,000 aux libéraux.


(Extrait de L’Indépendance belge, du 13 juillet 1919)

Samedi est parvenue à Frameries la nouvelle de la mort de M. Désiré Maroille, député socialiste de Mons, bourgmestre de Frameries.

M. Maroille était né à Frameries le 23 novembre 1862. Il était un des plus actifs propagandistes du Borinage. Impliqué, en 1889, dans l'affaire du « Grand complot n, il fut acquitté, après avoir subi une détention de six mois; en 1893. un article qu'il écrivit sur la question du suffrage universel lui valut condamnation à 3 mois de prison.

M. Maroille collabora à de nombreux journaux et publia quantité de brochures de propagande. Il était directeur de L’Ouvrier Mineur.

Faisant fonctions de bourgmestre de Frameries depuis 1896, il était bourgmestre depuis quelques mois. Elu membre de la Chambre des représentants en 1894, son mandat fut renouvelé à chaque élection.

Pendant la guerre, M. Maroille résista courageusement aux menaces et aux vexations de l'occupant; il se dépensa aussi sans compter dans l'organisation des comités de secours pour venir en aide aux populations éprouvées du Borinage. Le surmenage auquel il s'était soumis à cette occasion avait fortement compromis sa robuste santé. Il y a quelques semaines il avait dû se soumettre à un traitement dans un institut médical à Heer-Agimont. C’est là qu'il vient de succomber au mal qui le minait sourdement.


(Extrait du Peuple, du 13 juillet 1919)

Le bon et vaillant peuple borain, si grand dans sa résistance aux infortunes et aux misères qui, de tout temps, l'accablèrent, si généreux et si vibrant dans l'expansion de son indéracinable foi socialiste, prend le deuil et, avec lui, notre Parti ouvrier tout entier.

Désiré Maroille n'est plus.

Ce coup l’atteint doublement : à la tête et au cœur.

A la tête, parce que, porté aux postes supérieurs du combat, de l'organisation et de la responsabilité par la confiance réfléchie unanime, des masses ouvrières du Borinage, nul, plus que Désiré Maroille n'avait autorité et qualité pour parler en leur nom. Au cœur, qu'il était l'incarnation matérielle et morale du type prolétarien de cette contrée. Court, trapu, massif à l'image de ses frères mineurs que le pénible travail de la bure ploie et déforme, dans l’empreinte des « boyaux souterrains », il avait, malgré le clignotement de myopie des yeux dissimulé sous les lorgnons, le visage éclairé d'intelligence, d'énergie et de bonté.

Il est difficile même lorsqu'on a eu le bonheur de côtoyer, pendant plus d'un quart de siècle, la fraternelle intimité d'hommes de cette trempe, d'évoquer tous les épisodes de leur existence. Ce sont des vies doublement vécues, que la multiple splendeur d'œuvres sans nombre remplit toutes. Et le détail biographique, à supposer qu'à l'heure où nous traçons ces lignes, la mémoire soit plus forte que la douleur et puisse évoquer ces péripéties avec minutie, alourdirait la ligne simple et pure de ce récit d'une existence.

* * *

Désiré Maroille naquit à Frameries, en terre boraine, en 1861. Le Borinage n'est pas le pays noir. Si l'ondulation, de ses pâturages verts se hérisse des terris de ses charbonnages et de tourelles métalliques de « molettes », l'industrie n'a pas ici envahi toute la contrée, dressé ses forêts de cheminées, voilé le ciel du panache de ses fumées, encrassé de suie les demeures, les choses et les gens. Ses gros bourgs, éparpillés au couchant de Mons, agglomérats de briques roses, ont des ceintures vertes de champs, de prés et de bois. L'homme, même lorsqu'il travaille dans la nuit des puits, revient à la, terre et il garde de ce contact, avec l'attachement au sol patrial, à ses traditions, à ses coutumes, ses mœurs locales, un sens familier et optimisme la vie. Et puis, la France, aux idées irradiantes de liberté, est toute proche.

Maroille a beau naître et vivre dans les misérables corons où logeaient alors les houilleurs du Borinage, il a beau être la victime et le témoin des abominables exploitations que l'Enquête de 1886 révèlera plus tard, il a beau partager les périls de ceux que le grisou étouffe et dévore dans le fracas de catastrophes répétées, il n'en gardera pas moins toute sa vie l'empreinte du milieu qui l'enveloppe.

Quand il remontera de l'enfer de la fosse, il verra qu'à la surface il y a de la lumière, de l'espérance. Il rapportera de là-bas sa révolte contre l'iniquité. Mais il ne précipitera pas sa révolte sur les voies inconnues de la colère et du désespoir. Il cherchera et au besoin il bâtira la route claire et droite de l'émancipation.

Son ardeur combattive, sa flamme révolutionnaire, il ne les donnera pas au feu de paille des impulsions sans lendemain ; il en réchauffera le moteur d'une action continue, de ce que le poète appelle la vaillance à longue durée, qui est le plus noble des héroïsmes.

Que de fois le pauvre Désiré Maroille ne nous a-t-il pas dépeint cet état d’âme, cette philosophie de l'action socialiste, au lendemain de convulsions violentes de la rue où il prenait simplement sa place - car à l'occasion il se montrait barricadier en actes - ou bien dans la quiétude da son long et patient travail d'organisation ouvrière.

Et voyez comment, aux divers âges de la vie, ces directives se reflètent, dans les gestes de l’homme d’action.

En 1886, une terrible dépression économique ayant passé sur le monde, la Belgique se trouve particulièrement atteinte puisque c'est le pays où, à cette heure, les salaires sont les plus bas, où la condition des travailleurs est la plus misérable. Les ouvriers sont dépourvus de droits d’instruction, d'organisation, d'organes de presse et de propagande, bref de tout l'appareillage démocratique qui est, selon Karl Marx, le moyen de réalisation et la condition d'existence du socialisme.

A cette situation désespérée, il n’est qu'une issue, celle de la révolte qui va, comme l'a dit un homme d'Etat conservateur, M. Nothomb, faire voir clair à la bourgeoisie, à la lueur des incendies Maroille se trouve entraîné dans la tourmente révolutionnaire, mais déjà l'esprit pratique et réaliste de ses frères de misère assigne à ce mouvement révolutionnaire, une fin précise et concrète. Ils ont foi, une foi aveugle et passionnée dans ce suffrage universel, qui doit donner à la masse le moyen et le pouvoir d'organiser une société plus juste.

Des hommes ont apparu, les frères Defuisseaux, comme les messies de ce nouveau monde. Ils n'érigent pas, au-dessus des foules prolétariennes, des évangiles où s'inscrivent des destinées d'âge d'or. Démocrates et républicains, ils réclament pour notre classe ouvrière l'égalité politique, simplement, parce qu'ils savent que l'égalité sociale résultera d'elle et leur sera donnée par surcroît.

Leur formule est claire et simpliste. « Ouvrier, qui es-tu ? » dit Le Catéchisme du Peuple - Un esclave. - Que dois-tu devenir ? - Un homme libre ! »

Et c'est comme un coup de clairon à travers toute la Belgique prolétarienne. Au Borinage où l’ascendant personnel des frères Defuisseaux est énorme, les masses répondent à cet appel avec frénésie, presque avec fanatisme. C'est le miracle du messianisme. Le jeune et ardent ouvrier qu'est Désiré Maroille se voue tout entier à cette cause. Il devient un des plus fidèles lieutenants d'Alfred Defuisseaux. Il suivra ce grand romantique attardé, non seulement dans son action agitatrice, mais dans les entreprises dramatiques et mystérieuses qui doivent, par un coup d'Etat prolétarien, arracher la Belgique à la dictature de la bourgeoisie censitaire. Alors, l'histoire se répète comme, hélas, elle continuera à se répéter. Des hommes louches surgissent pour empoisonner et frelater la pureté de ce mouvement idéaliste. Ils sont d'autant plus violents en paroles et en excitations qu'ils parlent sans responsabilité ; ils sont d'autant plus remuants et détachés du labeur quotidien qu'ils disposent de ressources occultes. Ils forgent cet abominable grand complot - dont, à l'heure actuelle, l'histoire ne saurait assez être répandue dans les milieux ouvriers - qui doit, à l'instigation gouvernementale, livrer tous les « meneurs » dans un coup de filet et préparer, par la répression sanglante, le triomphe de la réaction. La majorité du Parti ouvrier, qui vient à peine de s'organiser. a la prescience instinctive du danger qui la menace ; ses militants subissent le sort habituel de ceux qui veulent détourner leurs frères de l'aventure sanglante ; on incrimine leur modérantisme et leur opportunisme. Et c'est la scission. Mais ceux-là qui ne suivirent pas ces conseils de sagesse étaient sincères. Ils virent clair quand, au grand et sensationnel procès de Mons, fut révélée la forfaiture du ministre Beernaert, encourageant et soutenant la bande infâme de mouchards et d'agents provocateurs qui détournaient, par la violence, la classe ouvrière de ses voies naturelles. Désiré Maroille fut du nombre des vingt-sept accusés que le mouchard Pourbaix avait envoyés sur bancs de la cour d'assises du Hainaut. Il s'v montra, comme à l'habitude, crâne et perspicace. C'est lui qui dévoila le rôle de l'espion Rouhette, acolyte de Pourbaix.

Maroille bénéficia de cet acquittement général qui retentit comme un camouflet sur la face des ministres cléricaux « sauveurs de l'ordre » de cette époque.

L'issue du procès fut aussi le signal de réconciliation socialiste et c'est désormais du Parti ouvrier unifié que Maroille va poursuivre sa tâche.

* * *

La révision de la  Constitution est acquise, le régime censitaire est frappé à mort. Le socialisme belge va entrer dans sa phase constructive. Tous les aspects de l’organisation et de la lutte ouvrière se présentent à Maroille. Il les accepte tous, non pas par infatuation, mais parce que doué d’un merveilleux esprit d’assimilation, il comprend qu’à la pénurie d’hommes doit suppléer le cumul des dévouements. Il devient successivement l’éditeur des journaux Le Droit du Peuple, Le Cri du Peuple, Le Combat, la République, La Liberté, La Bataille, Le Suffrage universel, et, plus tard, notre confrère L’Avenir du Borinage.

II fonde et dirigé Ia Boulangerie coopérative de Frameries, l’un des plus anciens et plus prospères organismes économiques de notre parti.

II continue à créer, dans toute la région, des syndicats de mineurs, prend part à tous les congrès nationaux et internationaux du sous-sol et jouit d'un tel prestige parmi ses anciens camarades de travail qu'il devient, dans ces derniers temps, président de la Fédération nationale des mineurs. Pendant de longues années, il fut aussi le secrétaire de la Fédération internationale des mineurs.

Cet homme d'œuvres était aussi propagandiste infatigable, un orateur entraînant. Entré au conseil communal de Frameries, en 1890, en dépit du suffrage restreint, il est élu en tête de liste dès la première application du droit de vote généralisé et, depuis 1896, il remplit les fonctions de bourgmestre de sa commune natale. On peut dire que sous son administration cette grosse et populeuse cité ouvrière a été littéralement transformée. Les initiatives qu'il prit pour développer l'éducation populaire, améliorer le sort du personnel, transformer les conditions d'hygiène, sont innombrables ; Ce fut, du témoignage de ses adversaires, un grand bourgmestre.

Ce fut aussi l'un des meilleurs députés ouvriers. Il entra à la Chambre, en 1894, avec la première fournée des mandataires socialistes et marqua tout de suite sa place parmi ceux que l'on écoute. C'est qu'il avait, en plus de l'éloquence du cœur et de la conviction, cette force incomparable qui donne à l’orateur l’habitude de ne parler que de choses que l'on connaît et que l’on a vécues. Ses interventions dans les débats sur l'inspection des mines, sur les pensions des vieux mineurs, sur la journée de huit heures, ont la forte et impressionnante éloquence de l'expérience, du contact quotidien avec ceux dont on est le défenseur. Car Maroille vivait, parmi les ouvriers borains, dans une ambiance de confiance et de cordialité bon enfant, qui lui valait une popularité immense et saine. Ce que l’on aimait en lui, ce n'était pas seulement la valeur de sa parole donnée et le robuste bon sens de ses avis, mais la rondeur bonhomme et joviale de ses allures d'enfant de la terre boraine.

Le bon et simple « D'siré » était là-bas l'ami de tous sans cesser d'être le militant écouté et respecté.

C'est surtout pendant la guerre, au milieu des populations si éprouvées et si terrorisés par l'envahisseur qu'il sut faire honneur à la tâche périlleuse de « ceux de l’arrière. »

Ce fut un jusqu'auboutiste de la résistance mais aussi du dévouement fraternel au salut de ses semblables. Les épisodes tantôt tragiques tantôt joyeux de cette résistance obstinée vaudront d'être un jour racontés par le détail, mais ce qu'il ne faudra pas révéler aux populations du Borinage, c'est la somme de travail qu'il dépensa à la tête des comités régionaux de ravitaillement pour sauver ses frères de la misère.

Il y perdit ce qui semblait être le secret de cette dévorante activité : la robuste santé. Quand, après l'armistice, nous l'avons retrouvé, la vie semblait s'évader de cette forte nature. Pourtant, il voulait lutter encore. La dernière fois qu'il parla en public, ce fut pour commémorer la mort d'Alfred Defuisseaux. La dernière fois qu'il vint à la Chambre, littéralement soutenu par sa foi, ce fut pour contribuer la réalisation de l'idéal de sa jeunesse ; le vote du suffrage universel.

Puis il s'en est allé, dans un site paisible la Meuse ardennaise, à Heer-Agimont, d'où nous parvient la nouvelle de sa mort, fermer les yeux au soir, trop tôt venu, d'une vie remplie et ennoblie par le travail.

On le ramènera, sans doute, au pays borain, pour de grandioses funérailles populaires. Sur ces foules en deuil planera l’image de la bonté, de l'énergie et de l'intelligence qu'il portait en lui et dont il a fait le don généreux à semblables.

Ainsi disparaissent, l'un après l'autre, ces hommes d'une génération dont la vaillance au combat, la clairvoyance dans l'organisation, la prudence dans l'action et la haute tenue morale sont, pour le socialisme de demain et pour ses tâches élargies, d’éternels exemples. Des anciens comme Maroille, il faut non seulement les honorer et les vénérer, mais les imiter dans l'action et dans la pensée, car en dehors des vertus et des qualités, par lesquelles ils s'imposent à nos hommages reconnaissants, il n'est pas de socialisme.

F. FISCHER.


(Texte élaboré à partir des informations contenues dans la biographie rédigée par PUISSANT J., sur le site du Maîtron, consulté le 5 décembre 2025.

Désiré Maroille, né dans une famille ouvrière, travaille dès onze ans au charbonnage. Rapidement, il milite dans le mouvement socialiste notamment en vendant La Voix de l’ouvrier et en participant à la grève du Borinage de 1885. A l’issue de celle-ci, il est suffisamment actif pour représenter la commune de Frameries dans le congrès au cours duquel est créé le Parti ouvrier belge (POB).

En 1885, à l’exemple des coopératives flamandes, il fonde avec plusieurs mineurs la boulangerie coopérative Union-Progrès-Économie, qui devient la principale organisation socialiste locale. Administrateur efficace, il en fait un pilier du mouvement, doté d’une caisse de secours et de milliers de membres.

Proche d’Alfred Defuisseaux, Maroille joue un rôle central dans la campagne pour le suffrage universel. Il participe aux grands meetings, aux manifestations (dont celles de 1886) et à la structuration du socialisme borain, en s’opposant parfois au POB et en contribuant à la création du Parti socialiste républicain (PSR) en 1887. Arrêté dans l’affaire du « Grand complot », il est acquitté en 1889. La Fédération boraine réintègre ensuite le POB.

Dirigeant coopératif et militant fidèle, il cumule mandats syndicaux et politiques. Il contribue à divers essais d’autogestion minière et joue un rôle-clé dans la création de la Fédération régionale puis nationale des mineurs. Il participe à la journée internationale du 1er mai 1890 et à la grande campagne pour le suffrage universel. Après la fusillade des mineurs à Mons en 1893, il se réfugie en France.

En 1894, grâce à son intense travail d’organisation, le POB obtient la majorité dans l’arrondissement de Mons lors de l’élection à la Chambre. Il est alors âgé de 32 ans et restera député jusqu’à sa mort. Au Parlement, ses interventions parlementaires portent essentiellement sur les questions houillères et la législation du travail (pensions, accidents du travail, santé, durée du travail).

Dans le Borinage proprement dit, il est un personnage important ; dirigeant de coopérative, animateur de multiples organisations (fanfare, chorale, mutualité, Jeunesse socialiste, université populaire), promoteur de la Maison du Peuple.

Il est élu conseil communal dès 1890, puis premier échevin faisant fonction de bourgmestre et, enfin, bourgmestre en 1919, il améliore les services communaux : écoles, cours pour adultes, voiries, comité de secours durant la guerre, ravitaillement, jardins potagers. Il fonde aussi le syndicat local des mineurs, pionnier des assurances ouvrières, et devient secrétaire général puis président de la Fédération nationale des mineurs. En 1901, il lance L’Ouvrier mineur, où il formule un programme syndical réformiste (journée des 8 heures, pensions, inspection, salaires, comités d’arbitrage).

Il joue un rôle international dans l’Internationale des mineurs et défend l’idée de vacances annuelles. Très actif dans la presse socialiste, il fonde ou dirige de nombreux journaux et coopératives d’édition. Il participe aussi aux mouvements wallons et francophiles, tout en entretenant des liens étroits avec les socialistes gantois. Un monument lui est dédié à Frameries en 1925, représentant un mineur protégeant sa famille. Plusieurs rues portent son nom.