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Mansart Jules (1862-1944)

Portrait de Mansart Jules

Mansart Jules socialiste

né en 1862 à Bois d’Haine décédé en 1944 à Saint-Gilles

Représentant 1894-1932 , élu par l'arrondissement de Soignies

Biographie

(Extrait de La Chambre des représentants en 1894-1895, Bruxelles, Société belge de Librairie, 1896, pp. 368-369)

MANSART, Jules,

Représentant socialiste pour l’arrondissement de Soignies, né à Bois-d’Haine, le 29 mai 1862

Socialiste de la première heure - il l'était dès 1876 ! - M. Mansart contribua, en 1886, à la création du parti ouvrier et aux nombreuses manifestations faites en faveur de la révision de la Constitution et du suffrage universel.

Il est le fondateur de la Coopérative de Jolimont et de la Fédération mutuelliste du Centre.

La part qu'il prit au mouvement gréviste d'avril 1893 lui valut de passer en Cour d'assises et de comparaitre devant le tribunal correctionnel ; mais il fut acquitté devant les deux juridictions.

M. Mansart travailla dans les laminoirs et les charbonnages ; il servit dans l'armée belge comme sous-officier du génie.

L'arrondissement de Soignies l'élit au ballottage du 2 1octobre 1894 par 25,598 suffrages, en opposition aux catholiques ; au premier tour de scrutin, il avait recueilli 16,395 voix.


(Texte élaboré à partir des informations contenues dans la biographie rédigée par PUISSANT J., sur le site du Maîtron, consulté le 5 décembre 2025.

Né dans une famille ouvrière, Jules Mansart suit une formation technique à Morlanwelz puis accomplit son service militaire (1882-1885), qu’il termine comme sergent du génie. En dehors de cette parenthèse, il avant commencé à travailler dès l’âge de dix ans comme mineur dans le bassin du Centre, devenant porion au charbonnage de Mariemont jusqu’en 1891. Déjà engagé dans le mouvement ouvrier avant son service, il y revient ensuite pleinement.

Figure majeure de l’organisation socialiste locale, il participe en 1886 à la fondation de la boulangerie coopérative Le Progrès à Jolimont, où il joue un rôle moteur contre les partisans d’Alfred Defuisseaux. La coopérative permet au POB de se maintenir dans la région. Mansart devient rapidement un militant très en vue : il appelle à la grève générale pour obtenir le suffrage universel et est arrêté deux fois lors des mouvements de 1893.

Il est l’un des fondateurs et le dirigeant durable de la Fédération syndicale des mineurs du Centre (dès 1890), qu’il représente dans les congrès nationaux et internationaux. En 1905, la fédération compte près de 9.000 membres. Parallèlement, il occupe un rôle central dans la Fédération des sociétés de secours mutuels du Centre, dont il devient président puis président d’honneur.

L’instauration du suffrage universel tempéré permet l’ascension politique du POB à La Louvière. Mansart y devient une figure dominante : conseiller communal, premier échevin chargé des finances, bourgmestre faisant fonction entre 1896 et 1904, puis administrateur d’institutions locales (hôpital, écoles, chemins de fer vicinaux).

Elu député en 1894, il le reste presque sans interruption jusqu’en 1932. Actif au Parlement, il se spécialise dans les questions minières, sociales et scolaires, soutenant les principales réformes concernant la sécurité, les pensions, les accidents du travail, la prévoyance et la réforme du service militaire.

En 1907, il participe à la création de La Prévoyance sociale, dont il devient administrateur délégué puis vice-président ; il est aussi un des fondateurs de la Banque belge du travail où il siège jusqu’au moment de sa faillite (1913-1934).

Installé à Bruxelles vers 1911, il s’éloigne peu à peu du militantisme local. Sa démission du conseil communal de La Louvière en 1929 s’inscrit d’ailleurs dans le contexte des difficultés du POB d’alors de remplacer ses « grands fondateurs » et d’organiser le renouvellement de son personnel politique.

Jules Mansart incarne le parcours emblématique de l’ouvrier devenu organisateur, gestionnaire et parlementaire influent, même si la multiplicité de ses mandats a parfois conduit à la qualifier de « cumulard » et a pu conduire à un gestion maladroite, indépendamment de sa formation économique insuffisante.

Jules Mansart est décédé à Saint-Gilles à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sa mort est passé inaperçue, la faillite de la Banque belge du travail expliquant en partie cet oubli.

La place principe de La Louvière porte son nom.