Daens Adolphe, Augustin daensiste
né en 1839 à Alost décédé en 1907 à Alost
Représentant 1894-1898 (Alost) et 1902-1906 (Bruxelles)(Extrait des Hommes du jour, Bruxelles, 1895, n°3)
Depuis quelques années, il s'est produit en Belgique une profonde modification dans les idées. Les opinions se sont transformées comme par enchantement. Pendant plus de cinquante années, le peuple belge s'est accommodé d'un régime censitaire des plus restreint et deux partis occupaient à tour de rôle le pouvoir. On était tellement habitué à ce jeu de bascule du libéral et du clérical, que l'on n'osait prévoir le jour où le toupet arrogant de M. Frère-Orban ne serait plus au banc du gouvernement, et céderait le pouvoir à M. Malou, qui dans les couloirs, attendait le moment de remplacer le grand lama doctrinaire.
De temps en temps, on lisait bien dans les gazettes que quelques hommes, se disant socialistes, se réunissaient parfois en conciliabules pour discuter de certaines questions concernant l'augmentation du droit de suffrage et en étudier d'autres ayant rapport aux besoins de la classe ouvrière. On affirmait même que le grand parti clérical, toujours si uni, si discipliné, possédait, lui aussi, une extrême gauche qui ne demandait qu'à marcher à la bataille. Mais tout cela était exagération de folliculaires en manque de copie. Les Belges étaient heureux : cinquante années de bonheur et de prospérité le démontraient...
* * *
Quelques années de propagande énergique ont suffi pour faire disparaître l'apathie dans laquelle le peuple belge semblait engourdi pour jamais ; une agitation formidable s'est créée, et, il y a six mois, nous avons assisté à l'ouverture d'un parlement élu par le suffrage universel... ou à peu près.
Le grand parti libéral disparaissait entièrement ; trente députés socialistes occupent les places des députés doctrinaires laissés sur le carreau.
Le parti catholique, revenu plus nombreux à la Chambre, compte un petit nombre de membres voulant entrer résolument dans l'ère des réformes ouvrières et disputer aux socialistes la direction du mouvement démocratique.
Ce groupe est celui de la démocratie chrétienne qui compte parmi ses membres M. l'abbé Daens, député pour l'arrondissement d'Alost.
La démocratie chrétienne, qui s'appelle aussi pottierisme, du nom de son fondateur, M. l'abbé Pottier, professeur de théologie au séminaire de Liége, est une école théologique et économique s'appuyant sur les engagements du catholicisme et sur la fameuse encyclique Rerum novarum.
La démocratie chrétienne à laquelle une partie du clergé belge s'est rallié, possède trois organes : Le Bien du Peuple, dirigé par M. l'abbé Pottier; le Het Land van Aalst, dont le directeur est le frère de l'abbé Daens, mais inspiré évidemment par ce dernier qui y collabore depuis près de trente ans, et La Croix des syndicats, organe des groupes chrétiens du Hainaut, lesquels dépendent du comité diocésain des œuvres sociales.
L'arrondissement d'Alost passait, avant les élections d'octobre, pour la citadelle imprenable du cléricalisme et pour le fief inaliénable de M. Woeste, le pape laïc, comme on l'a surnommé.
M. l'abbé Daens a eu l'audace de s'attaquer à la toute puissance de cet ancien ministre et ce dernier est sorti de la lutte profondément meurtri.
Ce n'est pas à dire que tout fut rose dans la campagne électorale de l'abbé.
Le parti démocratique et surtout M. Daens, « l'annoncier du parti » (ce sobriquet qui lui fut donné par les conservateurs lui est conservé par ses intimes) fut en butte aux attaques de toutes les influences conservatrices. La finance industrielle et agraire, les autorités, même la majorité du clergé local le combattaient avec violence.
L'abbé tint ferme ; on lui refusait des locau x; il s'en fut meetinguer dans les salles d'auberge ; celles-ci lui étant fermées à leur tour, il s'en allait parler en plein air, dans de grandes cours de fermes, dans des prairies, adossé à une haie, sur un petit tertre, pendant que soufflait la froide bise d'octobre.
- Pourvu, mes amis, qu'il ne tombe pas de la neige ! Ainsi parlait-il à ses camarades - car, par le fait, la propagande eut été impossible. Mais le ciel aida l'abbé en restant pur.
Une activité sans trêve ni merci pouvait seule faire arriver le nouveau parti. Il se montra à la hauteur de sa tâche : la veille du scrutin de ballotage, les orateurs démocrates, M. Daens en tête, ne donnèrent pas moins de trente-cinq meetings.
Malgré toutes les manœuvres des conservateurs, les bulletins en faveur des démocrates chrétiens s'accumulaient dans les urnes. Aussi, le soir de l'élection, un agent électoral de la liste Woeste télégraphiait d'Alost : « Liste Daens, trois mille voix de majorité. Avisez. »
On avisa si bien que, quelques heures plus tard, on télégraphiait : « Liste Woeste, mille voix de majorité. »
Le tour était joué. La liste Woeste passait toute entière.
Les chiffres du scrutin sont intéressants :
Cléricaux élus : De Sadeleer, 27,067 ; , Dirickx, 26,534 ; Van Wambeke, 25,256 ; Woeste, s. 25,493
Cléricaux démocrates : Abbé Daens , 23,498 ; De Pelsmacker, 21,876 ; De Backer, 21,373 ; Planckhert, 20,649.
Socialistes : Anseele, 2.674 ; Luyck, 2,325 ; Sanders, 2.262 ; Spitaels, 2,274.
Après l'examen des chiffres du scrutin, on s'aperçut que, malgré les manœuvres extraordinaires auxquelles s'étaient livrés les partisans de M. Woeste, celui-ci, ainsi que M. Van Wambeke, bourgmestre d'Alost, et MM. Daens et De Pelsmacker, devaient être admis au ballotage.
Le résultat officiel ayant été proclamé, il fallut un vote de la Chambre pour annuler l'élection et renvoyer devant le corps électoral les quatre candidats.
M. Woeste dut abandonner pendant quelques semaines le siège qu'il occupait depuis vingt-cinq armées.
Le scrutin de ballotage eut lieu le 9 décembre 1894.
Les amis de M. Woeste firent une propagande acharnée. Les curés, les membres de conseils de fabrique, les instituteurs, les gardes-champêtres furent mobilisés.
D'un autre côté, M. Daens, devenu l'idole de la population ouvrière de l'arrondissement, ne peut plus faire un pas dans la rue sans être suivi de groupes compactes qui l'acclament et chantent :
« Vivat pastor Daens,
“En hij magt er wezen.
“Vivat pastor Daens,
“En hij magt er zijn.”
Le résultat définitif de la lutte fut un triomphe pour l'abbé Daens, élu avec 26,852 voix. M. Woeste passait par la petite porte avec 27,549 voix.
* * *
A la Chambre, M. Woeste poursuit de sa haine son ancien compétiteur. Dans son premier discours au parlement, à propos du budget des voies et moyens, M. Daens signala la situation déplorable des ouvriers de l'arrondissement d'Alost. M. Woeste riposta sur un ton acerbe, déclarant le fait avancé par M. Daens absolument faux et reprochant incidemment à son contradicteur sa campagne électorale et le « bourbier dans lequel il était descendu. »
L'abbé démocrate, dans une éloquente réponse, fit justice des attaques dont il était l'objet. Citons les Annales :
M. Daens. - L'honorable M. Woeste a dit encore que je n'avais rien fait pour nos ouvriers, que je n'avais fondé aucun cercle, aucun patronage : car vous le savez, hors des cercles, pas de salut ! Depuis vingt ans, mon frère et moi, nous travaillons pour le bien de notre classe ouvrière. Nous travaillons, il est vrai, dans l'obscurité, sans nous rendre illustres, sans gagner de la fortune ; mais nous avons déployé tout ce que nous avions de talent et d'énergie pour garder nos populations flamandes honnêtes et chrétiennes.
« Messieurs, il est toujours odieux de parler de soi et surtout de vanter ses propres mérites : si je dois le faire en ce moment, il faut l'imputer à l'honorable membre, c'est lui qui m'y force. Eh bien, voici ce que je fais pour les pauvres ouvriers : je leur donne tout ce que j'ai, tout mon superflu, tout mon argent, et je n'ai ni maison en ville, ni maison de campagne. Tout ce que j'ai est pour les pauvres et ceux-ci le savent bien. Voilà mon trésor, voilà mon honneur, voilà mes œuvres ! (Vive approbation à gauche).
« Un dernier point ;
« Lorsqu'un orateur dans une chambre quelconque est applaudi par des adversaires politiques, la même clameur s'élève toujours : les applaudissements, dit-on, sont votre châtiment ! »
« (…) Quand notre Saint Père le Pape a publié son encyclique immortelle Rerum novarum, il a été applaudi, non seulement par les chrétiens, mais encore par les juifs, par les libres-penseurs, par les musulmans et par les socialistes. Qui oserait dire que c'est un déshonneur, une honte pour lui ?
« Quand l'illustre cardinal des ouvriers, Manning, a pris, dans la fameuse grève de Londres, le parti des ouvriers et qu'il était acclamé par eux, lui en a-t-on fait un crime ? (Très bien à gauche).
« Me fera-t-on un crime d'avoir mes paroles accueillies par des applaudissements que je n'ai pas recherchés, que je préfère ne pas obtenir, et vous savez bien pour quel motif ? Non, ce n'est pas non plus pour moi un crime ni un déshonneur. C'est l'histoire de l'humanité, cela !
« Quand Notre Seigneur le Christ traversait les rues de Jérusalem et qu'il était acclamé par le peuple et par les enfants, les Pharisiens allaient auprès des apôtres et leur disaient : Mais faites donc cesser les applaudissements de cette plèbe ! Et le Christ répondit : Si on n'applaudissait pas, les pierres elles-mêmes crieraient.
« M. Indekeu. - Vous n'êtes pas modeste !
« M. Daens. - J'ose dire que je n'ai point d'ennemis. J'aime tous les hommes, mes frères. Je voudrais les voir tous heureux : mais entre les socialistes et moi, il y a un abîme ! Ils veulent une société athée ; moi, je dis que cette société-là est impossible, ce serait le chaos et le désordre.
« La religion est indispensable dans toute société civilisée. Il n'y a pas de civilisation possible sans conscience et il n'y a pas de conscience sans religion.
« M. Janssens. - Voilà de bonnes paroles !
« M Daens. - J'en dis autant de la propriété : le collectivisme ou le communisme est un idéal : si nous étions des hommes parfaits, il s'imposerait de lui-même. Vous, socialistes, vous considérez l'homme abstrait, idéal, mais non l'homme tel qu'il est, avec ses défauts, ses imperfections, ses passions et son égoïsme. Voilà pourquoi vos théories collectivistes sont irréalisables.
« Mais si nous répudions cette partie du programme socialiste, avec les socialistes nous voulons venir en aide aux ouvriers, avec eux nous voulons des réformes radicales et promptes, propres à sauver la société. Notre corps social est malade, on le sait bien ; nous sommes menacés, on le sait aussi. Eh bien, travaillons ensemble à l'amélioration de l'ordre social. Et quand je parle ainsi, je suis d'accord, absolument d'accord avec notre chef suprême, le souverain Pontife, le vénérable Léon XIII, qui a écrit aux démocrates « qu'ils avaient raison de travailler à l'obtention d'un ordre social plus équitable. » C'est donc que l'ordre social, tel qu'il existe, n'est pas équitable.
« Avec le Saint-Père, nous demandons qu'on déploie des efforts sérieux pour arriver enfin à la paix sociale dont nous avons un si pressant, besoin.
« Et pour arriver à la réalisation d'une telle œuvre, œuvre grandiose, nous, démocrates chrétiens, nous ne repoussons aucun concours. Pour nous est démocrate chrétien, quiconque aime la justice et la vérité. (Vive approbation à gauche et sur les bancs socialistes).
Ce qui précède indique bien le but et les tendances de la démocratie chrétienne.
* * *
M Adolphe Daens est né à Alost, le 20 décembre 1839; il a donc 54 ans Ses parents appartenaient à la petite bourgeoisie. L'abbé Daens fit ses études au collège des jésuites de sa ville natale : études très brillantes. Un instant il eut l'idée d'entrer dans la Compagnie de Jésus, et fit même un court séjour dans un établissement de cet ordre.
A sa sortie du grand séminaire, il fut successivement nommé vicaire et professeur de rhétorique à Termonde, où il enseigna pendant douze ans. Il se créa dans cette ville beaucoup d'amis, et dès lors datent ses relations avec M. De Bruyn, actuellement ministre de l'agriculture, du commerce, de l'industrie et de bien d'autres choses encore.
Bien qu'il collaborât depuis longtemps aux journaux démocratiques : le Werkman et le Land van Aalst, l'abbé Daens ne s'est occupé activement de propagande démocratique que depuis environ deux ans.
C'est vers cette époque qu'il s'établit à Alost. M. Daens habite chez sa sœur, qui tient un magasin d'objets classiques et de piété dans une modeste maison bourgeoise à deux étages, à l'entrée de la rue du Moulin.
Le matin, après avoir dit sa messe à l'église de l'hôpital d'Alost, il va lire son bréviaire le long de la Dendre, où l'attendent les pauvres avec qui il partage sa bourse, toujours grandement ouverte L'après-midi il étudie ou va à Bruxelles.
L'abbé Daens est un savant ; il est très versé dans l'étude de l'Ecriture. Il a fait notamment sur le livre de Job une étude aussi remarquable qu'originale.
Mais ce qui l'a rendu populaire, c'est sa campagne à Alost et les environs, en faveur du parti démocratique chrétien.
Il vint à Bruxelles affirmer son existence en participant au grand meeting donné à la Cour d'Angleterre, en faveur de la R. P.
L'apparition à la tribune de ce prêtre, qui du premier coup s'était révélé comme un vrai tribun populaire fut pour beaucoup une révélation. C'était tout un monde nouveau qui se montrait ; la vieille Flandre se levant au souffle vigoureux de la démocratie naissante, étalant ses misères, revendiquant ses droits par la bouche d'un de ses enfants, à la fois fils d'ouvrier et prêtre !
C'est ce caractère énergique et curieux que nous nous sommes fait un devoir de présenter à nos lecteurs.
(Extrait du Nieuwe Rotterdam Courant, du 18 juin 1907. Traduction française ci-dessous)
Brussel, 15 Juni.
Heel de politieke wereld, heel het land is onder een diepen indruk: Priester Daens, meldt de telegraaf, is gisterenavond gestorven; en 't is alsof één der veren van onze volksmacht gesprongen was, eene drijfkracht uit het leven van de Vlaamsche volksbeweging plots met lamheid werd geslagen. Men wist dat hij sedert maanden ziek en bedlegerig was, dat zijn kwaal niet kon genezen; maar niemand onder zijne vrienden, en ook buiten den kring der vertrouwden, kon gelooven dat het einde zoo na was, van een man, van een reus, waarvan ze de physische weerbaarheid onuitputtelijk, de lichaamssterkte ook zeer groot wisten. Het nieuws van zijn dood is algemeen op verslagenheid ontvangen, ook bij de politieke vijanden, die wisten welke natuurkracht Daens was. Want ieder gevoelt het: er is iets veranderd in ons politiek leven; zelf sedert jaren uit de Kamer der volksvertegenwoordigers gedreven, beheerschte zijn geest er nog sommige besprekingen; men mag zeggen dat het aan hem te danken is, zoo een deel der rechterzijde zich verjongd, zich omgeworpen heeft, en tot een klaarder beeld der sociale toestanden is gekomen. En toen de priester, doodziek, zich aan zijn bisschop onderwierp, kon hij met gerust geweten aldus aan zijn politieke loopbaan vrijwillig een einde stellen: zijn werk zag hij, in de groote lijnen met meer vastheid als hij had verwacht, in het Parlement bestendigd. Want het is de geest, de geestdrift, en vooral de oneindige, gepassioneerde liefde voor het volk, die in priester Daens belichaamd waren, welke aan een deel der katholieke vertegenwoordigers, al zullen zij 't misschien niet bekennen, de oogen heeft geopend op het ‘something rotten’ dat verholen in hunne partij kankerde, en hun doen inzien heeft dat het beste middel nog om collectivistisch socialisme te bekampen eene ruim-opgevatte, rechtvaardige, democratische sociale wetgeving is. Priester Daens mocht gerust zijn oogen naar de eeuwigheid keeren: het zaad dat hij gezaaid had was aan 't keesten en aan 't kiemen.
En nochtans gevoelt ieder wel dat, zoo 't raderwerk in gang is, de gebiedende adem gaat ontbreken; de ziel is gebarsten: gaat het werktuig niet stil vallen?
Een wonderlijke figuur, die man. Toen ik hem voor het eerst zag, zetelde hij nog niet in 't Parlement; het was te Boom - een land van arme steenbakkers - van waar ik naar Antwerpen zou reizen. De trein ging voortgaan, toen ik opeens de hooge gestalte van een priester door een talrijke schare schrompele werklui naar 't portier van mijn coupé als 't ware dragen zag. Hij, onder zijn borstelige wenkbrauwen, zwart gebleven terwijl het ruige haar gansch wit was, glimlachte goedig, al had hij nu juist geen sullig, veel meer een stoer en vastberaden gelaat; de werklui zagen naar hem op als naar een vader, een vertrouwden herder, waar ze alles aan hadden gewijd van liefde en trouw. En toen de trein afvoer steeg vol warme genegenheid uit hunne borsten: ‘Vivan paster Daens!’ - Zoo maakte ik zijne kennis.
Die toewijding der Boomsche steenbakkers was geene uitzondering: het was één der vele vormen van het zelfde verschijnsel over heel Vlaanderen en Brabant heen. Geen volksleider werd ooit als hij met evenveel liefde,
met evenweinig achterdocht door zijne aanhangers gevolgd. Wat die man dan ook, door zijne overtuigingsmacht, voor den Vlaamschen landbouw, zooniet rechtstreeks, dan weêr als bezieler en aangever, gedaan heeft, is niet te schatten. Bekampt nochtans door razerige plattelandspastoors, vond hij, alsof het niet anders kon, alsof niets vat kon hebben op deze apostelsmacht, gehoor waar hij het wilde; en zoo zijne partij, die der Christene, ‘groene’ demokraten, geen gelukkig beloop, geen verdere ontwikkeling mocht beleven, dan ligt het zeker niet aan zijne liefde en populariteit, maar is het aan de zwakte, of de afvalligheid - waaronder die van minister Renkin de bekendste is - zijner luitenanten en medewerkers te wijten.
Het weerstandsvermogen, de taaiheid van wil en doordrijvendheid van priester Daens zijn ontzagwekkend geweest. Zijn strijd tegen Woeste, zijn strijd tegen den Gentschen bisschop, Monseigneur Stillemans, hebben iets episch, dat alleen een Balzac zou vermogen te schilderen.
Ik zie hem nog in de Kamer tegenover zijn aartsvijand staan: tegenover den schralen, scherpen, bijtenden Woeste, den eik-sterken, breeden, toornenden Daens, uitmakend, beschuldigend, verdoemend; terwijl Woeste, onbegrijpelijk, als met stomheid was geslagen, den doordringenden, doordrillenden blik van zijn tegenstrever ontwijkend, en geen antwoord vond dan slinksche afwijkingen. Want zijn schrik voor priester Daens was instinctmatig; dit koel en scherp verstand scheen door een onontkomelijken angst verbijsterd, waar de afvallige priester zijn mond opendeed; Adolf Daens was als het slechte geweten van Karel Woeste.
En dan, tegenover zijn bisschop. Men moet Monseigneur Stillemans kennen, om het grootsche van den strijd te beseffen: een natuurkracht als de weerspannige pastorzelf, een wil even onbuigbaar, een koppigheid en een autoritarisme die de koppigheid en het autoritarisme van den getroffen priester even vurig wekken moesten. Het ligt niet op mijn weg, hier te onderzoeken of de politieke man den priester tot opstand mocht voeren, dan of de priester den politicus het zwijgen op te leggen had. Ik constateer alleen hoe elk in zijne rol, de boom-stoere pastor en de machtige, apoplectische, imponeerende bisschop, objectief bezien, prachtig waren: een strijd, een worsteling beter, van echte, Vlaamsche reuzen.
Nu was, in de laatste maanden, den priester vergiffenis geschonken; de politieke man had den zwaardgordel ontgespt. Toch wilde niemand gelooven dat het een einde was. Zijn broeder, Pieter Daens, had, bij mogelijke beterschap, een verklarenden brief, iets als een politiek testament beloofd. Ook dát is ons onthouden. De hand was voor goed verlamd; de tong zou eeuwig zwijgen. Maar de geest leeft over het katholieke Vlaanderen; en hooger, beter begrepen, langer zal hij leven dan al wat reactie er tegen vermogen zal. Neen, voor Vlaanderen kan pastoor Daens niet dood zijn.
* * *
(Traduction du texte qui précède)
Bruxelles, 15 juin 1907
Tout le monde politique, tout le pays est profondément touché : le prêtre Daens, rapporte le télégraphe, est décédé hier soir ; et c'est comme si l'une des plumes de notre puissance populaire avait été brisée, comme si une force motrice de la vie du mouvement populaire flamand avait soudain été frappée de paralysie. On savait qu'il était malade et alité depuis des mois, que sa maladie ne pouvait pas être guérie ; mais personne parmi ses amis, et même en dehors du cercle des intimes, ne pouvait croire que la fin était si proche, d'un homme, d'un géant, dont ils connaissaient l'endurance physique inépuisable, dont ils savaient aussi la force corporelle très grande. La nouvelle de sa mort a été accueillie avec une consternation générale, même chez les ennemis politiques, qui savaient quelle force naturelle était Daens. Car chacun le sent : quelque chose a changé dans notre vie politique ; même s'il a été évincé de la Chambre des représentants depuis des années, son esprit dominait encore certaines discussions ; on peut dire que c'est grâce à lui si une partie de la droite s'est rajeunie, s'est renversée, et a pris une vision plus claire des conditions sociales. Et lorsque le prêtre, mourant, s'est soumis à son évêque, il a pu mettre fin volontairement à sa carrière politique avec une conscience tranquille : il voyait que son œuvre, dans ses grandes lignes, était consolidée au Parlement avec plus de fermeté qu'il ne l'avait espéré. Car c'est l'esprit, l'enthousiasme, et surtout l'amour infini et passionné pour le peuple, incarnés dans le prêtre Daens, qui ont ouvert les yeux d’une partie des représentants catholiques, même s'ils ne l'admettront peut-être pas, sur le « quelque chose de pourri » qui rongeait leur parti en secret, et qui les a amenés à comprendre que le meilleur moyen de lutter contre le socialisme collectiviste était une législation sociale démocratique, large et juste. Le prêtre Daens pouvait paisiblement tourner ses yeux vers l'éternité : la graine qu'il avait semée germait et fleurissait.
Et pourtant, chacun ressent bien que, si la machinerie est en marche, l'impulsion impérieuse va manquer ; l'âme est brisée : la machine ne va-t-elle pas s'arrêter ?
Une figure remarquable, cet homme. Quand je l'ai vu pour la première fois, il n'était pas encore député ; c'était à Boom - un pays de pauvres briquetiers - d'où je devais voyager jusqu'à Anvers. Le train allait partir, quand j'ai soudain vu la haute stature d'un prêtre porté comme par une foule de travailleurs épuisés vers la porte de mon compartiment. Lui, sous ses sourcils broussailleux, restés noirs alors que ses cheveux hirsutes étaient tout blancs, souriait doucement, même s'il n'avait pas un visage benêt, mais plutôt un visage fort et déterminé ; les travailleurs le regardaient comme un père, un pasteur de confiance, à qui ils avaient voué tout leur amour et leur fidélité. Et lorsque le train est parti, il s'est élevé de leurs poitrines un chaud sentiment de tendresse : « Vive le curé Daens ! » C'est ainsi que j'ai fait sa connaissance.
Ce dévouement des briquetiers de Boom n'était pas une exception : c'était l'une des nombreuses manifestations du même phénomène à travers toute la Flandre et la Brabant. Aucun leader populaire n'a jamais été suivi avec autant d'amour, avec aussi peu de méfiance que lui. Ce que cet homme a fait, par son pouvoir de conviction, pour l'agriculture flamande, sinon directement, alors encore en tant qu'inspirateur et guide, est incalculable. Pourtant, combattu par des curés de campagne acharnés, il trouvait, comme s'il n'y avait pas d'autre moyen, comme si rien ne pouvait résister à ce pouvoir apostolique, une audience où il le voulait ; et si son parti, celui des démocrates chrétiens « verts », n'a pas connu un cours heureux, une évolution ultérieure, ce n'est certainement pas à cause de son amour et de sa popularité, mais c'est à la faiblesse, ou à la défection - dont celle du ministre Renkin est la plus célèbre de ses lieutenants et collaborateurs.
La résistance, la ténacité de la volonté et la détermination du prêtre Daens ont été impressionnantes. Son combat contre Woeste, son combat contre l'évêque de Gand, Monseigneur Stillemans, ont quelque chose d'épique, que seul un Balzac serait capable de dépeindre.
Je le vois encore à la Chambre, face à son ennemi juré : face à Woeste, maigre, acéré, mordant, contre Daens, grand, large, en colère, pointant du doigt, accusant, condamnant ; tandis que Woeste, incompréhensible, semblait comme pétrifié, évitant le regard pénétrant et perçant de son adversaire, ne trouvant aucune réponse que des dérobades sournoises. Car sa terreur envers le prêtre Daens était instinctive ; cette raison froide et tranchante semblait être frappée de stupeur par une peur inéluctable, lorsque le prêtre apostat ouvrait la bouche ; Adolf Daens était comme la mauvaise conscience de Charles Woeste.
Et puis, face à son évêque. Il faut connaître Monseigneur Stillemans pour comprendre la grandeur de la lutte : une force de la nature comme le pasteur récalcitrant, une volonté aussi inflexible, une obstination et un autoritarisme qui devaient éveiller chez le prêtre battu la même obstination et le même autoritarisme passionnés. Il n'appartient pas à moi d'examiner ici si l'homme politique avait le droit de conduire le prêtre à la rébellion, ou si le prêtre avait le devoir de faire taire le politicien. Je constate seulement que chacun dans son rôle, le pasteur obstiné et robuste et le puissant, apoplectique, imposant évêque, étaient magnifiques : un combat, une lutte plutôt, entre de véritables géants flamands.
Maintenant, ces derniers mois, le prêtre avait obtenu le pardon ; l'homme politique avait desserré l'étreinte de l'épée. Pourtant, personne ne voulait croire que c'était la fin. Son frère, Pieter Daens, avait promis, en cas d'amélioration possible, une lettre explicative, une sorte de testament politique. Même cela nous est refusé. La main était définitivement paralysée ; la langue resterait éternellement silencieuse. Mais l'esprit vit à travers la Flandre catholique ; et plus haut, mieux compris, il vivra plus longtemps que tout ce que la réaction pourra opposer. Non, pour la Flandre, le curé Daens ne peut pas être mort.
(Extrait de La Gazette de Charleroi, 16 juin 1907)
Avec l’abbé Daens disparaît une des physionomies les plus connues du monde politique belge. L’abbé avait créé un parti ; il rêva d’abord d’entraîner dans un mouvement vers la démocratie les prêtres flamands qui, dans certains villages, manifestaient des velléités d’indépendance vis-à-vis des libéraux, cléricaux et du haut clergé. Une fois ces prêtres conquis aux idées démocratiques, l’abbé Daens était sûr de voir des paysans flamands s’affranchir du joug qui pèse sur eux. L’abbé descendit dans « l’arène politique… » Il y apportait une énergie combattive et une conviction qui firent impressions sur les masses.
Il nous sourient l’avoir vu un jour, dans un petit village de la Flandre orientale, dans un estaminet envahi par les campagnards sortant de la grand-messe, tenter une des premières critiques du régime incarné par M. Woeste. On se pressait autour de lui, on l’écoutait avec attention ; l’abbé parlait avec une simplicité communicative et impressionnante. Dans ce milieu d’être frustres, les paroles de l’abbé « menaçaient » de porter des fruits. Quelques prêtres de campagne témoignaient à l’abbé leur sympathie…
Le haut clergé d’émut ; on mit tout en œuvre pour faire obstacle à sa propagande dans le pays flamand. Dans l’arrondissement d’Alost, M. Woeste fut attaqué sans trêve ni merci. La politique réactionnaire du chef de la droite fut battue en brèche et pendant plusieurs années l’abbé invita M. Woeste à venir s’expliquer avec lui devant une assemblée publique. Le « pape laïc » resta sourd aux appels de l’abbé. Un beau matin, l’évêque de Gand fit mander l’abbé Daens et lui enjoignit de cesser sa propagande politique, sous peine de ne plus pouvoir dire la messe. C’était la réponse de M. Woeste à l’invitation de l’abbé ; celui-ci refusa de renoncer à la défense de ses idées. L’évêque mit alors sa menace à exécution. Interdiction de dire encore la messe était faite à l’abbé Daens.
Alors commença autour du prêtre une campagne de calomnie et de haine ; on le frappa dans ses moyens d’existence ; on le traqua : on l’atteignit jusque dans sa famille. Son frère, M. Pierre Dans, aujourd’hui député, lui vint en aide. Il n’en fallut pas plus pour déchaîner contre lui aussi toutes les colères du parti conservateur. Pendant plus années, on l’affama en quelque sorte, avec l’espoir de le voir céder et se soumettre à son évêque. On lui offrir une situation lucrative ; il refusa, désireux de continuer sa propagande politique. Il finit par se faire le voyageur d’une maison de vins de Bordeaux ! Les nécessités de la vie le tenaillaient !
Lorsque l’abbé Daens résolu d’affronter, dans l’arrondissement d’Alost, le scrutin législatif, il y eut dans la presse conservatrice une explosion de colère. L’abbé échoua un première fois, mais le 9 décembre 1894 il entrait à la Chambre en remplacement de M. Van Wambeke, - qui de son passage au Parlement a laissé l’expression « chacun à son tour » - dont l’élection avait été annulée. Les pouvoirs du premier député daeniste furent validés le 12 décembre 1894.
A la Chambre, l’abbé s’attaqua ) M. Woeste avec une inlassable ardeur. Des scènes qui mettaient la gauche en gaîté se produisaient fréquemment entre les deux adversaires. M. Woeste, si maître de lui, si accoutumé à l’atmosphère de l’hémicycle, perdait rapidement pied devant les attaques de l’abbé Daens. Un jour, le « pape laïc » ne sachant plus comment répondre à une attaque de l’abbé, se borna à dire : « A. Adolphe Daens, je ne vous répondrai plus ! » « Je vous y forcera bien, M. Charles Woeste ! » répliqua l’abbé, au milieu de l’hilarité de l’opposition.
Le député démocrate-chrétien parvenait à se faire écouter dans l’hémicycle. Sa voix, un peu nasillarde, portait bien ; la phrase était pittoresque, l’attaque vive et la riposte toujours alerte et aigre-douce.
En 1898, l’abbé ne sollicita pas les suffrages du corps électoral. Il recula devant les frais d’une élection ; il était d’ailleurs sans ressources.
Ses lieutenants d’autrefois, MM. Renkin et Carton de Wiart, avait quitte la démocratie daensiste pour créer le parti de redingotes démocratiques, oubliant les déclarations enflammées d’autrefois et les articles publiés dans La Justice sociale. Le parti daensiste leur paraissait peu favorable aux arrivistes.
Le 25 mai 1902, M. L’abbé Daens se présentait, dans l’arrondissement de Bruxelles, sur la même liste que les indépendants. Il reprenait sa place à la Chambre. Enfin, le 27 mai de l’an dernier, il ne fut pas réélu.
Depuis plusieurs années, la santé de l’abbé était chancelante ; une affection cardiaque le retint au lit il y a quelques mois. Abattu, souffrant, découragé, sous on ne sait quelles influences pressantes, à faire acte de soumission à son évêque.
M. l’abbé Daens meurt à 68 ans, plus pauvre encore que le jour où il entra dans la politique.
Voici des détails sur les derniers moments de l’abbé :
L’abbé Daens s’est éteint doucement vendredi, vers cinq heures. Jusqu’au dernier moment, il n’a pas perdu sa présence d’esprit.
Il y avait à son chevet MM. Delaforterie, son neveu, Pierre Daens, son frère, et le docteur Hertecant, à qui il a exprimé ses remerciements. Il a fait ses adieux aux siens en toute lucidité d’esprit. Il a déclaré qu’il pardonnait à ses ennemis et a demandé grâce à sa famille, qui a ruinée en poursuivant sa politique. Il a dit encore qu’il mourait content des bienfaits qu’il avait ralaisés.
Tous les locaux ont hissé le drapeau vert en berne. Quoique la fin fût attendue, l’impression est profonde, à Alost principalement. Les funérailles auront lieu lundi, à 9 heures.
(Extrait du Journal de Bruxelles, du 16 juin 1907)
L'abbé Daens est mort à Alost, vendre dernier, vers cinq heures de l'après-midi. Jusqu'au dernier moment il a conservé sa présence d'esprit. II est mort dans les sentiments d'un bon chrétien et d'un bon prêtre, réconcilié avec l'Eglise et avec son évêque, et réconcilié de tout cœur, comme il nous l'a dit à nous-mèmes dans une interview que nous avons publiée, et qui fit sensation. Il a succombé à une longue et douloureuse maladie qui clôtura une vie où les amertumes furent plus nombreuses que les joies.
Paix ses cendres ! Et que la magnanimité au pardon catholique couvre sa mémoire, comme les bras largement ouverts du crucifix s'étendent sur son cercueil I
L'abbé Daens eut une vie singulièrement agitée. Ce fut évidemment, d'abord, la faute des circonstances, puisque ce sont les circonstances qui font les hommes. Mais son tempérament particulier n'était pas pour corriger l'hostilité des choses. II avait une âme ardente et passionnée, un esprit délié et fécond en ressources, qui n'ignorait pas la ruse., Il se croyait opprimé et n'avait guère de scrupules sur le choix des armes dont il se servait, estimant que ces armes étaient, avant tout, des armes défensives.
L’abbé Daens connut, au cours de sa carrière, les joies de la popularité. Il les connut même, parfois, jusqu'à l'ivresse. Mais ses dernières années surtout furent endeuillées et il souffrit cruellement dans son âme et dans son cœur jusqu'au jour où il se jeta résolument, sans regarder derrière lui, dans les bras de son Dieu !
Adolphe Daens naquit à Alost le 18 décembre 1839. Il était d'une famille laborieuse et chrétienne. Il fit ses études au collège épiscopal d'Alost et entra ensuite dans la Compagnie de Jésus, où il passa plusieurs années. Sorti de l’ordre, il fut inscrit dans le clergé séculier et, pendant douze années, professa la rhétorique dans un collège épiscopal du diocèse de Gand. Il eut à nouveau des velléités de devenir Jésuite, vendit ses meubles, obtint sa réintégration dans la Compagnie et n'y demeura que quelques semaines.
Il commença alors à se lancer dans la politique et collabora aux journaux démocratiques chrétiens « Land van Aalst » et « De Werkman. » Le 9 décembre 1894 il fut élu député d'Alost, et voici dans quelles circonstances : aux élections législatives du 14 octobre de cette année, les premières depuis la révision de Constitution, trois liste étaient en présence. M. Anseele, le plus favorisé de liste socialiste, n'obtint que 2.674 voix. Le bureau principal ayant oublié de compter les voix d'un canton, la liste catholique-conservatrice fut proclamée élue. Mais la Chambre rectifia le résultat, proclama élus deux candidats de la liste catholique et, attribuant 25,500 voix environ à MM. Woeste et Van Wambeke, 23,498 à M. Daens, et 21,373 à M. De Backer, ordonna un ballottage entre ces quatre candidats. Au scrutin du 9 décembre suivant, MM. Daens et Woeste furent élus, le premier par 27,524 voix, le second par 26,853.
La première élection de M. l'abbé Daens, encore qu'elle eût réussi en dépit de l’influence du clergé et des conservateurs de la région, satisfit beaucoup de catholiques. Il leur apparaissait que cette élection était le triomphe du principe de la proportionnelle et qu'elle indiquait de plus nettement la place que les catholiques devaient faire, dans leur parti, à la démocratie chrétienne.
Par malheur, nombre de démocrates d'alors devinrent des « schismocrates », et les catholiques les virent avec tristesse donner la main à nos adversaires.
Les discussions de ces temps-là sont bien oubliées aujourd'hui. Les fièvres se sont calmées. Le temps a mis sur les plaies d’alors son baume souverain.
Aux élections de 1898 M. l’abbé Daens échoua, mais il rentra à la Chambre, en 1902, député de Bruxelles. 0n sait qu'il succomba à nouveau aux élections de l’année suivante.
L'Eglise avait dû user avec lui de sévérité. Il fut longtemps interdit. Quand, retiré à Alost, malade, il vit enfin clair dans son cœur, il se repentit, demanda pardon à son évêque, fut relevé de toutes les peines et censures ecclésiastiques. Dans ces derniers temps il communiait toutes les semaines avec ferveur, recevoir M. le doyen d'Alost. comme le meilleur des pères, lui parlait, dans l'abondance de es larmes, de repentir. Il avait retrouvé enfin cette paix chrétienne qui l'avait abandonné depuis si longtemps et dans laquelle il est entré maintenant pour toute l'éternité.
Voir aussi :
1° Louis BERTRAND, Histoire de la démocratie et du socialisme en Belgique depuis 1830, Bruxelles, 1907, t. II, partie IV, chapitre XII : La démocratie chrétienne, et plus spécialement à partir de la page 535,(disponible sur le présent site)
2° Frans-Jos VERDOODT Daens Adolf, dans Digitale Encyclopedie van de Vlaamse Beweging (consulté le 26 décembre 2025)
3° Daens in Denderland sur le site erfgoedceldenderland.be (consulté le 26 décembre 2025)
4° L’action sociale d’Adolf Daens a inspiré en 1992 l’excellent film Daens de Stijn Coninx, sorti en salle en 1994.(Voir sur AlloCiné, (consulté le 26 décembre 2025)
5° Ce film a fait l’objet en 2019 d’une étude critique et jistorique pde GERTJAN Willems, De making-of. Over de film Daens (1992) en de Daensmythe (consulté le 26 décembre 2025)