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Carlier Jules (1851-1930)

Portrait de Carlier Jules

Carlier Jules, Félix, Joseph libéral

né en 1851 à Mons décédé en 1930 à Bruxelles

Représentant entre 1886 et 1892, élu par l'arrondissement de Mons

Biographie

(Extrait de L’Indépendance belge, du 20 juillet 1930)

Mort de M. Jules Carlier, président du Comite Central Industriel

Une pénible nouvelle a jeté hier, la consternation dans les milieux industriels belges : M. Jules Carlier, le vénéré président du Comité Central Industriel, venait, après une brève maladie qui ne laissait. pas supposer un si tragique dénouement, de mourir presque subitement.

Cette mort est une perte douloureuse pour tout le pays.

Le président du Comité Central Industriel de Belgique représentait avec une haute dignité la grande industrie belge, précisément dans ce qu'elle a de national. Personnellement étranger à la lutte des affaires quotidiennes, bien qu’il en connût toutes les difficultés, M. Carlier s'élevait au niveau où les intérêts particuliers s 'effacent et où l’intérêt collectif, l'intérêt permanent, dominent les individus. Il savait que le bien-être, la vie même de centaines de milliers de familles dépendent' de la marche de nos usines, et il sentait la responsabilité redoutable qui pèse, à ce titre, sur les dirigeants de la production industrielle.

M. Carlier cherchait la solution de ces lourds problèmes dans le travail. Lui-même, malgré son grand âge, donnait l’exemple du labeur quotidien, de la persévérance et du courage. Son intelligence n’a pas fléchi un instant avant la fin, et son énergie était plus forte que la souffrance physique. Ceux qui le connaissaient n’oublieront pas la courtoisie de son accueil et l’infinie délicatesse d’un esprit admirablement cultivé.

C’était un grand bourgeois et un grand citoyen.

* * *

M. Jules Carlier était né en 1851 à Mons. Lancé d’abord dans la vie politique, il fut député libéral de Mons. En 1892, il se retira de la politique, pour se consacrer entièrement à l’industrie.

Il fut en 1889, commissaire général du gouvernement belge à l’Exposition de Paris et, en 1904, également commissaire général à l’Exposition de Saint-Louis aux Etats-Unis.

En 1907, il fut nommé secrétaire général du C.C.I., succédant à M. de Vergnies. En 1917, il fut nommé président, succédant à M. Greiner, directeur des établissements Cockerill.

De 1919 à 1927, M. Carlier prit part à toutes les conférences internationales du travail. Il était devenu président du Conseil supérieur de l’industrie et du commerce et président du conseil d’administration du Charbonnage de Bois-le-Duc.

Enfin, il s’était consacré de tout cœur à l’œuvre du Grand Air pour les Petits, à laquelle il marqua toujours une particulière prédilection.

Le gouvernement avait reconnu les immenses services rendus à son pays par ce serviteur d’élite en le créant, il y a quelques semaines, grand officier de l’Ordre de Léopold.

Les obsèques de M. Jules Carlier se feront mardi matin, à 9 heures. Réunion à la mortuaire : rue de la Loi, 212.


(Extrait du Vingtième Siècle, du 30 juillet 1930)

M. Jules Carlier

L'Echo de la Bourse lui rend cet hommage :

Il fut un des protagonistes de l'expansion belge, et fit de nombreux voyages personnels à l'étranger pour tracer à nos industriels et à nos banquiers la voie dans laquelle ils devaient taire converger leurs efforts. Cette action persévérante n'est qu'un seul des multiples aspects sous lesquels se manifesta cette prodigieuse activité.

Cet industriel, ce représentant du monde patronal n'avait rien des défauts que l'on prête ordinairement aux chefs d'industrie et aux « capitalistes. » C'était avant tout un homme de cœur, et qui avait du rôle des industriels et des capitalistes dans la société les idées les plus larges, les plus « avancées », les plus conformes au devoir social. Il avait aussi la notion la plus haute des responsabilités des hommes de sa classe. Et dans le privé il se laissait aller aux suggestions de la plus délicate et la plus efficace bienfaisance. Sa participation créatrice à l’œuvre du « Grand Air pour les Petits » reste un de ses plus beaux titres d’estime et à la reconnaissance de ses concitoyens.