(Paru à Bruxelles en 1895, chez J. Lebègue et Cie)
(page 1) La première partie du volume précédent a été consacrée tout à la fois à l'adolescence, à la jeunesse de Rogier et à une étude sur la situation de nos provinces pendant les dernières années du royaume des Pays-Bas.
Faisant œuvre de biographe et d'historien, il nous importait de ne négliger aucun des détails qui pouvaient expliquer le caractère de Rogier et les tendances de son esprit, tout en faisant connaître le milieu où il s'est formé et l'éducation qu'il a reçue. Nous avons essayé de découvrir chez l'étudiant, chez le jeune journaliste, chez le publiciste de 1827, le futur polémiste parlementaire, le futur ministre.
Recherchant ensuite les causes de la Révolution de septembre 1830, nous avons montré Rogier mêlé activement aux événements qui préparèrent cette révolution et qui la rendirent inévitable.
Les combats de Septembre, la rupture violente du royaume des Pays-Bas, la constitution de l’Etat belge à travers des difficultés inouïes et des périls sans cesse renaissants
Tantæ molis erat Belgarum condere gentem !
(page 2) telle est la matière de ce second volume, où l'on verra, de 1830 à 1839, le chef des volontaires liégeois prendre une part glorieuse à la lutte, organiser habilement la victoire, et, soit au gouvernement provisoire et au Congrès, soit au ministère et dans l'administration de la province d'Anvers, travailler puissamment à la consolidation de l'indépendance de la Belgique et de la monarchie populaire de Léopold Ier.
L'ancien rédacteur politique de L'Etoile Belge, M. Maurage, avait promis en 1888 à la famille de Rogier de raconter notre « Epopée nationale ».
L’Etat de sa santé ne lui permit que de rassembler les matériaux pour expliquer le rôle de Rogier dans la Révolution et surtout dans le « cabinet de la consolidation nationale » (1832 à 1834). M. Maurage, tout en nous désignant pour le remplacer dans la tâche patriotique qu'il avait entreprise, nous a autorisé à utiliser ces matériaux : nous lui en exprimons ici notre sincère reconnaissance.
Nous indiquerons par des crochets aux chapitres II, III et VII les seuls passages que nous ayons extraits textuellement du travail préparatoire de M. Maurage, le plan qu'il s'était proposé étant tout différent de celui que nous avons adopté pour l'ensemble de notre œuvre.