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2e édition. Louvain, Vanlinthout et Peeters, 1861, 3 tomes
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TOME 2
(page 126) La dissolution de
La situation était
périlleuse. Malgré de nombreux et incontestables services rendus à la cause
nationale, les ministres rencontraient des adversaires implacables dans toutes
les catégories des partisans de la révolution. Oubliant à la fois le siège
d'Anvers, l'évacuation de notre territoire, les succès de nos diplomates et
l'humiliation de
Attaqués de toutes parts,
les ministres crurent devoir s'adresser à (page
127) la nation par la voie du journal officiel. Se plaçant en dehors et
au-dessus des partis, ils firent un appel à tous les hommes modérés, à tous les
amis de l'ordre, de la paix et de la dynastie nationale: « A notre avis,
disaient-ils dans les colonnes du Moniteur du 9 Mai, les questions que
les électeurs attachés à la nationalité belge devraient poser à leurs candidats
sont celles-ci: Êtes-vous du parti modéré ? Catholique ou libéral, peu
m'importe, vous aurez ma voix. Êtes-vous du parti exalté ? Catholique ou
libéral, peu m'importe, vous n'aurez pas ma voix. L'exaltation est excellente
pour faire une révolution, mais la modération seule en assure les fruits, en
cicatrise les plaies. La sape ne sert point à deux fins : après elle, la règle,
le compas et l'équerre. Le parti modéré vote l'élection de Léopold, les
dix-huit articles et les vingt-quatre articles ; il cultive l'alliance de
La presse orangiste ne
pouvait rester étrangère à cette agitation antiministérielle. Passant en revue
les hommes et les œuvres de la révolution, le rédacteur du Messager de Gand poussait
au désordre avec une audace approchant du délire. La feuille gantoise, dont les
diatribes étaient aussitôt recueillies par les autres organes de l'organisme,
affectait de braver toutes les haines et d'insulter à toutes les sympathies des
masses, avec une âpreté de langage qui devait infailliblement amener une
réaction violente. La représentation nationale était « une assemblée d'idiots,
nommés par des idiots, à charge de représenter (page 128) la partie idiote de la nation » (Messager du 6
Avril 1833). Les
ministres étaient « des laquais impudents, des faquins subalternes »
(Id.) Aux yeux des hommes du Messager,
les problèmes qui passionnaient les Belges se réduisaient aux proportions
mesquines « d'une lutte ouverte entre
Dans les premiers jours du
mois de Mai, le roi entreprit un voyage dans les Flandres, afin de s'assurer
par lui-même des besoins et des vœux du peuple. Cette excursion, dans laquelle
le Messager affectait de voir une manœuvre électorale, valut au chef de
l'État une véritable avalanche d'injures et de cynisme. Qualifiant le roi des
Belges de commis-voyageur électoral au profit du cabinet Lebeau, le
journal orangiste poussa la haine et l'oubli de toutes les. convenances au point
de l'apostropher dans les termes suivants:
« Comment votre temps sera-t-il employé parmi nous ? Quel honnête
homme appellerez-vous à vous entretenir ? D'anciens coupe-jarrets devenus
courtisans serviles, des bandits qui ont passé de l'assassinat à l'escroquerie,
des jacobins qui, sortis de la boue des carrefours, s'honorent aujourd'hui de
la poussière des antichambres, des hommes sans portée, sans lumière, sans
probité, telle est la cour qui vous attend et dont vous recevrez les
révélations sur la situation du pays !... Tibère, se retirant à Caprée, se
réservait le droit de persécuter les Romains du fond de sa solitude; mais ce
monstre impérial n'était pas assez stupide pour venir s'épancher au milieu
d'eux, comme un bon père de famille. Il se faisait sentir, mais ne se faisait
pas voir (Note de bas de
page : Messager du 11 Mai 1833. - Quelques jours auparavant, le
même journal avait publié une chanson intitulée: Le départ du Lion-Cobourg. La
première strophe suffira pour faire juger du reste : « Celui qui charmait la
canaille - De la ruelle et du faubourg, - Ce roi cher à la valetaille Et
qu'on nommait le roi-Cobourg, Après maint tour de passe-passe, S'éloigne enfin,
peu regretté ; - Mais puisqu'il part, faisons-lui grâce : Bon voyage à Sa
Majesté! » (Messager du 27 Avril 1833.))
Ce langage était (page 129) d'autant plus insultant qu'il
semblait avoir en sa faveur l'opinion des familles les plus influentes de la
société gantoise. Le roi s'étant rendu au théâtre, la plupart des loges,
retenues depuis la veille, restèrent vides pendant toute la durée de la
représentation, tandis que le lendemain elles furent garnies d'une foule
élégante et parée.
A ces manœuvres odieuses, à
ces provocations brutales, la seule réponse rationnelle était le silence du
mépris. Mais on se trouvait malheureusement à une époque où les passions
révolutionnaires fermentaient encore, et le langage cynique du Messager amena
des représailles qui ne firent qu'accroître les embarras des ministres. Les
officiers de la garnison de Gand, se croyant eux-mêmes insultés dans la
personne de leur chef suprême, prirent la résolution de mettre un terme à ces
diatribes audacieuses. Quelques-uns coururent aux bureaux du Messager, pour
provoquer en duel son éditeur et ses rédacteurs ; d'autres se rendirent dans
les cafés, et même dans les sociétés particulières, pour déchirer ou brûler
tous les exemplaires du journal qu'ils pouvaient atteindre ; d'autres encore
s'attribuèrent la mission de prendre une attitude de provocation et de menace à
l'égard des chefs de l'organisme gantois. Il en résulta plus d'une rixe ; le
peuple, réuni en groupes tumultueux sur les places publiques, se montrait
disposé à y prendre part, et bientôt l'irritation devint tellement vive que
tous les rédacteurs de la feuille orangiste durent chercher leur salut dans la
fuite (Note de bas de
page : Messager du 17 Mai 1833. - Le général Magnan se permit à
cette occasion un acte regrettable, qui occupe une large place dans la
polémique de l'époque. L'éditeur responsable du journal, M. Van Loocke, ayant
dénoncé au général la conduite illégale d'une partie des officiers, obtint la
réponse suivante: « J'ai reçu votre lettre du 13 de ce mois, par laquelle vous
me demandez protection pour vous et les rédacteurs du Messager de Gand. Je
ne pourrais sans faiblesse et sans trahison vous l'accorder, et je n'ai jamais
connu ni l'une ni l'autre. Vos rédacteurs et vous, vous vous êtes mis au-dessus
des lois par vos provocations continuelles à la révolte et à la désobéissance
au gouvernement établi en Belgique, et les lois ne peuvent rien pour quiconque
les brave. Par vos injures contre le roi, chef suprême de l'armée, vous avez
blessé l'armée dans son honneur et son affection : l'armée vous l'a fait
connaître. Par vos diatribes continuelles, vous avez soulevé l'indignation des
honnêtes gens ; par vos attaques contre l'autorité, vous avez mis cette
autorité dans l'impossibilité de vous protéger contre les ressentiments que
vous avez suscités. Quant à moi, placé entre les Hollandais et vous, qui servez
leurs projets, je ne puis vous regarder que comme l'ennemi du pays et du roi
que je sers. La position où, vos rédacteurs et vous, vous vous trouvez
aujourd'hui est la conséquence de la position qu'il vous a plu de prendre, et
je ne dois ni ne peux y rien changer. Le général de brigade, commandant la 6e
division, Magnan. » Le général oubliait que, dans un pays libre, il ne
doit y avoir pour tous, amis ou ennemis, d’autre vindicte que celle des lois.)
(page 130) Mais Gand n’était pas le seul théâtre de ces désordres. A
Anvers, Où le Journal du Commerce avait reproduit quelques articles du Messager,
l'émotion ne fut pas moins profonde ; elle faillit même y dégénérer en
lutte ouverte. Après avoir vainement offert le duel aux rédacteurs de la
feuille anversoise, plusieurs officiers de la garnison leur déclarèrent qu'ils
les feraient assommer par des valets, s'ils avaient l'audace de jeter de
nouvelles injures à la face du roi des Belges.
Par une coïncidence on ne
peut plus malheureuse, les orangistes des classes supérieures, encore assez
nombreux à Anvers, avaient choisi ces jours de fermentation pour inaugurer la
société de
L'agitation s'étendit
jusqu'à la capitale. Des patriotes, dont quelques-uns portaient l'uniforme
militaire, se répandirent dans les lieux publics pour menacer les orangistes et
déchirer le Lynx et le Knout, deux feuilles qui, sous le rapport
de l'audace et de l'âpreté du langage, pouvaient dignement rivaliser avec le Messager
de Gand. Les officiers de la garnison de Bruxelles semblaient disposés à
suivre l'exemple de leurs collègues d'Anvers et de Gand ; l'éditeur du Knout
fut maltraité dans son propre domicile, et si le désordre ne prit pas des
proportions plus vastes et plus redoutables, ce fut uniquement parce que le
ministère, d'accord avec l'autorité locale, prescrivit immédiatement des
mesures vigoureuses.
. Ainsi qu'il était facile
de le prévoir, les chefs de l'opposition s'empressèrent de mettre la
responsabilité de ces faits à la charge des ministres. En vain ceux-ci
repoussaient-ils, par la voie du Moniteur, toute solidarité avec les
fauteurs du désordre ; en vain répétaient-ils que l'agitation révolutionnaire
ne pouvait leur être imputée, puisqu'elle devait inévitablement avoir pour
résultat de favoriser la cause de leurs adversaires : on leur répondait que,
s'ils n'avaient pas formellement instigué les perturbateurs, on pouvait du
moins leur reprocher une lâche condescendance envers les coupables.
Ce fut au milieu de ces inquiétudes
et au bruit de ces plaintes que le corps électoral procéda au renouvellement de
(page 132) Le résultat fut loin de répondre aux vœux du ministère,
Quelques députés de l'opposition ne furent pas réélus, mais le même sort
atteignit plusieurs amis du cabinet. Vingt-quatre membres nouveaux entrèrent à
Les ennemis des ministres célébraient déjà les
funérailles du cabinet, lorsque celui-ci fut tout à coup sauvé par un événement
imprévu qui doubla ses forces et déconcerta tous les projets de ses
antagonistes. Cet événement était la convention du 21 Mai, réponse péremptoire
aux clameurs incessantes de l'opposition sur l'impuissance du pouvoir et la
prétendue stérilité des négociations diplomatiques.
Six longues séances furent
consacrées à la discussion de l'adresse. L'exercice du droit de dissolution,
l'intervention du pouvoir dans la lutte électorale, la destitution de deux
commissaires d'arrondissement, les troubles d'Anvers et la convention du 21 Mai
devinrent tour à tour l'objet d'une discussion pleine d'aigreur et de violence,
mais qui se termina en définitive par un vote significatif en faveur des
ministres.
Considérées sous le
point de vue des principes constitutionnels, les manifestations
révolutionnaires d'Anvers, de Gand et de Bruxelles avaient une haute
importance, L'intervention de l'armée dans les luttes de la presse,. des bandes
de prolétaires s'opposant par la force à l'exercice du droit d'association, les
lieux publics envahis par des hommes armés, l'inviolabilité du domicile
audacieusement méconnue, (page 133)
le sabre prêt à se substituer à l'action légale de la justice répressive, tous
ces actes, indignes d'un peuple libre, méritaient un blâme sévère. Ni à
Gand, ni à Anvers, les autorités locales n'avaient agi avec la promptitude et
l'énergie nécessaires. Le ministre de
La tâche des ministres
consistait à prouver que, loin d'être les instigateurs de ces désordres, ils
avaient immédiatement prescrit les mesures de police et de répression que
réclamaient les circonstances. Or, à cet égard, la justification du cabinet fut
complète. Ordres transmis aux procureurs-généraux et aux bourgmestres, blâme
sévère formulé dans les colonnes du Moniteur, intervention immédiate de
la justice civile et de la justice militaire, rien n'avait été négligé pour
arriver, aussi promptement que possible, au rétablissement de l'ordre et à la
punition des coupables (Note
de bas de page : Le ministère avait eu le seul tort de ne pas recourir assez
promptement à l'intermédiaire du Moniteur. Le désaveu des perturbateurs
ne parut que dans le numéro du 25 Mai. - Dans les journaux du temps, on trouve
une lettre du commissaire de police de Duve, qui incrimine gravement une partie
de la garnison d'Anvers. Il importe de ne pas oublier que les allégations de ce
fonctionnaire, lui-même soupçonné d'organisme, furent énergiquement démenties
(Voy. les documents officiels publiés par le Moniteur dans ses numéros
du 25 Mai, du 1er et du 21 Juin 1833. Ce dernier renferme le rapport du
ministre de
Les attaques dirigées contre la convention du
21 Mai ne reposaient guère sur une base plus solide.
(page 134) Depuis dix-huit mois, les chefs de l'opposition avaient
constamment flétri le traité du 15 Novembre comme un acte de lâche
condescendance envers la diplomatie des cours du Nord ; ils y avaient vu la
ruine et la honte du pays, le triomphe du despotisme, la glorification de
Les adversaires du cabinet
n'étaient pas plus heureux dans le choix du grief relatif à la destitution de
deux commissaires d'arrondissement. Quelque opinion qu'on se forme à l'égard
des prérogatives des ministres dans le domaine de l'action administrative, il
n'est pas possible de leur dénier le droit de destituer les agents politiques
qui se mettent en opposition flagrante avec les vues du gouvernement central.
Que le fonctionnaire public conserve la liberté de ses opinions et de son vote,
qu'il s'abstienne d'épouser les passions politiques de ses supérieurs, qu'il
jouisse de ses droits d'homme et de citoyen, rien (page 135) de mieux; mais aussi, quand il abdique le rôle de la
neutralité, quand il s'avance jusqu'à la révolte, sa propre dignité lui
commande l'abandon de ses fonctions officielles.
Cette partie des débats se
termina par l'adoption de deux amendements auxquels les ministres avaient fini
par se rallier, du moins en ce sens qu'ils déclaraient n'y rien trouver qui fût
de nature à entraver la marche de leur administration. L'un de ces amendements,
proposé par M. Dumortier, avait pour but de déclarer que la convention du 21
Mai n'avait pas dégagé les puissances médiatrices de la garantie d'exécution à
laquelle elles étaient tenues envers
Après la solution de ces
deux questions irritantes, il ne restait plus qu'un seul acte susceptible d'une
critique sérieuse, celui de la dissolution de
En jetant un coup d'œil sur
la liste des votants, on trouve parmi la majorité favorable aux ministres plusieurs
membres qui, à la fin de la session précédente, avaient émis un vote hostile au
cabinet. Nous l'avons déjà dit : ce changement imprévu s'explique par la
convention du 21 Mai. La liberté de l'Escaut, la liberté de
Bientôt cependant d'autres débats passionnés
vinrent agiter le parlement et l'opinion publique.
Le cabinet respirait à
peine, lorsque, dans la séance du 14 Août, M. Gendebien crut devoir interrompre
les travaux de
Depuis les premiers jours de
la révolution, M. Lebeau et M. Gendebien s'étaient constamment trouvés en
présence et en lutte, comme la personnification vivante de deux systèmes
inconciliables. Nourri de fortes études, intelligence élevée mais calme, ennemi
de tous les excès, acceptant la médiation de
Dans toutes les phases de la
révolution, M. Gendebien s'était montré sous un autre aspect. Impétueux,
ardent, toujours enclin aux mesures violentes, admirateur passionné de
C'étaient ces dissidences et
ces luttes qui venaient d'aboutir à une demande de mise en accusation.
Au point de vue des
principes rigoureux du droit public, l'extradition du banqueroutier français,
autorisée par M. Lebeau, constituait incontestablement une violation des
garanties constitutionnelles. C'était en vain que le ministre, invoquant les
précédents de l'Empire, de
Les débats s'ouvrirent dans
la séance du 23 Août. Passant en revue tous les actes de la vie publique de M.
Lebeau, pour le rendre responsable de tous les malheurs et de toutes les
déceptions des Belges ; attribuant à l'imprudence de son adversaire les
désastres d'Août, la (page 139)
perte du Limbourg et du Luxembourg, l'humiliation du pays et le triomphe de la
diplomatie étrangère ; trouvant partout des palinodies, des contradictions, des
lâchetés et des fraudes; poussant l'aveuglement au point de qualifier M. Lebeau
de gallomane, tout en l'accusant d'avoir voulu faire entrer
Le ministre accusé trouva un
défenseur énergique et éloquent dans M. Nothomb. Interrompu d'abord par les
murmures des tribunes et les rires sardoniques des amis de M. Gendebien, M.
Nothomb obtint un silence complet, lorsque, prenant à son tour le rôle
d'agresseur, il annonça qu'il éprouvait, lui aussi, le besoin de s'adresser à
la conscience du pays. Rappelant alors que le gouvernement de Napoléon 1er
avait constamment déduit le droit d'extradition du droit d'expulsion écrit dans
la loi du 28 Vendémiaire an VI, sans que les jurisconsultes éminents qui
siégeaient dans les conseils de l'empereur eussent jamais songé à faire une
objection ou à demander à leur maître tout-puissant un décret qu'il lui était
si facile de porter ; prouvant ensuite que le gouvernement des Pays-Bas
s'était toujours cru investi de la même prérogative, sans que l'opposition
parlementaire eût une seule fois dénié ce droit aux ministres, M. Nothomb
termina cette partie de (page 140)
son discours en disant que M. Lebeau pouvait marcher sur les traces de ses
prédécesseurs, avec une bonne foi d'autant plus entière que le gouvernement
provisoire, précisément à l'époque où M. Gendebien était le chef du département
de
Dès cet instant, M. Nothomb
avait gagné sa cause ; mais il ne voulait pas laisser sa tâche inachevée.
Relevant le gant jeté par M. Gendebien, il scruta à son tour la vie de M.
Lebeau, pour y signaler une longue série d'actes de dévouement, de courage
civique et de désintéressement exemplaire ; et il s'acquitta si bien de cette
mission que les tribunes publiques, un instant auparavant si hostiles,
couvrirent ses dernières paroles d'applaudissements énergiques.
L'opposition était vaincue:
la proposition de M. Gendebien fut écartée par 53 voix contre 18.
M. Lebeau avait plusieurs
espèces d'ennemis implacables. Les orangistes l'accusaient d'être l'un des
principaux auteurs de la révolution de Septembre. Les démocrates exaltés le
haïssaient, parce qu'il avait arrêté leurs projets et déjoué leurs trames. Les
patriotes mécontents lui attribuaient toutes les déceptions de la politique
nationale. Il avait été odieusement calomnié. Le vote du 23 Août était un
premier acte de réparation.
Toutes ces discussions
politiques avaient en quelque sorte absorbé la session extraordinaire de 1833.
Peu de lois importantes furent votées pendant sa durée. Un de ses derniers
actes fut l'institution d'une croix de fer destinée à récompenser les
services rendus pendant la révolution (Note de bas de page : Un article du budget de
l'intérieur portait: «Frais de confection de médailles ou croix de fer à
décerner aux citoyens qui, depuis le 25 Août 1830 jusqu'au 4 Février 1831, ont
été blessés ou ont fait preuve d'une bravoure éclatante, dans les combats
soutenus pour l'indépendance nationale.» Sur la proposition de M. Dumortier, on
y ajouta un amendement portant que la croix de fer serait décernée aux membres
du gouvernement provisoire. - La forme de la croix fut réglée par les arrêtés
royaux du 30 Décembre 1833 et du 22 Août 1834).