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« Aperçus de la part que j’ai prise à la révolution de 1830 » (« Mémoires »), par A. Gendebien (1866-1867)

 

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C. LE GOUVERNEMENT PROVISOIRE.

 

XLIII. Le rapport de Van de Weyer sur sa dernière mission à Londres.

 

(page 430) A l'ouverture de la séance du 28 janvier, M. Van de Weyer, revenu de Londres pour prendre part à l'élection du chef de l'Etat, fit un rapport succinct, lucide, de sa dernière mission auprès de la Conférence. Il saisit l'occasion de justifier le Gouvernement provisoire des reproches d'avoir admis l'omnipotence des puissances dans le règlement des. affaires de la Belgique.

« Le Gouvernement, dit-il, n'a jamais prétendu reconnaître aux Puissances le droit d'intervenir ; et s'il avait cru leur accorder ce droit en faisant l'armistice, il n'y aurait jamais consenti, mais comme nous ne traitions pas directement avec la Hollande, nous avons dû nous engager, à l'égard des cinq puissances qui servaient d'intermédiaire entre elles et nous, à observer l'armistice. Mais de ce que nous avons pris cet engagement, il ne s'ensuit pas que nous ne puissions reprendre les armes, quand bon nous semblera : la Belgique est restée et reste encore maîtresse de tout ce qu'elle jugera nécessaire à son indépendance. »

Plus loin, répondant à une interpellation, il ajouta : « Je crois, d'après la réponse qui nous a été faite, que la Conférence peut, en effet, traiter de nos affaires et faire peur la Belgique, comme en 1814, un nouveau traité de Londres, en sept ou huit articles, dans lesquels on traitera la question de la dette, celle du territoire et les questions accessoires. C'est précisément parce que nous étions dans cette opinion, mon collègue (H. Vilain XIIII) et moi, que nous avons toujours persisté à dire : qu'au Congrès seul appartenait le droit de décider ces questions. »

Van de Weyer, répondant à plusieurs interpellations, renforça, de plusieurs considérations, ce qu'il avait dit sur les conséquences de l'adhésion au protocole du 17 novembre, donnée par le gouvernement.

Il ne commit pas la maladresse de contester au Congrès le droit de s'immiscer dans les négociations diplomatiques ; bien au contraire, il le reconnut seul compétent pour résoudre les questions soulevées par (page 431) les protocoles des 20 décembre et 9 janvier, qui avaient été l'objet des délibérations des 15 et 16 janvier, si malencontreusement envenimées par les imprudences de M. Ch. Rogier, contestant la compétence du Congrès, en termes irritants.

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