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« Aperçus de la part que j’ai prise à la révolution de 1830 » (« Mémoires »), par A. Gendebien (1866-1867)

 

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A. LES PRODROMES DE LA RÉVOLUTION.

 

I. Le procès Claes et la lettre au Belge

 

(page 198) La légitimité de la Révolution belge de 1830 est généralement reconnue aujourd'hui ; elle n'a pas besoin de justification dans son principe ; si elle laisse à désirer dans ses résultats ce n'est pas la faute de ceux qui l'ont faite, mais de ceux qui l'ont exploitée.

La part que j'y ai prise a été loyale et désintéressée, mes contemporains l'ont reconnu et m'ont rendu justice sur ce point. Ce n'est pas pour eux que j'écris, mais pour l'avenir, toujours oublieux et souvent ingrat. .

J'étais fatalement prédestiné à jouer un rôle dans la Révolution de 1830 ; premier promoteur de l'Union libérale catholique, j'étais moralement engagé d'honneur à en poursuivre les résultats, à en subir toutes les conséquences.

Défenseur de De Potter, puis de Claes, de Louvain, j'avais énergiquement développé les griefs des Belges, repoussé les accusations d'ingratitude, les calomnies qu'on leur adressait. En cassation, j'avais forcé le premier magistrat à quitter son siège, par une courageuse et énergique récusation.

J'avais forcé les juges à acquitter Claes qu'ils avaient mission de condamner et dont la condamnation paraissait inévitable ; - elle eût été fatalement prononcée, si les séides de Van Maanen n'avaient été profondément troublés et déconcertés par l'audace de la manœuvre. (Note de bas de page : M Claes, avocat, un des rédacteurs du Courrier les plus spirituels, les plus incisifs fit une vigoureuse protestation contre la procédure et la condamnation de De Potter, Tielemans, Bartels, etc. Il fut jeté en prison, les rigueurs d’un long et arbitraire secret, le zèle outré, l’acharnement inusité de l’instruction, les injures, les calomnies de la presse officieuse et officielle, la composition de la cour qui devait le juger, c’est-à-dire condamner (c’étaient les juges, moins un, qui avaient condamné De Potter) tout démontrait une condamnation certaine, inévitable.

Réunis en conseil, Van Meenen, Nothomb et moi, défenseurs de Claes, pour aviser sur les moyens de sa défense, je proposait un moyen audacieux de sauver Claes de l’exil.

Je proposai de faire publier toutes les pièces du procès, c’est-à-dire tous les documents saisis chez Claes, de les accompagner de quelques commentaires ; puis renoncer à se défendre ; d’écrire à chacun de ses défenseurs lesquels, de leur côté, approuveraient par lettre, la résolution de l'accusé. Le tout serait imprimé dans les journaux 48 et 24 heures avant l'ouverture des débats.

Après quelques hésitations, ma proposition fut adoptée par Van Meenen et Nothomb, puis ratifiée par M. Claes ; en conséquence celui-ci écrivit à chacun de ses défenseurs une lettre par laquelle il leur annonçait qu’il avait écrit au Président de la Cour, qu’il renonçait à se défendre et qu'il ne voulait pas être défendu ; qu’il repousserait les défenseurs qu'on voudrait nommé d’office.

Les lettres de Claes (au Président et à ses défenseurs) parurent dans le Courrier du 6 mai, sous la date du 7 ; c’est-à-dire l’avant-veille de l’ouverture des assises. Les réponses de ses défenseurs parurent dans le Courrier du 7 mai, au soir, sous la date du 8, c’est-à-dire la veille de l’ouverture des débats.

Ces publications d’ailleurs, très énergiques, firent un effet prodigieux qu’on ne manqua pas de colporter chez les juges et chez leurs amis, lesquels, effrayés de l’émotion générale et de ses suites, devinrent d’ardents solliciteurs. Les juges de Claes qui déjà étaient sous le coup de la réprobation générale, pour l’arrêt inique qu’ils avaient prononcé contre De Potter et Tielemans, ne se sentirent pas la force d’affronter une fois de plus, l’indignation générale. L’audacieuse manœuvre réussit. Claes fut acquitté. (Note de Gendebien.))

(page 199) ­L'attitude énergique autant que résignée de De Potter, Tielemans et de leurs coaccusés, achevait d'électriser l'élément révolutionnaire.

Il eût, dès lors, débordé, si nous n'avions eu la prudence et l'énergie qui savent attendre.

Non seulement des patriotes exaltés, mais des personnages calmes, par caractère et par position, voulaient engager immédiatement l'action ; des familles opulentes, riches de plusieurs millions, m'offraient de faire le sacrifice de la moitié de leur fortune, si je voulais commencer la révolution et en prendre la direction suprême.

La veille du départ des proscrits, je passai toute la soirée aux Petits Carmes, avec De Potter et Tielemans.

Pendant trois heures, le futur contingent des révolutions, et spécialement de la Révolution Belge, fut l'objet de notre conversation.

Nous pensions qu'elle commencerait d'abord en Prusse, que nous devions nous y associer immédiatement ; qu'elle ne tarderait pas à se propager en France.

Ils insistèrent vivement et finirent par me persuader que je devais nécessairement en prendre la direction.

Ce qu'ils disaient, pour me convaincre était trop flatteur pour moi, je m'abstiens de le dire. .

Je reçus de nombreuses lettres, les unes signées, les autres anonymes, qui m'engageaient, qui me sommaient de commencer le branlebas (c'était le mot consacré) de me mettre à la tête du mouvement, d'accepter la dictature qui me serait offerte et au besoin imposée.

Enfin ma prédestination parut s'accomplir ; au théâtre de la Monnaie, le vendredi 20 août, on donnait « la Muette ». J'arrivai immédiatement (page 200) après le fameux duo Amour sacré de la Patrie. Il avait produit un effet magique ; un feu électrique paraissait avoir embrasé la salle tout entière ; les plus timides, les plus calmes, les plus froids, étaient exaltés et venaient me serrer la main, avec des signes non équivoques de satisfaction, d'encouragement et d'excitation pour moi.

J'allai prendre ma place au parquet (les stalles de cette époque).

J'entendis à ma droite ces mots : « C'est très bien de parler, mais il faut savoir agir lorsque le moment est venu. » Je me doutai que cela s'adressait à moi, mais je restai impassible. Un second se leva et dit « Oui, oui, Monsieur Gendebien, c'est à vous que cela s'adresse. »

Je sortis de la salle, 25 à 30 personnes firent de même. Nous nous rencontrâmes près de l'escalier où le colloque suivant s'établit.

« Oui, oui, Monsieur Gendebien, le moment d'agir est venu ; nous attendons le signal, nous comptons sur vous ».

« Je crois comme vous que le moment d'agir approche ; mais fidèle à la consigne, je dois m'abstenir ; après plusieurs conférences il a été, contre mon avis, reconnu et décidé qu'il fallait attendre et préparer le mouvement, avant de donner le signal. Je me conforme à la décision de la majorité et je pars demain pour remplir la mission qui m'est dévolue. »

Après quelques pourparlers, on me dit : « Si vous persistez à refuser votre coopération, nous agirons sans vous. » « - Vous êtes parfaitement libres ; je ne demande pas mieux que d'être dispensé d'agir et d'être dégagé de la responsabilité des événements qui peuvent devenir funestes par trop de précipitation, et à défaut d'ensemble. »

Sur ce, nous nous séparâmes.

Ce colloque prouvait, à lui seul, que la révolution était proche et que j'étais dans le vrai, lorsque je l'affirmais et que je demandais d'arrêter un plan pour éviter qu'elle s'égarât faute de direction.

Plusieurs conférences avaient eu lieu, depuis la révolution de juillet et plus particulièrement les 12, 13 et 15 août. J'insistai avec mon ami Van de Weyer, sur la nécessité d'arrêter un plan de direction, le plus grand nombre niait que la révolution fût mûre ; ils appuyaient leur opinion sur l'enthousiasme qui avait accueilli le roi Guillaume lors de sa visite à l'exposition.

Il en est même qui proposaient d'attendre l'arrivée de la famille royale à Bruxelles, pour la session de la Chambre des Représentants qui devait s'ouvrir au mois d'octobre, qu'alors on se débarrasserait de la famille royale en la jetant toute entière dans le canal, que c'était un moyen sûr d'éviter les revenants et d'engager la responsabilité du peuple

(page 201) Cette proposition fut facilement, énergiquement combattue. On arrêta par forme de transaction, qu'une réunion aurait lieu le 15 septembre, qu'en attendant des missionnaires se rendraient en Allemagne, en Hollande, en Angleterre et en France.

Cet ajournement fut probablement le résultat de communications de patriotes et d'autres agents français qui affirmaient que la France n'était pas en mesure de nous soutenir, parce qu'elle n'avait pas d'armée.

Charles X l'avait fort négligée, la transformation de l'artillerie avait commencé par la destruction de l'ancienne, la nouvelle était à peine ébauchée.

M. D. ancien secrétaire de M. le comte de Celles et administrateur d'un des domaines de la famille d'Orléans, me fut dépêché pour m'engager à prendre la direction suprême de la révolution et d'en retarder l'explosion, jusqu'à ce que la France fut en mesure de la protéger.

Il me révéla la situation déplorable de l'armée et la nécessité d'attendre pendant trois mois au moins, sa réorganisation qui serait        encore fort incomplète.

Je lui répondis en substance :

« La révolution est inévitable, imminente ; tout le monde est puissant pour la faire éclater, personne n'est assez puissant pour l'arrêter.

Si l'élément militaire ne peut nous défendre, l'énergie, les sympathies du peuple français le remplaceront, elles feront, en nous défendant, une propagande qui, bien mieux que l'armée, encouragera les provinces Rhénanes et toute l'Allemagne à imiter notre exemple et celui de la France. »

Le samedi, 21 du mois d'août, je quitttai Bruxelles pour remplir, en France, la mission qui m'était dévolue.

Avant de partir, je remis au rédacteur du journal « Le Belge, ami du Roi et de la patrie», une réponse aux insolentes provocations du « National », feuille ministérielle dirigée par Libri Bagnano, forçat libéré, honoré de l'estime du roi Guillaume et richement salarié par lui.

Cette lettre était un véritable ultimatum qui devait être publié au moment où M. Levae le jugerait opportun.

Voici le brûlot :

« Mons, le 18 août 1830.

« Mon cher ami,

« Je n'ai pas été surpris du résultat de l'impudente provocation du ministère et de la Cour de France ; seulement, je ne pensais pas que le succès eût été aussi prompt, aussi décisif.

(page 202 ) « Je craignais des combats plus longs, et je croyais à la nécessité e sacrifices plus grands pour la conquête des droits imprescriptibles en principes, mais toujours contestés et disputés en fait, par ceux-là mêmes qui n'ont été élus que pour mieux en assurer la possession.

« Quelle leçon pour tous les soi-disant grands de la terre ! Puissent-ils se rappeler qu'ils ne sont que des hommes et qu'on ne les a mis au-dessus des autres hommes que pour le bonheur de tous. Puissent-ils s'apercevoir qu'ils ne forment que la plus infiniment petite minorité ; que si la majorité croit à l'utilité de se soumettre à la minorité, pour la conservation de son repos, la minorité ne peut se maintenir dans la glorieuse position, où les théories l'ont placée, que pour autant qu'elle respecte ,ces théories, et qu'elle réalise les compensations et les espérances mêmes qui s'y rattachent.

« Mes opinions sont peut-être erronées, mais elles sont de bonne foi.

« Je crois à l'éducation des peuples comme à celle des individus ; et pourquoi la masse qui se compose des individus, ne pourrait-elle pas s'améliorer comme les individus eux-mêmes qui composent cette masse ?

« II se forme, chez tous les peuples, une morale publique qui, dégagée de tous les mystères, de tous les sophismes de l'ignorance, de l'ambition et de l'égoïsme suffira à toutes les nécessités sociales. Je vous l'ai dit souvent, l'éducation des peuples se forme, ils commencent à se comprendre, ils apprennent à s'estimer, à se compter, à s'évaluer. Malheur à qui leur fera sentir la nécessité de s'entr'aider, de se secourir, de former, en un mot, une alliance universelle ; celle-là sera une véritable sainte Alliance ! et qui en aura donné l'idée ? L'imprudent pacte de la minorité ; l'aveugle et stupide ingratitude des chefs de la coalition de 1813, qui serait tombée dans le néant de sa minorité, si la majorité n'avait levé les bras. Cet élan patriotique de 1813 est encore une grande leçon donnée aux puissants. En ont-ils profité ? Non, ils n'en sont pas capables ! Au lieu de marcher vers l'état de perfection légale et naturelle, qui était le but et le motif des généreux sacrifices de la majorité, ils ont tourné contre elle les armes qu'elle leur avait si généreusement remises en mains. Plus sages, ils auraient calculé les chances d'un nouveau réveil ; plus sages, ils auraient prévu la possibilité d'une commotion politique et le retour d'une émotion patriotique ; plus sages, ils se seraient convaincus que la majorité, justement indignée de l'ingratitude de la minorité, pourrait encore lever les bras, non pour soutenir la minorité sur ses pavois, mais pour conquérir, sans elle et contre elle, les droits si chèrement payés du sang le plus généreux.

« C'est dans cet état d'imprévoyance d'une part, de contrainte, de malaise et d'irritation toute rationnelle de l'autre, que la commotion la plus extraordinaire vient ébranler l'Europe et frapper tous les esprits.

« Que fera l'Europe ? se demande-t-on de toute part.

« Quel parti prendra le sacré collège de la Sainte-Alliance ? que fera la Belgique ?

« L'Europe admire aujourd'hui, elle imitera peut-être demain, si on ne se hâte de réparer les injustices et de donner des garanties pour l'avenir.

« La Sainte-Alliance est rompue depuis la mort de son chef apparent l'empereur Alexandre.

« Le traité de Pilnitz est devenu impossible ; il serait d'ailleurs impuissant dans ses résultats.

« L'Angleterre est obérée, son influence continentale se neutralise tous les jours ; son budget deviendra bientôt insuffisant pour conserver sa prépondérance maritime ; ses hommes d'état sont assez stupides pour ne pas s'en apercevoir, l'Europe le reconnaîtra bientôt ; et la Reine des mers aura cessé de régner avant dix ans, si elle fait la folie de verser son or sur le continent pour alimenter des coalitions.    .

« Les puissances européennes ne sont point, au surplus, dans la position où elles étaient en 1792. La Russie a mieux à faire en Orient que vers l'Occident ; elle consultera ses intérêts plutôt que les extravagantes théories d’un Metternich. Elle a d’ailleurs la Pologne à conserver.        

(page 203) « L'Autriche a l'Italie sur les bras et des frontières à garder.

« La Prusse a une dette sacrée à acquitter envers un peuple généreux qui a de justes griefs à opposer à une demande de nouveaux sacrifices. Ce peuple est intelligent, éclairé ; il ne sera pas facile de le pousser contre les idées dominantes et triomphantes en France. Il comprendra que les Français se sont armés pour la conquête des mêmes droits qu'on lui a promis en 1813 ; le cabinet prussien est trop prudent pour armer en 1830 les masses qui ont repoussé la tyrannie en 1813 ; le feu sacré qui a produit alors des prodiges n'est pas éteint ; le ranimer serait provoquer un résultat tout contraire à celui de 1814.

« Avant six mois le Piémont, l'Espagne et le Portugal, auront secoué le joug honteux et barbare qui les flétrit. S'ils tirent l'épée ce ne sera point contre les glorieux enfants de la terre miraculeuse.

« Dans cet état de choses, peut-il y avoir de doute sur le parti à prendre par le gouvernement des Pays-Bas ?

« Reconnaître le gouvernement de France est pour lui une condition d'existence. Exécuter franchement la loi fondamentale est une nécessité. Changer le ministère est le seul moyen de donner aux Belges une garantie pour l'avenir. Réparer toutes les injustices commises envers eux, établir une juste répartition entre le Nord et le Midi pour les établissements de la Haute Administration et pour les fonctions publiques ; traiter en un mot les Belges sur le même pied que les Hollandais ; voilà ce que tout homme sage doit conseiller au gouvernement. Les Belges ne demandent que justice, ils repoussent toute faveur, mais ils veulent justice complète, et la première de toutes, et avant toute autre, ils demandent comme garantie de toutes les autres, une représentation égale ; c'est-à-dire qu'ils veulent être représentés, aux deux Chambres des Etats Généraux, en raison directe de leur population, et non, comme aujourd'hui, en raison inverse de leur nombre.

« Ils veulent, sous le rapport des établissements publics, des fonctions de l'Etat, la même base de répartition.

« Ils veulent liberté complète de langage et d'instruction ; ils demandent l'abrogation de toutes les lois, décrets, règlements, arrêtés qui sont incompatibles avec le régime constitutionnel établi en droit depuis 15 ans, mais peu exécuté en fait.

« Ils demandent une organisation judiciaire en rapport avec les intérêts des justiciables, et non pas des sinécures, de véritables canonicats pour les provinces du Nord, tandis qu'on refuse à celles du Midi le personnel rigoureusement nécessaire pour satisfaire aux besoins des justiciables.

« Ils demandent que justice prompte et complète soit rendue aux braves officiers belges. Ils veulent, en un mot, égalité de droits, et liberté. n tout et pour tous.

« Ils ne veulent être ni colonie de la Hollande, ni colonie de la France ; ils veulent être citoyens belges sur le même pied que les habitants d'Amsterdam ou de La Haye, comme ils ont été citoyens français, quoique conquis par la France.

« Les Belges sont convaincus que, réunis aujourd'hui à ce royaume, ils partageraient, comme autrefois, les destinées de la France, en tout et pour tout.

« Le gouvernement n'a donc qu'un seul parti à prendre, un seul moyen de faire oublier le passé et de rassurer pour l'avenir, c'est de donner aux Belges des garanties, garanties qu'ils trouveront dans une représentation proportionnée à leur population ; c'est en faisant jouir le royaume entier des avantages que la France a su conquérir, et que le peuple belge pourrait aussi conquérir, mais qu'il recevra avec plus de plaisir d'un des descendants de Guillaume le Taciturne ; mais il n'y a pas de temps à perdre, et qu'on prenne bien garde de tout compromettre par les lenteurs, les hésitations qui, de chutes en chutes, nous ont plongés dans le fond d'un abîme, d'où nous ne pouvons nous tirer que par un accord unanime de sentiments et d'efforts. »

Ce document est incomplet ; le rédacteur du « Belge », qui en avait reçu l'autorisation, en retrancha tout ce qui était trop significatif et compromettant.

(page 204) Il ne produisit pas moins une grande émotion ; par son texte et par la double coïncidence du changement du titre du journal : « Le Belge » tout court, et par son apparition quelques heures avant la représentation de «La Muette», il a été considéré comme le signal de la Révolution.

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