(Annales parlementaires de Belgique, chambre des représentants, session 1855-1856)
(Présidence de M. de Naeyer, premier vice-président.)
(page 753) M. de Mérode-Westerloo procède à l'appel nominal à 2 heures et un quart.
M. Ansiau lit le procès-verbal de la séance précédente ; la rédaction en est adoptée.
M. Calmeyn présente l'analyse des pièces qui ont été adressées à la Chambre.
« Quelques habitants de Roulers présentent des observations sur le projet de loi relatif aux établissements de bienfaisance. »
- Renvoi à la section centrale qui sera chargée d'examiner le projet de loi.
M. le ministre des finances (M. Mercier) (pour une motion d’ordre). - J'ai annoncé hier à la Chambre que le gouvernement préparerait une nouvelle rédaction des amendements qui ont été présentés à la loi sur les pensions des anciens officiers volontaires. Pour remplir cet engagement, nous avons formulé une rédaction pour l'ensemble de la loi. Je dois rappeler à la Chambre que, dans la séance d'hier, j'avais indiqué une disposition comme pouvant être adoptée provisoirement. Cette disposition était ainsi conçue :
« Les années de campagne seront comptées aux officiers qui s’étant trouvés dans les circonstances mentionnées à l'article premier sont entrés dans l'administration civile. »
Les Annales parlementaires reproduisent exactement ces termes.
J'avais devant moi une note que j'ai envoyée à M. le président ; cette note ne contenait que la partie de l'amendement de l'honorable M. Dumortier qui me paraissait devoir être modifiée ; elle était ainsi conçue :
« Aux officiers qui, s'étant trouvés dans les circonstances mentionnées à l'article premier, sont entrés dans l'administration civile. »
Le commencement de la phrase devait rester comme il était formulé par l’honorable auteur de l'amendement ; c’est ainsi qu'elle se trouve rendue aux Annales parlementaires dans le discours que j’ai prononcé ; mais, étant monté au bureau de M. le président, au lieu de copier les mots : « les années de campagne, » nous avons, au milieu du bruit qui se faisait, et par précipitation, copié, dans le premier article du projet, ceux-ci : « les dix années de service seront comptées. » C'est une erreur matérielle qui a été commise et que je signale à la Chambre.
Je soumets donc à la Chambre, dès à présent, un nouveau piojet tout entier, pour que les honorables membres de cette assemblée puissent l’examiner avant le jour de la discussion. Ce projet est ainsi conçu :
« Art. 1er. Par extension à l'article 35 de la loi du 24 mai 1838, il sera compté dix années de service aux officiers qui, en qualité de volontaires, ont pris part aux combats de la révolution, dans les quatre derniers mois de 1830.
« Art 2. Les dispositions des articles 14, 15 et 35 de la loi du 24 mai 1838 (Bulletin officiel, n° XXI) seront appliquées aux officiers de la même catégorie qui sont entrés dans l'administration civile. »
Dans cette rédaction, non seulement les années de campagne sont comptées aux officiers, mais ceux-ci jouiront encore du bénéfice de l'article 35 de la loi, qui leur compte une année de campagne pour les combats de 1830. Il était bien certainement dans les vues de l'auteur de l'amendement et de la Chambre de leur compter cette année de campagne, mais cela n était pas suffisamment exprimé.
« Art. 3. Le bénéfice des articles qui précèdent est acquis aux officiers y mentionnés qui, depuis le 11 février 1831, ont été admis à la pension.
« Leurs pensions seront révisées et les augmentations auxquelles ils auront droit prendront cours à partir da la publication de la présente loi. »
La Chambre remarquera que le nouveau projet n'apporte aucune modification au fond même des dispositions adoptées au premier vote ; ce sont de simples changements de rédaction.
- La nouvelle rédaction présentée par M. le ministre des finances sera imprimée et distribuée.
M. le président. - La section centrale propose quelques modifications au projet du gouvernement ; elle propose d’abord de diminuer le crédit de 865,901 fr. 86 c., savoir : 598,951 fr. 10 c. sur l’article 22 (pain) et 267,040 fr. 76 c. sur l’article 23 (fourrages).
Elle propose ensuite de libeller l'article 2 de la manière suivante :
« Ce crédit sera couvert au moyen des bons du trésor dont l'émission est autorisée par la loi du budget des voies et moyens de l'exercice 1856. »
M. le ministre de la guerre s'étant rallié à ces amendements, la discussion s'établit sur le projet de la section centrale.
La discussion générale est ouverte. La parole est à M. Julliot.
M. Julliot. - Messieurs, à l'occasion de la demande du crédit pour la gendarmerie, je soumettrai quelques considérations à l'allocation de MM. les ministres.
Je crois que nous reconnaissons tous que la police rurale dans la plupart de nos cantons se fait d'une manière déplorable ; le garde champêtre de la commune est insuffisant, les bourgmestres souvent n'osent pas prendre l'initiative d'une répression, et il est des communes où on vole en plein jour ou à peu près.
D'un autre côté le vagabondage que l'on veut extirper se développe tous les jours davantage.
Il est un moyen sûr d'améliorer sous ce rapport la situation du pays, c'est d'accroître le corps de la gendarmerie par un nombre déterminé de gendarmes à pied. Un régiment de ligne de moins et un régiment de gendarmes à pied en plus, donneraient une police parfaite dans nos campagnes comme dans nos villes.
Dans le service nous avons trop d’hommes montés et trop peu d'hommes à pied ; ces derniers, dans une foule de circonstances, sont plus utiles que les premiers, et ne coûtent au trésor que le tiers de ce que coûte le cavalier.
Je dis donc, réprimez avec sévérité le vagabondage qui n'est que la mendicité en dehors de la commune du mendiant, et l'aumône ne sera plus gaspillée ; ayez une force suffisante pour la police rurale, et cette partie de l'élément social s'améliorera d'une manière inattendue, les délits diminueront des trois quarts.
Dans ce système vous pourrez laisser mendier le malheureux dans la commune où il est connu ; vous pourrez supprimer les dépôts de mendicité et cesser de ruiner nos communes dans ces gouffres ; vous pourrez atteindre tous les délits de vagabondage et de maraudage, et la morale publique s'élèvera à un niveau inattendu.
J'engage MM. les ministres de l'intérieur, de la justice et de la guerre à examiner ensemble le germe que je viens de déposer dans ce peu de mots et je voterai le crédit.
M. Thiéfry. - Messieurs, la section centrale, d'accord avec M. le ministre de la guerre, eu égard à la diminution du prix des grains, depuis que le projet a été présenté, a proposé une réduction de fr. 598,951 10 sur l'article « pain », et de fr. 267.040 76 sur les fourrages. Les demandes de crédit pour l'augmentation des soldes ayant aussi été motivées par la cherté des subsistances, je ne comprends pas comment la section centrale n'a pas proposé également une diminution sur la somme de fr. 760,144, demandée pour cet objet.
La section centrale pouvait, sans nuire en rien au service, réduire le crédit aux seuls besoins des neuf premiers mois de l'année, c'eût été une économie certaine de 191,136 fr.
J'ai une autre observation à présenter. M. le ministre de la guerre a compris qu'il ne pouvait pas majorer la solde des troupes sans avoir, préalablement, obtenu de la Chambre un crédit spécial, et il a eu raison ; mais je lui demanderai alors pourquoi il n'en a pas agi de même pour la solde des sous-officiers. J'ai vu avec surprise, dans le Moniteur du 20 janvier, un arrêté qui autorise le prélèvement sur la masse des recettes et dépenses imprévues, d'uue somme de 13,550 fr. pour être affectée au ménage des sous-officiers par suite de la cherté des denrées alimentaires.
Je prie M. le ministre de nous dire comment il se fait que cette somme de 13,550 francs n'est pas portée dans le projet de loi que nous discutons.
Je demanderai aussi à M. le ministre si l'arrêté du 17 janvier dernier qui autorise le prélèvement sur la masse des recettes et dépenses imprévues d'une somme de 3,200 fr. pour alimenter le fonds affecte aux dépenses générales de la compagnie d'enfants de troupe, a été également motivé sur la cherté des denrées alimentaires.
M. Rodenbach. - Messieurs, il y a quelques mois j'ai signalé dans cette enceinte que depuis environ 60 ans aucun gouvernement n'a amélioré la police rurale. Cependant la population s’est considérablement accrue et par suite des transformations survenues dans l'industrie et notamment dans l'industrie liniére, il y a eu dans les Flandres une grande augmentation du nombre des pauvres et des mendiants.
Il y a beaucoup de vrai dans ce qu'a dit l'honorable M. Julliot, de la police rurale. Dans la commune que j'habite, nous sommes à peu prés parvenus à empêcher la mendicité, à l'aide de nos gardes champêtres ; si nous avions pu disposer de quelques gendarmes à pied, nous aurions encore mieux réussi.
Les pauvres se répandent dans la campagne par bandes pour aller mendier, et à l'époque de la récolte des pommes de terre, ils prétendent avoir le droit de faire leur tournée avec des crochets pour s'emparer en quelque sorte du restant des pommes de terre, des petits tubercules. C'est une espèce de vol qu'ils se permettent en plein jour, et qu’on ne peut pas empêcher parce qu'une couple de gardes champêtres ne sauraient se trouver sur tous les points de la commune. Si la police (page 754) était améliorée par la création de quelques gendarmes à pied en plus, on parviendrait probablement à empêcher la mendicité, le vagabondage, le vol.
Mais, messieurs, je ne pense pas que pour cela il soit nécessaire de supprimer un régiment de ligne ; il suffirait d'augmenter dans une certaine proportion la gendarmerie. Je dis, messieurs, que les observations faites par l'honorable député de Tongres doivent être prises en sérieuse considération et méditées avec la plus grande maturité.
Je voterai pour le crédit demandé.
M. le ministre de la guerre (M. Greindl). - L'honorable M. Thiéfry a fait observer, messieurs, que la section centrale aurait pu étendre ses réductions, les faire porter aussi sur l'article « solde ». J'aurai l'honneur de faire observer à la Chambre qu'une réduction sur cet objet me semble inutile, parce qu'il a été convenu, dans la réponse faite à la section centrale, que l'augmentation de la solde cesserait de produire ses effets, du moment que l'état normal serait rétabli.
Quant aux ménages des sous-officiers, auxquels il a été accordé, par arrêté royal, une somme de 500 fr., il me sera facile de donner à cet égard des explications détaillées.
A l'effet de pourvoir à l'ordinaire des sous-officiers d'une manière convenable, on a établi dans chaque corps un ménage auquel chaque sous-officier contribue pour une somme d'environ 60, 65 ou 70 centimes par jour. Cette somme suffit en temps ordinaire, mais l'établissement de chaque ménage a nécessité une première mise de fonds qu'il a fallu prélever sur la masse des recettes et dépenses extraordinaires et imprévues. Si j'ai bonne mémoire, c'est en 1842 ou 1843 que la première allocation a été accordée. Dans le principe, la contribution de 60, 65 ou 70 centimes a pu suffire aux sous-officiers pour entretenir, renouveler et même pour augmenter le matériel qui sert à leur ordinaire, mais depuis quelque temps les circonstances sont devenues fort rigoureuses ; la solde des sous-officiers n'ayant pas été augmentée, leur mise au ménage a dû rester la même, et il en est naturellement résulté que le matériel (linge, vaisselle, etc.) a subi insensiblement des dégradations auxquelles il n'a pas été pourvu.
En somme, le matériel était en fort mauvais état, et il aurait bientôt cessé d'exister si l'on n'y avait porté remède. Dans cet état de choses, le gouvernement a jugé convenable d'allouer à chaque corps, vu l'urgence de la situation, une somme de 500 francs sur la masse des recettes et dépenses imprévues, masse dont j'ai eu l'honneur de faire connaître récemment la nature et l'origine, et qui appartient au corps des sous-officiers et soldats, puisqu'elle est presque entièrement formée de leurs propres deniers.
L'honorable membre a parlé d'un arrêté royal du 17 janvier 1856, par lequel j'ai été autorisé à faire prélever sur la masse des recettes et dépenses imprévues des différents corps une somme de 200 francs, dans le but d'alimenter le fonds affecté aux dépenses générales de la compagnie d'enfants de troupes.
Messieurs, c'est une dépense qui se reproduit tous les ans. L'école des enfants de troupe n'a aucun fonds spécialement affecté aux dépenses générales de l'établissement. Cette dépense a dû tout naturellement incomber à tous les régiments qui envoient à l'école de Lierre les enfants de troupe dont ils ont jusqu'à un certain point l'obligation de soigner l'entretien. Jamais on n'a cessé de prélèver à cet effet une somme annuelle sur la masse des différents corps de l'armée. La mesure prise en janvier dernier est donc conforme aux précédents ; la cherté des vivres a eu peu d'influence sur cette allocation.
Quant à la gendarmerie, dont l'honorable M. Julliot a bien voulu nous entretenir, c'est une question d'organisation qu'il s'agit d'étudier. En effet, il s'est présenté plusieurs circonstances qui ont fait voir que le nombre des gendarmes n'était pas suffisant. On cherche le moyen d'en augmenter l'effectif. Mais je ne saurais être d'accord avec l'honorable membre sur la nécessité d'augmenter de préférence le nombre des gendarmes à pied. La gendarmerie, en général, rend d'excellents services, soit à pied, soit à cheval. La réorganisation de ce corps est une question à examiner avec le plus grand soin.
M. Vander Donckt. - Messieurs, deux honorables préopinants ont présenté des observations sur la police que les gendarmes exercent à la campagne. Je dois joindre ma voix à celle des honorables préopinants pour signaler le peu de soin que le gouvernement met à surveiller la police locale dans les campagnes. Ceci provient en grande partie, non pas du défaut des gendarmes - car ce n'est pas à coups de fusil tirés contre les opinions, qu'on règle la police locale - mais de ce que la loi sur la compétence des juges de paix a mis dans les attributions de ces magistrats les affaires correctionnelles pour délits ruraux ; la limite qu'on a fixée est cause que les délits ruraux, peu importants, sont en quelque sorte infinis ; et c'est cette impunité plus que le défaut de surveillance qui est cause de l'accroissement considérable des délits ruraux. J'appelle sur ce point l'attention de M. le ministre de la justice. Il faut organiser la police rurale des communes, en étendant les pouvoirs des commissaires de police dont la juridiction est bornée à la commune ; il faut qu'elle devienne cantonale si on veut qu'elle soit efficace ; ces fonctionnaires doivent représenter le ministère public près des tribunaux de paix. Là ils exercent une juridiction cantonale, et quand il s'agit de réprimer un délit forestier ou rural commis dans une commune voisine de la leur, ils n'ont pas qualité pour le faire. C'est cette anomalie que je signale à M. le ministre ; je désire qu'il la fasse disparaître le plus tôt possible ; par ce moyen il réprimera les délits ruraux plus efficacement qu'avec plusieurs régiments de gendarmerie de plus.
M. Thiéfry. - Je vous prie de remarquer que je n'ai pas critiqué la dépense faite pour les sous-officiers en vertu des arrêtés royaux insérés au Moniteur, mais j'ai demandé quels étaient les motifs pour lesquels M. le ministre avait imputé cette dépense sur la masse des recettes et dépenses imprévues, au lieu de la comprendre dans le projet de loi que nous discutons.
M. le ministre, en cette circonstance, a encore agi en vertu du règlement de 1819, auquel on donne une extension passablement large. Déjà la Chambre a pu se convaincre, par le dernier cahier d'observations de la cour des comptes, que les dépenses faites sur cette masse sont irrégulières et contraires à la loi de compiabilité ; mes observations n'avaient pour but que de faire ressortir davantage cette opinion.
M. le ministre de la guerre (M. Greindl). - Je ne vois pas dans le cahier de la cour des comptes qu'aucune décision ait été prise à cet égard. Quant à moi, j'ai imputé la dépense en question sur la masse des dépenses imprévues, en vertu du règlement ; en agissant ainsi, je n'ai fait qu'exécuter un règlement auquel jusqu'ici il n'a point été apporté de modification.
M. Thiéfry. - Je crois que M. le ministre n'a pas lu le dernier cahier de la cour des comptes.
- La discussion générale est close.
La Chambre passe à la discussion des articles.
« Art. 1er. Le budget de la guerre pour l'exercice 1856 est augmenté de la somme de deux millions sept cent quatre-vingt-deux mille six cent vingt-six francs trente-quatre centimes (fr. 2,782,626-34), à répartir sur les articles suivants :
« Art. 6. Etat-major général, litt. D : fr. 42,822.
« Art. 7. Etat-major des places, litt. E : fr. 5,673.
« Art. 8. Intendance militaire, litt. B : fr. 2,745.
« Art. 9. Service de santé, litt. B : fr. 549.
« Art. 10. Nourriture et habillement des malades : fr. 156,948.
« Art. 12. Traitement et solde de l'infanterie, littéras A et B : fr. 497,661 18.
« Art. 14. Traitement et solde de l'artillerie, littéras A et B : fr. 42,397 44.
« Art. 15. Traitement et solde du génie, littéras A et B : fr. 16,579 80.
« Art. 22. Pain : fr. 718,741 32.
« Art. 23. Fourrages : fr. 1,000,000.
« Art. 34. Traitement et solde de la gendarmerie, litt. A et B : fr. 298,509 60.
« Total, fr. 2,782,626 34. »
- Adopté.
« Art. 2. Ce crédit sera couvert au moyen d'une émission de bons du trésor. »
- Adopté.
« Art. 3. La présente loi sera obligatoire le lendemain de sa publication. »
- Adopté.
Il est procédé au vote par appel nominal sur l'ensemble du projet.
56 membres sont présents.
3 s'abstiennent.
53 membres votent l'adoption.
En conséquence, le projet est adopté. Il sera transmis au Sénat.
Ont voté l'adoption : MM. Laubry, le Bailly de Tilleghem, Lebeau, Lesoinne, Mascart, Matthieu, Mercier, Moncheur, Pirmez, Rodenbach, Tesch, Thibaut, Thiéfry, Vanden Branden de Reeth, Vander Donckt, Van Hoorebeke, Van Iseghem.Van Overloop, Vervoort, Veydt, Vilain XIIII, Wasseige, Allard, Ansiau, Boulez, Coomans, Dautrebande, Rogier, Dechamps, de Decker, de Haerne, de La Coste, de Liedekerke, de Man d'Attenrode, F. de Mérode, de Mérode-Westerloo, de Perceval, de Portemont, de Renesse, de Ruddere de Te Lokeren, Desmaisières, de Theux, Devaux, Dumon, Dumortier, Frère-Orban, Goblet, Jacques, Janssens, Julliot, Landeloos, Lange et de Naeyer.
Se sont abstenus : MM. Moréau, de Bronckart et Delfosse.
M. le président. - Les membres qui se sont abstenus sont invités à faire connaître les motifs de leur abstention.
M. Moreau. - Je me suis abstenu par les motifs que j'ai indiqués lors de mon abstention sur le budget de la guerre.
M. de Bronckart. - Je me suis abstenu par les mêmes motifs.
M. Delfosse. - J'ai fait connaître les motifs de mon abstention sur le budget de la guerre ; les motifs de mon abstention sur le projet de loi qui vient d'être adopté sont les mêmes.
M. de Ruddere de Te Lokeren, rapporteur. - Par pétition datée de Braine-le-Comte, le 1er février 1856, les bourgmestre, échevins, membres du conseil commuual et des négociants et industriels de Braine-le-Comte, prient la Chambre d'accorder au sieur Tarte la (page 755) concession d'un chemin de fer de Braine-le-Comte à Courtrai par Enghien, Renaix et Avelghem.
Les pétitionnaires font valoir l'avantage pour Braine-le-Comte d'être relié aux Flandres et d'aboutir à la Dendre et à l'Escaut pour obtenir un débouché favorable à leurs produits.
Votre commission a l'honneur de vous proposer le renvoi à la section centrale qui sera chargée d'examiner le projet de loi relatif à la concession de plusieurs lignes de chemin de fer.
- Adopté.
M. de Ruddere de Te Lokeren, rapporteur. - Par pétition datée de Grootenberge, le 9 février 1856, les membres du conseil communal de Grootenberge prient la Chambre de décréter la construction d'un chemin de fer de Braine-le-Comte à Gand, par Enghien, Grammont et Sotteghem, ou de toute autre ligne dont la concession est demandée et qui aurait pour point de départ le bassin houiller du Centre.
Les pétitionnaires accordent la préférence à la concession du chemin de fer demandée par le sieur Boucqueau, comme plus favorable parce qu'il relie le plus directement les Flandres avec Charleroi ainsi qu'aux autres bassins houillers ; les deux projets et celui de Luttre à Denderleeuw leur procureront également la houille à meilleur compte.
Votre commission a l'honneur de vous proposer le renvoi à la section centrale, qui sera chargée d'examiner le projet de loi relatif à la concession de plusieurs lignes de chemin de fer.
- Adopté.
M. de Ruddere de Te Lokeren, rapporteur. - Par pétition datée de Hasselt le 8 février 1856, les sieurs Gelues et Hermans réclament l'intervention de la Chambre pour obtenir la somme due à titre de prime à feu le remplaçant Vander Meerskant dont ils sont héritiers.
Les pétitionnaires se sont déjà adressés plusieurs fois au département de la guerre pour pouvoir toucher la somme de 550 francs laissée au décès de Vander Meerskant, sergent au 7ème régiment de ligne, et déposée dans une caisse spéciale, d'après l'article 6 de l'arrêté royal de septembre 1848, pour être remise à l'expiration du terme de milice. M. le ministre de la guerre lui a répondu, le 16 janvier 1856, qu'il n'y a pas lieu maintenant de prendre la demande en considération, attendu qu'aux termes de l'article 6 de l'arrêté royal de septembre 1848 qui ne fait aucune exception pour le cas de décès, la prime de remplacement n'est payable qu'à l'expiration du terme de service des rengagés.
Votre commission, considérant que la demande des héritiers Vander Meerskant n'est pas de la compétence de la Chambre, mais du ressort des tribunaux, a l'honneur de vous proposer l'ordre du jour.
- Adopté.
M. de Ruddere de Te Lokeren, rapporteur. - Par pétition datée de Saint-Josse-ten-Noode, le 30 janvier 1856, le sieur Stevens présente des observations sur les péages perçus par la compagnie du chemin de fer du Luxembourg.
Le pétitionnaire entre dans de longs détails pour prouver que la compagnie du Luxembourg perçoit les péages sur les sections qu'elle parcourt, 25 p. c. plus élevés en troisième et première classe et 16 p. c. en deuxième classe, que ceux perçus par les chemins de fer de l'Etat ; il prétend que c'est à l'interprétation erronée de l'article 29 du cahier des charges annexé à la loi du 18 juin 1846.
Votre commission a l'honneur de vous proposer le renvoi à M. le ministre des travaux publics.
- Adopté.
M. de Ruddere de Te Lokeren, rapporteur. - Par pétition datée de Termes, le 25 janvier 1856, le sieur Laforet, ancien préposé des douanes, réclame l'intervention de la Chambre pour être réintégré dans ses fonctions, sinon pour obtenir la remise d'une somme qu'il a payée à titre de frais d'enregistrement et d'inscription hypothécaire au sujet d'une donation qui est devenue caduque.
L'exposant ne pouvant obtenir l'autorisation de contracter mariage, et étant placé entre l'honneur et le devoir, a donné sa démission dans l'espoir d'être réintégré, en se fondant sur la carrière de son père qui est brigadier des douanes et compte 34 ans de service.
Votre commission, tout en désapprouvant la conduite du sieur Laforet, ne peut pas méconnaître les services que rend son père et ceux qu'il a rendus lui-même ; elle a l'honneur de vous proposer le renvoi à M. le ministre des finances.
- Adopté.
M. de Ruddere de Te Lokeren, rapporteur. - Par pétition sans date, les habitants de Plancenoit prient la Chambre d'accorder au sieur Lebeau la concession d'un chemin de fer de Charleroi à Bruxelles.
Les pétitionnaires exposent le même motif que les habitants de Châtelineau en faveur de la concession demandée par le sieur Lebeau d’un chemin de fer de Charleroi à Bruxelles.
Votre commission a l'honneur de vous proposer le renvoi à la section centrale qui sera chargée d'examiner le projet de loi relatif à la concession de plusieurs lignes de chemin de fer.
- Adopté.
M. de Ruddere de Te Lokeren, rapporteur. - Par pétition datée de Châtelineau, le 10 décembre 1855, des habitants, industriels et commerçants de Châtelineau prient la Chambre d'accorder au sieur Lebeau la concession d'un chemin de fer direct de Charleroi et Châtelineau à Bruxelles avec embranchements industriels.
Les pétitionnaires exposent l'avantage que le chemin de fer, dont la concession est demandée par le sieur Lebeau, doit produire dans les différentes localités qu'il traversera en leur procurant la houille et les produits manufacturés à meilleur compte.
Votre commission a l'honneur de vous proposer le renvoi à la section centrale qui sera chargée d'examiner le projet de lot relatif à la concession de plusieurs lignes de chemin de fer.
- Adopté.
M. de Ruddere de Te Lokeren, rapporteur. - Par pétition datée de Gosselies, le 29 janvier 1856, un grand nombre d'habitants de Gosselies demandent l'exécution d'un chemin de fer proposée par le sieur Lebeau et par la compagnie Dupont et Koutart. Les pétitionnaires exposent que la ville de Gosselies, qui a une population de 6,000 habitants se trouve privée des avantages des chemins de fer, que son commerce de clouterie est important, qu'il occupe 14,000 à 15,000 ouvriers des environs lesquels voient leur ruine dans un avenir prochain, si le gouvernement n'adopte pas la concession demandée par le sieur Charles Lebeau le 15 août 1855, ou celle des sieurs Dupont et Houtart le 16 du même mois.
Votre commission à l'honneur de vous proposer le renvoi à la section centrale qui sera chargée d'examiner le projet de loi relatif à la concession de plusieurs lignes de chemin de fer.
- Adopté.
M. de Ruddere de Te Lokeren, rapporteur. - Par pétition datée d'Anvers le 22 janvier 1856, le sieur Van Sulper notaire demande que la transcription exigée par l'article premier de la loi hypothécaire soit restreinte quant aux actes de liquidation et de partage à la description des immeubles et aux clauses et conditions qui s'y rattachent.
La demande de l'exposant est la suppression d'une partie de l'article premier de la nouvelle loi hypothécaire concernant l'obligation exigée de faire transcrire en entier les actes translatifs ou déclaratifs des droits immobiliers.
Votre commission a l'honneur de vous proposer le renvoi à M. le ministre des finauces.
- Adopté.
M. de Ruddere de Te Lokeren, rapporteur. - Par pétition datée de Courtrai, le 12 janvier 1856, le sieur Buys demande qu'il lui soit donné un défenseur dans une contestation judiciaire.
L'exposant joint à l'appui de sa demande les copies de lettres adressées à plusieurs magistrats et à M. le président de la Chambre concernant un pro Deo qu'il a demandé pour une contestation judiciaire ; cette demande date de 1850, le tribunal de Courtrai ne l'a pas admise parce que son état d'indigence n'était pas suffisamment prouvé.
Votre commission, considérant que la demande d'un défenseur n'est pas de la compétence de la Chambre, a l'honneur de vous proposer l’ordre du jour.
- Adopté.
La séance est levée à 3 heures 1/2.