de Zérézo de Téjada François, Joseph, Eugène catholique
né en 1824 à Diest décédé en 1887 à Ixelles
Représentant entre 1867 et 1887, élu par l'arrondissement de Turnhout(Extrait du Journal de Bruxelles, du 9 février 1887
NÉCROLOGIE
Un des défenseurs les plus méritants du parti conservateur à la Chambre vient d'être enlevé soudainement à l'affection de sa famille : le baron de Zerezo de Tejada a été frappé lundi soir d'une attaque d'apoplexie foudroyante. Rien ne faisait prévoit une telle catastrophe. II avait gaiement dîné avec sa famille et était allé à son Cercle lorsque, à 10 h. 1/4, en rentranl chez lui, rue Keyenveld, 32, iì chancela et tomba dans les bras d'un passant; il était mort. On courut appeler un docteur et ses fils. Ceux-ci étaient au bal du Waux-HalI : on arrivant ils ne trouvèrent qu'un cadavre.
Né à Diest le 3 juillet 1824, François Eugène de Zerezo de Tejaia occupait un siège à la Chambre des représentants depuis une vingtaine Laine d'années. II remplit les fonctions de questeur pendant dix ans environ.
La Campine, où il était populaire, regrettera profondément son représentant. Ses collègues, qui aimaient sa brusque franchise, perdent en lui un député zélé, indépendant de caractère et serviable.
Le baron de Zerezo était veuf. Il avait épousé la sœur du baron-M. de Fontbaré de Fumal.
<(Extrait du Journal de Bruxelles, du 12 février 1887)
Funérailles du baron de Zerezo de Tejada.
Hier vendredi a eu lieu l’enterrement de M. le baron de Zerezo de Tejada. Le deuil était conduit par ses quatre fils et par les autres membres de la famille (…) La députation de la Chambre était conduite par M.. De Lantsheere, président ; elle se composait de MM. le prince de Rubempré, Jules de Borchgrave, Pirmez, A. Nothomb, Coomans, Slagmeyer, Lescart, baron de Montblanc, Meyers, Verwilghen, Halflants.
Dans l'assistance nous avons remarqué MM. Bayet, conseiller près la cour de cassation; baron de Woodt de Janhay ; Ed. Geelhand; Almeda Prado ; baron A. de Loë ; R. van Sulper ; van den Eischen ; Huytens de Terbecq, greffier de la Chambre ; le baron de Coninck, bibliothécaire ; Bruynincks, économe de la Chambre ; l'abbé et le prieur de l'abbaye des Prémontrés d'Averboode.
Le service d'honneur était fait par un bataillon du 6e de ligne de Diest et deux escadrons du 2ème lanciers de Louvain.
L'église, toute tendue de noir, était trop petite pour contenir l'assistance. Le cercueil disparaissait sous les couronnes.
Trois discours ont été prononcés au cimetière.
M. De Lantsheere a parlé au nom de la Chambre. II a retracé brièvement la carrière du défunt. L'arrondissement de Turnhout, de 1867 à 1886, renouvela sept fois le mandat du regretté défunt.
« Nul assurément, a dit à ce propos M. De Lantsheere, n'était plus que le baron de Zerezo digne de cette faveur. L'arrondissement de Turnhout, ses intérêts moraux et politiques, ses intérêts matériels étaient l'objet de ses constantes préoccupations. » Et l'honorable président de la Chambre a rappelé les utiles travaux publics que l'arrondissement de Turnhout doit au zèle et au dévouement avec lequel le défunt remplissait son mandat. « Cette sollicitude pour les intérêts spéciaux de son arrondissement, ajoute l'orateur, n'empêcha pas M. de Zérezo de prendre une large part à I élaboration des lois d'intérêt général. »
M. De Lantsheere a cité, notamment, parmi les travaux parlementaires du défunt, son rapport sur le projet de loi relatif aux cours d'eau navigables et flottables, « qui figure avec honneur aux documents de la Chambre. » Sa parole était toujours écoutée... On sentait qu'il apportait à la tribune des convictions mûries par la réélection et par l'expérience.
« II apportait dans le débat une certaine brusquerie, mais sa parole ne froissait personne. Il était la droiture même et nul n'était plus que lui attentif à ménager la susceptibilité de ses collègues, empressé à leur rendre service. Aussi l'entourions-nous tous, sans distinction de parti, d'une égale affection. »
M. Nothomb a dit adieu au baron de Zerezo au nom de la députation de Turnhout. « Il aimait, a-t-il dit entre autres, d'un amour profond et filial cette noble terre de Campine ! Nul ne l'a aimée plus que lui ! Quand il en parlait ! - que de fois je l'ai constaté - lui, d'ordinaire froid et calme, il s'animait et sa voix trahissait une singulière émotion... L'homme privé était à la hauteur de l'homme public. Son amitié était franche et ferme, constante surtout. II ne la donnait pas de suite. Mais une fois accordée, elle était durable et il n'en mesurait pas les preuves. J'en sais quelque chose. Je perds en lui l'ami le plus fidèle, dont pendant une carrière commune de plus de vingt ans jamais aucun nuage ne m'a séparé.
« Zérézo était un homme, la droiture même, assise sur la foi d'un fervent chrétien et, par dessus tout, c'était un caractère. Son souvenir ne périra pas parmi ceux qui l'ont connu, aimé et regretté.
« L'arrondissement de Turnhout gardera sa mémoire et c'est au nom de la Campine reconnaissante que je vous adresse, cher et loyal ami, ce suprême adieu. »
M. Naels. régisseur du comte de Mérode, a prononcé aussi un discours au nom de la population du pays, ainsi que le président du Cercle catholique de Turnhout et le bourgmestre de Veerle.