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Zoude Charles (1794-1860)

Portrait de Zoude Charles

Zoude Charles

né en 1794 à Namur décédé en 1860 à Namur

Congressiste élu par l'arrondissement de Namur

Biographie

(Extrait de : H. MOREAU, Charles Zoude, dans Les Gens de robe liégeois et la révolution belge, Liège, G. Thone, 1930, pp. 301-303)

Charles Zoude (1794-1860)

Ils furent deux du même nom, doux et apaisant comme un gazouillis d'oiseau, qui siégèrent au Congrès National.

L'un, député de Neufchâteau, homme de grand bon sens et de solide appétit. Il avait si belle mine que la chronique satirique du temps s'en amusait quelque peu. Le Méphistophélès le soupçonnait de se servir à table d'un couvert de dimensions spéciales où la fourchette avait la proportion d'une fourche, la cuillère, celle d'une casserole à manche et le couteau, d'un cimeterre. .

Le portrait qu'il a laissé reproduit, en tous cas, un visage honnêtement rempli, où les joues sont si prospères qu'on n'aperçoit qu'à peine les yeux petits et pleins de malice. Ce robuste et intelligent législateur de Saint-Hubert paraissait content de vivre et sans doute devait-il sa franche allure à l'air vif de nos Ardennes.

Mais ce n'est pas notre Zoude.

Le nôtre, Charles, son cousin, né à Namur, inscrit au Tableau de l'Ordre des Avocats à la Cour d'Appel de Liège, n'avait pas cette rondeur apparente, mais une physionomie plus régulière, empreinte même d'une certaine gravité.

Il ne fit que passer au Congrès : entré le 23 janvier 1831, en remplacement de Théophile Fallon, il offrait sa démission le 30 mars suivant. C'est là une brève carrière.

Il intervint cependant à plusieurs reprises dans les débats, notamment lorsque l'assemblée discuta le texte de la Constitution, dont il avait élaboré un premier pro-jet, en compagnie d'autres juristes comme Devaux, de Gerlache et Nothomb. Il eut même le loisir, lors des discussions de la loi électorale, de contredire son solide col-lègue et cousin de Saint-Hubert.

Sa lettre de démission n'indique pas de motifs. La Constitution venait d'être promulguée ; peut-être estimait-il, comme d'autres, que le mandat du Congrès devait finir avec cet événement.

Zoude consacra dès lors ses loisirs à l'administration de sa petite patrie, comme conseiller provincial et communal de Namur.

Sous le régime hollandais, il avait été membre des Etats et, à maintes reprises, avait eu l'occasion de dénoncer l'arbitraire royal, à leur tribune. Le 7 juillet 1829 notamment, il avait pris l'initiative d'un projet d'adresse au Roi, demandant que fût sauvegardée la liberté d'enseignement gravement menacée par les interventions du pouvoir.

Un peu plus tard, il avait accompagné à La Haye la députation des provinces méridionales chargée d'exposer au souverain les griefs de celles-ci.

Le 4 octobre 1830, il fut même désigné comme gouverneur ad interim de la province de Namur, par le baron de Stassart. Celui-ci, gouverneur effectif, dans une proclamation adressée à ses administrés, reproduite par le Journal de la Province de Liège du 6, commentait sa décision en ces termes : « Mais je serai remplacé par l'un des plus zélés défenseurs de vos droits, par M. Zoude, dont le nom jouit, à si juste titre, de votre estime et de votre confiance. »

En 1836 le nouveau régime mit Charles Zoude à la tête du Conseil Provincial, poste qu'il occupa jusqu'en 1847.

Il fut Bâtonnier de l'Ordre des Avocats et Bourgmestre de Namur, où il mourut le 20 mai 1860, laissant le souvenir d'un homme de bien et d'un juriste distingué.


(Extrait de : C. BEYAERT, Biographies des membres du Congrès national, Bruxelles, 1930, p. 104)

Charles Zoude naquit à Namur, le 6 novembre 1794.

Avocat, et membre des Etats provinciaux de Namur, il fut partie plus tard de la commission de constitution. Elu député suppléant pour le district de Namur, il entra au Congrès national le 23 janvier 1831, et démissionna dès le 30 mars 1831.

Membre (1836) et président du conseil provincial de Namur, conseiller communal (1836), puis, de 1838 à 1842, bourgmestre de Namur, il y devint juge suppléant au tribunal de première instance et bâtonnier de l’Ordre des avocats.

Il mourut dans sa ville natale, le 20 mai 1860.