Jacques Jean, Théodore catholique
né en 1799 à Dochamps décédé en 1894 à Marche-en-Famenne
Représentant entre 1831 et 1857, élu par l'arrondissement de Marche Congressiste élu par l'arrondissement de Marche(Extrait de La Meuse, du 12 décembre 1894)
On télégraphie de Marche, 11 décembre, 10 heures soir :
« M. Jacques, le dernier survivant du Congrès de 1830, vient de mourir »
(Extrait de La Meuse, du 13 décembre 1894)
Monsieur Jacques
Ainsi que nous l'avons annoncé hier, le dernier de nos constituants, Jean-Théodore-Hubert Jacqies, vient de mourir à Jemelle, âgé de 95 ans.
Elu député au Congrès par le district de Marche, il représenta cette circonscription à la Chambre jusqu’en 1856.
M. Jacques prit une part active aux travaux de ces deux assemblées, et, en repassant sa vie publique, on se retrouve en présence de diverses Idées qui sont encore aujourd’hui à l'ordre du jour de nos débats parlementaires.
Nous le voyons au Congrès se prononçant d'abord pour l'élection du duc de Leuchtenberg comme chef de l'Etat, puis pour le duc de Nemours, enfin pour le prince Léopold de Saxe-Cobourg, après avoir voté pour la monarchie constitutionnelle représentative sous un chef héréditaire.
Dans la discussion de la Constitution, il se déclare hostile toute distinction d’ordre et à l'obligation du repos du dimanche, favorable à une surveillance de l'enseignement par des autorités électives, à l'application des lois de police aux rassemblements en plein air et à l'institution des deux Chambres, mais bien qu'il ait voté l'ensemble des dispositions relatives au Sénat, il faut noter qu'il s'est prononcé contre la dissolution de cette assemblée après avoir préconisé la nomination des sénateurs à vie, moitié par le Roi, moitié par la Chambre élective.
Le mode d'élection de la Cour des comptes ne le satisfait pas. II n'en fut pas moins, malgré lui, élu conseiller la Cour des comptes dans la session de 1850-1851, mais l'application de la loi des incompatibilités fit tomber son mandat, confié ensuite à M. Pépin.
Dans la discussion des premières lois électorales, il demande l'abaissement du cens électoral des campagnes.
A la Chambra, dans la première session, alors que la législature est appelée fixer la liste civile du Roi pour la durée du règne, il propose le chiffre d'un million.
Il s'intéresse à l'organisation provinciale et à l'institution des commissaires d'arrondissement ; il n'admet pas de distinction entre les arrondissements judiciaires et les arrondissements administratifs.
C'est un antimilitariste décidé, partisan du volontariat, adversaire de la conscription et du tirage au sort. A plusieurs reprises, il formule des propositions en ce sens.
En 1849-1850, il prend part à la discussion relative à la Banque Nationale. étudiant surtout la question de l'émission des billets.
Dans la session suivante, il est au nombre des adversaires de l'impôt des successions et l'un des premiers à préconiser l'abolition des octrois et des capitations communales ; mais, plus modeste que M. Coomans. qui revendique aujourd'hui encore la paternité de la réforme réalisée par M. Frère, M. Jacques, bien qu’il ait déposé et développé une proposition de loi, déclare, dans la session de 1852-1853, qu'il n'a pas la prétention d'avoir trouve une solution décisive et que sa seule ambition est d'y concourir par ses études et ses documents.
Dans cette même session, il combat la dotation de S. A. R. le duc de Brabant, la jugeant comprise dans la liste civile.
Sur bien d'autres questions encore, budgets divers dont il fut rapporteur, chemins de fer, distilleries, traités de commerce, crédit foncier, régime hypothécaire, garde civique, réforme postale, péages, nous avons des preuves de l'activité de M. Jacques et de la variété de ses préoccupations d’ordre public.
Le vénérable constituant était le grand oncle du capitaine Jacques, le héros antiesclavagiste du Tanganika.
(Extrait de : C. BEYAERT, Biographies des membres du Congrès national, Bruxelles, 1930, p. 79)
Jean-Théodore Jacques naquit à Dochamps le 11 décembre 1799.
De 1814 à 1823, il fut instituteur dans son village natal, secrétaire et receveur de diverses communes, puis chef de bureau à l’administration provinciale du Luxembourg.
Membre du Congrès national pour le district de Marche et, de 1830 à 1848, commissaire de cet arrondissement, il siégea de 1831 à 1833 et de 1848 à 1857 à la chambre des représentants comme député de Marche. De 1836 à 1848, il fit partie du conseil provincial du Luxembourg pour le canton d’Erezée.
De 1831 à 1833, il avait été un des secrétaires de la chambre des représentants.
Il mourut à Marche le 11 octobre 1894.