Wettinckx Joseph (1852-1907)

(Extrait de La Chambre des représentants en 1894-1895, Bruxelles, Société belge de Librairie, 1896, p. 429)

WETTINCK, Joseph-Augustin,

Représentant socialiste pour l’arrondissement de Liége, né à Liége, le 6 novembre 1852

Ouvrier mineur à Jemeppe-sur-Meuse, M. Wettinck est un des principaux fonda teurs de la Société coopérative Les Artisans réunis de Jemeppe. Il est actuellement administrateur de cette importante association, qui fait bon an, mal an une moyenne d'affaires de 200,000 francs.

M. Wettinck a été nommé membre de la Chambre des représentants au scrutin de ballottage du 21 octobre 1894 ; il recueillit 65,261 voix. Au premier tour, il avait obtenu 59,615 suffrages.

M. Wettinck s'abstint au vote sur les différents budgets qui furent soumis aux délibérations de la Chambre.

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(Extrait de La Meuse , du 9 septembre 1907)

M. Wettinckx, député socialiste de l'arrondissement de Liége, est mort dans la nuit de dimanche à lundi, à Jemeppe, succombant aux suites d'une douloureuse maladie.

M. Wettinck était député de Liége depuis 1894. Il représentait au sein de la députation sociaiiste liégeoise l'importante catégorie des ouvriers mineurs.

Auguste Wettinckx était né Liége le 6 novembre 1852.

Il habitait depuis longtemps la commune de Jemeppe. où il était sympathiquement connu. C'était un homme modeste et très actif.

Il faisait partie du Conseil communal de sa commune depuis 1899.

Il s 'occupait beaucoup d'œuvres et était administrateur de la Société coopérative de Jemeppe.

Le corps du défunt sera exposé à la Maison du Peuple.

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(Extrait du Journal de Charleroi, du 11 septembre 1907)

Le député socialiste de Liége, Joseph Wettinckx, dont nous avons dit la maladie, est mort dimanche soir, nous l'avons annoncé.

Le dévouement qu'il apportait aux affaires du Patti, à sa chère coopérative des Artisans Réunis, au Syndicat des mineurs, à tous les groupes qu’il avait créés à Jemeppe depuis vingt ans, et qui étaient bien son œuvre, ce dévouement il l'apportait aussi dans son intérieur, au foyer familial, où il s'intéressait aux moindres des choses.

Wettinckx était le chef aimé vénéré d'une belle et nombreuse famille composée de onze enfantS qu'il adorait.

C'est en 1894 qu'il fut choisi – malgré une vive opposition de sa part – pour représenter les mineurs sur la liste socialiste.

Il fut réélu en 1894 en 1904.

Il était, on peut le dire, le pivot des organisations ouvrières à Jemeppe. Et dans ce domaine, Wettinck laisse un vide qu'il sera bien difficille de combler. II faudra que ses successeurs, ceux qui furent ses collaborateurs de chaque jour, les Logen et autres, s'inspirent des exemples qu'il leur laisse à tous.

Wettinck la Chambre s'occupa, on le sait, tout spécialement des questions intéressant la vie des mineurs, sa modestie n'avait d'égale que son dévouement à la classe à laquelle il appartenait et au grand parti qu'il représentait.

Il faut avoir vu Wettinckx lorsqu’éclaitait un conflit, pour se rendre compte de la sagesse de cet homme qui toujours prêchait la concorde et plaçait au-dessus de tout l'intérêt supérieur du Parti.

L'annonce de sa mort se répandit rapidement au Pays de Liége.

A la Maison du Peuple de Jemeppe. le drapeau est mis berne; de même à Liége, à la Populaire et rue Grétry.

L’enterrement aura lieu jeudi, à 4 heures.

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(Extrait du L’Avenir du Luxembourg, du 13 septembre 1907)

Triste mort

Le socialisme se propose de donner le plus grand éclat aux funérailles civiles de ce pauvre Wettinck, qu'il a fait mourir en dehors de toute religion. Joseph Wettinck avait été l'un des plus anciens chefs de groupe du parti. Cette ancienneté lui valut d'être un des rares candidats locaux de la première liste socialiste de l'arrondissement de Liége, après l'établissement du régime proportionnel, et de se trouver, par suite, à sa propre surprise, un des élus. II occupa modestement sa place à la Chambre, et si, comme homme politiqua, il a peu fait parler de lui, s'il n y qu'à regretter sa carrière de collectiviste, et à déplorer sa mort, adoucie seulement par la morphine, il peut, du moins, à d'autres égards, être offert en modèle à ses propres amis : jamais sa moralité ne fut mise en cause, et fort éloigné de partager les abjectes théories du néo-malthusianisme prônées aujourd'hui par la plupart de ses compagnons, il laisse en deuil par sa mort, une famille de onze enfants. Dieu prenne en pitié, dans l'éternité, le malheureux ouvrier que des théories décevantes et des amis trompeurs avaient éloigné de Lui !