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Vandam Philippe (1832-1888)

Portrait de Vandam Philippe

Vandam Philippe, Antoine, Marie libéral

né en 1832 à Charleroi décédé en 1888 à Charleroi

Représentant entre 1874 et 1888, élu par l'arrondissement de Termonde

Biographie

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(Extrait de La Gazette de Charleroi, du 28 avril 1888)

Emile Vandam

Né à Charleroi, le 9 avril 1832, de M. Lothaire Vandam, notaire, conseiller communal, présidente du bureau de bienfaisance de Charleroi, et de dame Pauline Dubois, Emile Vandam fit au Collège de Charleroi d’excellentes études humanitaires.

Il se plaisait à rappeler le souvenir des professeurs distingués qu'il y avait eus, notamment, son préfet des études, M. Auguste Alvin ; M. Jean Dumont qui devint plus tard inspecteur général de l'enseignement moyen en Belgique ; M. Labbé, professeur de mathématiques des plus distingués etc., etc.

Sa rhétorique terminée en 1850, il alla faire ses études de droit à l'université de Gand, fréquentée alors par un assez grand nombre de jeunes gens pays de Charleroi.

Elève universitaire, le 9 octobre 1850, candidat en philosophie et lettres le 9 août 1851, candidat en droit le 4 août 1853, il obtint son diplôme de docteur en droit le 17 août 1855 et vint se faire inscrire alors comme avocat au barreau de Charleroi.

Suivant les sages leçons de son père, Vandam mena de front la pratique du barreau et le stage notarial. Le 18 avril 1856, il fut reçu candidat notaire.

Enfin le 6 février 1860, il fut nommé juge suppléant au tribunal de première instance de Charleroi.

Pendant les neuf années qu'il passa à cette époque à Charleroi, il sut se concilier les sympathies générales par le caractère de bienveillance qui format le fond de son tempérament.

On le trouvait à la tête de toutes les organisations d'amusements populaires, et nos anciens joueurs de balle se rappellent encore le plaisir qu'il prenait aux réunions de leurs sociétés, ainsi qu'à tous les concours d'une période qui est demeurée célèbre dans les fastes de ce jeu démocratique.

Il fit aussi partie de notre milice citoyenne en qualité de lieutenant du quartier de la Ville-Haute.

Emile Vandam croyait bien être fixé pour toujours ans sa ville natale, lorsque les circonstances en décidèrent autrement. M. le notaire Dupret étant mort à Seneffe, il sollicita sa succession et ses démarches furent couronnées de succès. Nommé notaire à cette résidence le 27 décembre 1864,il ne tarda pas à conquérir dans cet important canton la même popularité de bon aloi qu’il avait rencontrée à Charleroi. Ses nouveaux concitoyens lui en donnèrent une preuve en le portant à la tête de la liste pour l'élection communale.

Ce fut en quelque sorte le premier échelon de sa carrière politique.

Nous disons le premier échelon, car dès son début dans le barreau, il s'était déjà fortement préoccupé de l'avenir du parti libéral dans l’arrondissement de Charleroi. Ce furent ces préoccupations qui le poussèrent avec son frère Camille et quelques amis politiques, à créer en 1869 le Progrès de Charleroi, dont le spirituel Gillard fut le premier rédacteur et dont la Gazette de Charleroi fut la continuation.

Le mouvement qui se fit à cette époque dans les idées libérales fut l’origine d’une crise intense. Emille Vandam fut l'un des présidents de l'Association libérale qui se succédèrent alors avec dévouement et non sans péril.

Sur ces entrefaites, son frère Camille avait été nommé notaire. en remplacement de leur père décédé. Il ne devait pas occuper longtemps sa charge. Le 16 février 1878, il mourait à la fleur de l’âge laissant un tout jeune enfant. Emile Vandam, qui se complaisait à la vie de campagne, dût quitter, à regret, le pays de Seneffe pour reprendre le notariat de Charleroi où il fut nommé le 5 mars 1878.

Il y retrouva ses anciennes connaissances et ses vieilles sympathies d'antan.

Déjà, depuis quatre ans il occupait à la Chambre la situation qu'il a conservée jusqu'à sa mort : En 1874, M. Pirmez, ministre d'Etat et représentant de Charleroi, lui avait demandé d accepter une candidature à l'élection législative. La modestie était chez lui chose sI naturelle qu'il se montra grandement surpris de l'honneur qu'on lui faisait. Il fut néanmoins élu à une forte majorité, et son mandat lui fut renouvelé en 1878, 1882 et 1886.

Sa carrière parlementaire n fut pas marquée par de brillants succès oratoires. Mais il n’en est pas moitis vrai qu'il ne cessa de s'occuper très activement des travaux de la Chambre, qu'il se montra toujours soucieux des intérêts politiques et matériels dont la défense lui avait été confiée.

II se passionnait pour ces luttes dans lesquelles les chefs de son parti défendaient pied à pied à la tribune les conquêtes de l'opinion libérale. Jamais il ne marqua la moindre défaillance dans ses principes. Ses votes sont là pour l'établir.

L'élaboration des projets de lois en sections mit plusieurs fois en relief ses qualités spéciales, notamment en ce qui concerne la réforme des lois notariales et fiscales.

Administrateur de plusieurs importantes sociétés industrielles, intéressé à la fois dans l'industrie métallurgique et dans l'industrie charbonnière, il s'occupa tout spécialement des difficultés qui divisent le capital et le travail, et c'est à ce titre qu’aspirant à les aplanir il fut le rapporteur de la section centrale pour la création de Conseils de Prud'hommes à Charleroi et à La Louvière.

C'est à son initiative qu'est due en quelque sorte la création de cette juridiction pour ces deux grands centres industriels.

II a été représentant de l'arrondissement de Charleroi pendant 12 ans consécutifs et conseiller communal de cette ville de 1878 à 1887. Le gouvernement crut devoir l'en récompenser en le nommant, le 10 juin 1882, chevalier de l'Ordre de Léopold.

Bien que l’état de santé de M. Vandam ait quelquefois inquiété sa famille et ses nombreux amis, il paraissait, dans ces derniers temps, avoir repris une force nouvelle. Lorsque tout à coup la maladie s'empara de nouveau de lui et nous l'enleva en moins de trois semaines.

M. Emile Vandan est décédé à Charleroi le 26 avril âgé seulement de 56 ans.

La caractéristique de sa personnalité était un fond inépuisable de bonté et de bienveillance, rehaussé par une modestie naturelle que les honneurs publics n'ont jamais altérée ; un grand bon sens, un jugement droit, une loyauté scrupuleuse dans la gestion de l’importante étude notariale qui lui avait été conférée.

II avait des goûts élevés, et il se montrait véritablement enthousiaste des choses de l'art, surtout de la musique, de l'histoire et de la littérature.

Essentiellement accessible à tous il accueillait avec la même affabilité les riches et les pauvres, les humbles et les puissants.

Nul n'a réclamé en vain le secours de ses lumières et de son influence. Et plus d’un homme d'affaires, aujourd'hui arrivé, lui doit sa position.

C'est donc pour le pays de Charleroi une perte considérable et ses adversaires comme ses amis seront unanimes à lui rendre cet hommage.