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Tibbaut Emile (1862-1935)

Portrait de Tibbaut Emile

Tibbaut Emile, Louis, Marie catholique

né en 1862 à Calcken décédé en 1935 à Paris

Représentant 1898-1935 , élu par l'arrondissement de Termonde

Biographie

(Extrait de LIVRAUW F., Le Parlement belge en 1900-1902, Bruxelles, Société belge de Librairie, 1901, p. 273)

Emile TIBBAUT

Avocat près la Cour d'appel de Gand. - Fit ses humanités au Collège des Pères Jésuites, à Alost, et suivit les cours de l'Université catholique de Louvain : obtint le diplôme de docteur en droit le 7 octobre 1885. - Présida la Société générale des étudiants de Louvain, fonda le « Landbouwersbond » de la Flandre orientale et devint son secrétaire. - Ancien conseil de la Ligue antisocialiste de Gand - Fondateur et président de la Société anonyme d'habitations ouvrières « Eigen Heerd is Goud Weerd », ancien secrétaire du Comité de patronage des habitations ouvrières de Gand. - Collabore à la Revue agronomique et publia, sous forme de rapport, une Etude sur les mutualités contre la perte du bétail, ainsi que divers traités et opuscules de propagande en faveur de l'épargne, de la prévoyance, de la mutualité et de l'acquisition de maisons ouvrières. - Siégea au Conseil communal de Gand de 1895 à 1899. - Nommé représentant de Termonde le 2 janvier 1898 ; il a été réélu le 22 mai suivant et le 27 mai 1900. - Porteur de la Décoration spéciale de mutualité de première classe.


(Extrait du Soir, du 21 décembre 1935) Le baron Tibbaut, ancien président de la Chambre des représentants et ministre d'Etat, est subitement décédé, jeudi soir, à Paris.

Le baron Tibbaut était arrivé hier à Paris, à 13 h. 30. Après avoir dîné, il se sentit mal et téléphona au bureau de son hôtel pour demander du secours. Un médecin fut mandé immédiatement, mais ses soins furent inutiles, l'ancien président de la Chambre avait succombé à une embolie.

Le fils du baron Tibbaut, aussitôt prévenu du deuil qui le frappait, est arrivé à Paris vendredi matin. Le corps du ministre d’Etat sera ramené lundi en Belgique.

Né à Calcken, le 12 juin 1862, M. Tibbaut, après de brillantes études de droit, devint avocat et fut inscrit au barreau de Gand.

Il s'occupa tôt de politique, s’intéressant d'une façon toute particulière aux questions agricoles. Il entra au Conseil communal de Gand le 16 juin 1896. Il y resta jusqu’à la fin de 1899. C'est qu'entre-temps, le 2 janvier 1898, exactement, Il avait été nommé membre de la Chambre des représentants, où il ne cessa, depuis lors, de siéger, et à laquelle il désirait consacrer toute son activité.

On le vit ainsi à la présidence du Conseil supérieur de l’Agriculture, président de la délégation des conseillers agricoles à la conférence de la Paix, délégué du ministre de l’Agriculture à la Commission de l’Armistice à Spa, président de la Commission supérieure de récupération agricole à Wiesbaden, président de l'Association belge d'agronomie tropicale, président de délégation belge la conférence économique internationale de Genève, etc.

Le 28 novembre 1918, Il avait été nommé troisième vice-président de la Chambre des représentants, quatrième vice-président, le 25 février 1920, et premier vice-président, le 23 novembre 1920.

Le 16 août 1928, il fut nommé président de la Chambre en remplacement de M. Emlle Brunet, démissionnaire.

Il occupa le fauteuil présidentiel jusqu'en 1930. Il avait été nommé ministre d'Etat en 1929.


(Extrait de La Libre Belgique, du 21 décembre 1935)

Le baron Emile Tibbaut, ministre d'Etat, député de Termonde, est mort dans un hôtel parisien, subitement, jeudi soir.

M. Tibbaut était arrivé jeudi à Paris à 13 h. 30. Après le dîner qu’il pris à son hôtel, il se sentit mal et téléphona au bureau de l'hôtel pour demander du secours. Un médecin fut mandé immédiatement, mais ses soins furent inutiles. l'ancien président de la Chambre avait succombé à une embolie.

M. et Mlle Tibbaut, fils et fille du défunt, immédiatement prévenus, sont arrivés à Paris vendredi matin

Né à Calcken en 1862, M. Tibbaut fut un brillant élève à Sainte Barbe à Gand, puis à Louvain, d'où il sortit docteur en droit. Il s'inscrivit au barreau de Gand où il plaida en même temps qu'il faisait ses premières armes dans la politique.

Mais il entra dans la politique par les œuvres, s'occupant activement du Comité de patronage des habitations ouvrières gantoises. En 1896. il est élu conseiller communal à Gand ; il le reste jusqu'en 1899. Entre-temps. il se fait élire député de Termonde en 1899. Il avait vingt-sept ans ; il ne cessa pas d'être réélu à chaque consultation. En 1900, il est nommé président de Conférence du Jeune Barreau, à Gand.

A la Chambre, il se révéla de suite. Fort actif, il s'attacha particulièrement aux problèmes coloniaux et agricoles.

C'était à l'époque de la reprise de l'Etat indépendant du Congo, de la rédaction de la Charte coloniale. M. Tibbaut prit part aux travaux parlementaires. Lorsque le nouveau régime colonial fut établi, il s'attacha sans réserves à la défense des missions. Attitude courageuse qu'il eut à travers les polémiques les plus violentes.

Dans l'ordre agricole, il se montra le défenseur et le promoteur de la petite propriété rurale. Il chercha pour elle tous les encouragements, se mettant à la tête des œuvres propres à l’entretenir et à la développer. Le gouvernement, en 1911, le nomma président du Conseil supérieur de l'Agriculture.

Vint la guerre. Resté en Belgique, alors que tant de mandataires avaient suivi le gouvernement dans un exil après tout paisible. M. Tibbaut n'abandonna pas son arrondissement et les intérêts agricoles du pays.

Il n'eut pas de peine démontrer à M. Francqui, président du Comité National. combien il importait de ne pas abandonner les classes rurales, de les assister pour le plus grand profit de la population. M. Tibbaut fonda alors, d'accord avec Francqui, la Section Agricole du Comité National qui avait pour objet de contrôler les récoltes. de répartir les engrais ; d’encourager toutes les productions vivrières. Œuvre considérable qui réussit pleinement. Assisté de M. Goemaere, II donna au Coin de Terre un développement qu'on ne s'imagine pas. La section agricole était devenue le ministère de l'Agriculture de la guerre. Dans ses relations avec l'occupant. M. Tibbaut fit montre de l'attitude patriotique la plus courageuse.

A l'armistice, cette activité devint sans objet. Mais le Roi récompensa M. Tibbaut : il l’anoblit.

M. Tibbaut fut délégué par le gouvernement à la Conférence de la Paix pour tout ce qui concernait les réparations et les récupérations d'ordre agricole. Il obtint, à la suite de démarches personnelles près de M. Clemenceau et du Maréchal Foch, les satisfactions les plus complètes.

Vice-président de la Chambre. il fut élu président en 1928. II le resta jusqu'en 1930. A sa sortie de cette haute charge, le roi Albert le nomma ministre d’Etat.

Depuis lors, sa santé l'obligeant à ralentir son activité, il ne cessa pas cependant de suivre toutes les questions. C'était un assidu du Parlement.

Le pays perd en lui un de ses bons serviteurs.