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Systermans Oscar (1830-1888)

Portrait de Systermans Oscar

Systermans Oscar, Louis, Dieudonné catholique (indépendant)

né en 1830 à Liège décédé en 1888 à Saint-Gilles

Représentant entre 1884 et 1888, élu par l'arrondissement de Bruxelles

Biographie

(Extrait de L’Indépendance belge, du 25 septembre 1888)

Mort de M. Systermans

Un des XVI de Bruxelles en juin 1884, M. Systermans, réélu en juin 1888, est mort dimanche, à 3 heures de relevée.

Il a succombé une attaque d'apoplexie foudroyante au moment où il surveillait une opération industrielle dans sa brasserie. On raconte qu'il est tombé dans un brassin. Ce qui est certain, c’est qu’il est mort subitement.

M. Systermans était dans la force de l'âge, et rien ne faisait prévoir qu'il dût être enlevé aussi brusquement à l'affection des siens.

Son rôle politique et parlementaire a été mince.

L'industriel se révélait candidat en 1884 au moment ou les frasques radicales commençaient la désorganisation du libéralisme bruxellois ; et, bien que ses aptitudes législatives fussent absolument insoupçonnées, bien que la campagne électorale n'eût donné à cet égard aucune indication précise ou vague le candidat passait député avec toute la liste clérico-indépendante, bénéficiant du discrédit que le radicalisme avait jeté sur la liste de l'Association libérale, - un diptyque.

Le député ne prit pas souvent la parole. C’est à peine si nous nous rappelons l'avoir entendu un jour qu'il donnait à la Chambre des renseignements, d'ailleurs assez intéressants, sur le développement des exportations de la brasserie belge à l'étranger et notamment en France. Il fut rapporteur de la nouvelle loi sur la brasserie.

II convient d'ajouter que M. Systermans passait pou un homme intelligent en affaires, et très compétent dans toutes les questions qui se rattachent à son industrie.

Un appareil dont on lui attribuait la paternité bien qu’il ne l’eût pas même inventé, lui a valu souvent des railleries d'un goût que nous ne mentionnons que pour mémoire parce qu'elles sont Inséparables de l'histoire de sa courte carrière politique, et sur lesquelles nous insisterons d’autant moins au moment où il succombe que, pour notre part, nous n'en avons pas abusé de son vivant. Mais ces futilités de la polémique sont le lot des personnalités que la politique condamne à un rôle au-dessus de leurs forces.

Politique à part, la mort si imprévue de M. Systermans causera à Bruxelles une douloureuse sensation.

Cette mort ouvre une vacance à la Chambre des représentants.

Les électeurs de l'arrondissement de Bruxelles devront être convoqués dans le délai d'un mois à dater du décès.

* * *

M. Systermans était souffrant depuis plusieurs semaines. Il avait été atteint d'une congestion cérébrale, et il se plaignait de vives douleurs dans la tête. Son imagination était frappée d’un fait douloureux qui la hantait, ses deux frères étaient morts tous deux l'âge qu'il' allait précisément atteindre. Malade comme il l'était, échapperait-il au terme fatal ! C'était là le sujet de ses méditations fiévreuses, c’était cette pensée dont l’obsession tenace le torturait.

Telle était son agitation que le docteur Galliard, qui lui prodiguait ses soins, lui avait strictement défendu de s’occuper des affaires de la brasserie.

Mais ces conseils furent malaisément entendus : M. Systermans déployait une activité de tous les instants et, dimanche, en l'absence des ouvriers, il visitait encore les vastes installations de son établissement.

Tout à coup on le vit chanceler, battre l'air de ses bras et s’affaisser la tête la première dans un réservoir d'eau froide. On s'empressa de le relever mais il était trop tard, la congestion avait appesanti pour jamais sa main de fer sur la robuste organisation du député indépendant et il expirait dans la soirée.

Telle est la version qui nous a été donnée par le fils unique du défunt, M. G. Systermans, avocat à la cour d'appel.

Des bruits contradictoires circulaient dans le voisinage : M. Systermans n’aurait pas fait la chute dont nous parlons plus haut : il serait mort dans son lit, pendant la nuit de dimanche à lundi, vers onze heures.

Nous donnons ce renseignement pour ce qu'il vaut, sans y attacher d'autre importance.

M. Systermans était âgé de 58 ans ; il était né à Liége en 1830.

Le deuil qui frappe la famille Systermans atteint par contre-coup M. Georges de Laveleye, directeur du Moniteur des intérêts matériels, dont la fille a épousé l'an dernier M. G. Systermans.

Il sera vivement ressenti à Saint-Gilles, où tout le monde, sans distinction d'opinion, prisait fort l'activité, la serviabilité, la bonne humeur du défunt.


(Extrait de La Gazette de Charleroi ? du 25 septembre 1888)

Un des députés clérico-indépendants de Bruxelles, M. Systermans, est mort lundi matin.

M Systermans, qui était entré la Chambre un peu malgré lui, n’y a joué, dit L’Etoile, comme tous ses collègues de Bruxelles, qu'un rôle assez effacé. En sa qualité de brasseur, il s'est intéressé aux choses de la brasserie.

C'était, du reste, un fort aimable homme qui avait le tort d'être en même temps un homme modeste. N’ayant aucune prétention à l'éloquence, il lisait de temps en temps un petit discours qu'on écoutait surtout par sympathie pour sa personne.

La politique n’était pas son fait et la vie parlementaire devait être à charge de cet homme industriel. Inutile dire que son indépendance ne se traduisait que par des votes cléricaux.

Sa mort inspirera de vifs regrets à ses amis. Elle sera peu sensible dans le monde politique.

M. Systermans a succombé à une attaque d'apoplexie au moment où il surveillait une opération industrielle dans sa brasserie. On raconte qu'il est tombé dans un brassin.