Surmont de Volsberghe Arthur, Henri, Marie, Ghislain catholique
né en 1837 à Gand décédé en 1906 à Saint-Denis-Westrem
Ministre (industrie et travail) entre 1900 et 1902(Extrait du Journal de Bruxelles, du 31 octobre 1906)
Mort de M. le baron Surmont de Volsberghe, ancien sénateur, ancien ministre de l'industrie et du travail
Une triste nouvelle nous est télégraphiée de Gand : le baron Surmont de Volsberghe est décédé ce matin mardi, à Saint-Denis-Westrem lez-Gand.
Le baron Surmont de Volsberghe est originaire de Gand, où il fit ses humanités au Collège Sainte-Barbe. Il continua ses études à l’université catholique de Louvain.
S'étant fixé à Ypres en 1865, il s'allia à une famille patricienne de cette vieille cité flamande el s'y consacra dès lors à la vie publique. Il fut successivement conseiller communal à Voormezeele, membre du conseil provincial de la Flandre occidentale en 1872, et, la même année, membre de la députation permanente. Il y joua un rôle important.
Le 11 juin 1878, l’arrondissement d'Ypres l’envoya siéger au Sénat, en remplacement de M. le baron Mazeman de Couthove, membre libéral sortant. Depuis lors il a toujours été réélu sans lutte.
Aux élections communales du 1er février 1891, les candidats catholiques entrèrent en majorité au conseil, renversant leurs adversaires politiques, qui avaient tenu le pouvoir pendant près d'un demi-siècle. Le 31 mars suivant le gouvernement confia au baron Surmont de Volsberghe les fonctions de bourgmestre.
Au Sénat le rôle joué par l'honorable membre pendant bientôt vingt ans a été des plus considérable.
Travailleur persévérant, doué d'une facilité d’assimilation et de production peu commune, il aborda les questions les plus diverses avec aisance et compétence. II n'était pas orateur ; il parlait simplement et sans recherche, mais savait se faire écouter.
Les nombreux discours prononcés sur toutes les lois importantes qui ont figuré à du jour du Sénat depuis 1878, de même que les non moins nombreux rapports qu'il a déposés sur une multitude de questions, constituent une œuvre considérable.
Le règlement d'une quantité de questions d'ordres divers, notamment les lois fiscales et financières, les lois militaires, les lois ouvrières et les questions de législation en général, trouvaient en M. Surmont de Volsberghe un collaborateur actif et consciencieux. C’est ainsi que nous le voyons intervenir dans les débats relatifs à la loi de milice, sur laquelle il fit rapport, à la loi d’impôt sur le tabac, à la loi relative à la Société des chemins de fer vicinaux, à celles concernant l'avancement des officiers et l'organisation de l'école militaire, l'institution d’un conseil de l'industrie et du travail, la convention conclue entre la Belgique et la France pour la réglementation du service militaire, les conseils de prud'hommes, les habitations ouvrières, l'assistance publique, la suppression des jeux dans les établissements publics, le tarif douanier, la fabrication et l'importation des alcools, etc.
Mais c'est surtout et tout particulièrement dans les difficiles questions d'administration provinciale et communale et dans le domaine électoral que se manifestèrent toute l'activité et toute la compétence de l'honorable sénateur d’Ypres.
L'instabilité de nos lois électorales, qui, depuis vingt ans, se sont renouvelées et modifiée avec une complication vraiment extraordinaire, est la caractéristique de notre période de transition ; elle marque bien la fin de l'ancien régime et les tâtonnements indécis d'un peuple qui cherche une voie nouvelle.
L'ardeur de la lutte, l'importance des débats qui furent engagés n’étaient pas de nature à laisser indifférent un homme de la trempe de M. Surmont. Aussi, la part qu'il y a prise est certainement une des plus considérables. Par ses connaissances approfondies de la matière, autant que par sa grande expérience d'administrateur, son intervention dans les discussions a été souvent d'une incontestable valeur pour la solution de ces problèmes.
Dans cet ordre d'idées nous citerons comme objets de son activité la loi de 1879 portant modification à la contribution personnelle et aux lois électorales, celle portant suppression de la juridiction contentieuse des députations permanentes, celles de 1883 sur la réforme électorale pour la province et la commune, de 1884 relative la comptabilité provinciale et communale, la loi concernant le nouveau mode de votation, celle modifiant les lois provinciale et communale, puis la loi de 1895 portant formation des listes des électeurs pour les Chambres législatives sur laquelle l'honorable membre fit un rapport extrêmement important, qui lui valut les félicitations du gouvernement et du Sénat tout entier ; mentionnons encore le code électoral, dont le rapport lui fut également confié.
Rappelons enfin le rôle prépondérant joué par le baron Surmont de Volsberghe dans l’œuvre ardue de la révision constitutionnelle. Toujours au premier plan, prenant part sans exception à toutes les réunions, à toutes les discussions aussi longues que diffuses et ingrates, il s'est montré infatigable. A la Commission des XXI il a fait rapport sur les propositions relatives à la révision des articles 47 et 48.
Le baron de Volsberghe fut nommé ministre du travail le 5 février 1901. C'est sous son ministère que fut discuté le projet de loi instituant les pensions de vieillesse (session de 1899-1900). Il déposa le projet réglementant le mesurage du travail des ouvriers qui fut discuté au cours de la session de 1900-1901 et qui devint la loi du 30 juillet 1901. Il déposa aussi le projet de loi portant fixation des unités électriques. Enfin, il soumit aux Chambres le nouveau projet relatif à la réparation des accidents du travail, le projet précédent, dû à M. Nyssens, étant devenu caduc par suite de la dissolution des Chambres.
Durant les deux années qu’il passa au ministère, M. le baron Surmon de Volsberghe s'est occupé tout particulièrement des questions intéressant l'enseignement industriel et professionnel.