Stroobant Eugène, Edouard indépendant national
né en 1819 à Turnhout décédé en 1889 à Bruxelles
Représentant entre 1884 et 1889, élu par l'arrondissement de Bruxelles(Extrait du Journal de Bruxelles, du 8 mai 1889)
D’une modestie à toute épreuve, M. Stroobant rendait cependant de grands services à la chose publique. II était l'un des assidus de la Chambre et, dans les discussions des sections, présentait souvent des observations toujours marquées au coin du bon sens.
Il avait été candidat des Flamands en 1857 à Bruxelles avec Conscience, et fut battu. II prit sa revanche en 1884 et 1888.
Né à Turnhout, le 30 janvier 1819, d'une ancienne famille, M. Eugène Stroobant fit de brillantes études. Fils de la terre flamande, il aimait passionnément cette langue dans laquelle il devait traduire en beaux vers de poétiques pensées ; aussi fonda-t-il avec Snieders et quelques autres de ses concitoyens, à Turnhout, le cercle de Dageraad, dont le but était la diffusion et la restauration de la langue flamande. C'est à Turnhout, dit I'Etoile, que parut, en 1842, sous le titre de Mijne eerste Vlecken, le premier recueil du poète Stroobant. Entre autres pièces remarquables de style et de modelé, on y trouve une traduction du Moïse sauvé des eaux de Victor Hugo et les Derniers moments d'un jeune poète, de Gilbert. A l'encontre de maints traducteurs, auxquels s'applique à juste titre l'aphorisme italien toto tradutore traditore, l'heureux interprète serra de près le texte original en en demeurant toujours digne. Il importe du reste de constater que, sans dédaigner la valeur des œuvres qui lui sont personnelles, c'est surtout comme traducteur que M. Stroobant mérite d'être placé au premier rang des littérateurs néerlandais.
Ce premier recueil, accueilli avec faveur par le public, décida l'auteur à persévérer dans la voie où il s'était si heureusement engagé. De Stroobant parurent successivement: Een winteravond in de Kempen trois légendes, Anvers, 1844 ; Victor Hugo 's balladen, Anvers 1845 ; De tooneel hefhebbers, vaudeville avec chant en 1 acte (couronné), Bruxelles, 1849; De wiskunstenaer, vaudeville en 1 acte, d'après P. Langendijk, Bruxelle,1849 ; Eene traen op het graf van de eerste koninginder Belgen, Bruxelles, 1850 ; Rue des Pierres, n°60, pièce en 1 acte, Bruxelles, 1852 ; Raed en daed, vaudeville en 1 acte avec chant, Bruxelles, 1852 ; De veldwachter, vaudeville en 1 acte avec chant, Bruxelles, 1853 ; Gedichten, Gand, 1855 ; Un hymne sur le XXème anniversaire de l'inauguration du Roi, Bruxelles, 1855 ; Een knecht voor twee meesters, vaudeville en 1 acte, Bruxelles, 1864 ; De Salucëers, tiré de Silvio Pellico, et de nombreux lied, parmi lesquels les plus connus sont Zeemanslied et Aen mijn vaderland. En collaboration avec F. Roelants, il a publié à Bruxelles, en 1851, un drame populaire en 1 acte, De Belgen in 1848, et avec S. Willems, en 1851, un vaudeville en 1 acte, Willem Beukels.
En 1842, il fonda à Bruxelles, avec quelques amis, la Société littéraire et philologique. Nommé en 1847 président de la société dramatique De Wijngaard, dont la fondation remonte au 13 août 1657, il n'a pas peu contribué à la prospérité de ce vaillant cercle, qui doit aux conseils éclairés de son président une part des succès remportés dans différents concours dramatiques.
Cependant les goûts littéraires de M. Stoobant ne lui avaient pas fait négliger les études plus arides du droit ; aussi, après avoir rempli, pendant plusieurs années, les fonctions de maître clerc chez M. le notaire Dedoncker, fut-il nommé, vers 1855, notaire à Leeuw-St-Pierre, à St-Gilles en 1869, puis enfin à Bruxelles le 26 mars 1874. II n'a pris sa retraite qu'en 1880, et son fils lui a succédé dans la carrière notariale, son autre fils ayant pris l'habit des prémontrés.
Très populaire à Bruxelles, où il ne comptait que des amis, M. Stroobant, qui, dès 1857, fut membre de la commission des griefs flamands, qui fut l’organisateur et le président de la manifestation en l’honneur de Conscience, sera vivement regretté par tous ceux qui s’intéressent à la renaissance des lettres flamandes, dont il était l'un des plus brillants interprètes.
(Extrait du Patriote, du 9 mai 1889)
Les funérailles de M. Stroobant
Les obsèques de cet homme de bien ont été célébrées mercredi matin, à 11 heures. Dés 10 h. 1/4, les amis affluaient à la maison mortuaire, où les fils et les frères du défunt recevaient dans un des salons transformé en chapelle ardente.
Les membres de l'Académie Royale Flamande ont assisté, fort nombreux, aux funérailles de leur collègue qui avait, comme le sait, un véritable culte pour les Lettres Nationales. M. Stroobant - qui était la modestie en personne - attachait cependant beaucoup de prix à son titre d'académicien.
Si nombreuse était l'assistance, que le vaste vestibule était absolument encombré et que le défilé des notabilités ne se faisait qu’avec peine. Notons la présence de MM. les ministres Vandenpeereboom, Devolder et Lejeune; de M. de Lantsheere, président de la Chambre des représentants ; de MM. les sénateurs comte de Hemricourt de Grünne, Allard, Tiberghien, comte Van der Burcht, Heremans et Tedinden; de MM. les représentants Nothomb, Woeste, Jacobs, Berten, Pirmez, Coomans, de Jonghe d'Ardoye, Simons. Bilaut, Nerinckx, Parmentier, Powis de Ten Bossche, Jacmart, Desmedt, Mesens, comte d'Oultremont, de Borchgrave ; de MM. Delebecque et Merjay, anciens représentants ; Vergote, gouverneur du Brabant ; Kops, conseiller communal ; Emm. Hiel ; Van Even, archiviste de la ville de Louvain ; Jan Bockx, etc., etc.
Les députations de l'Association conservatrice de Bruxelles et des Avant-Gardes, précédées de deux porteurs portant de magnifiques couronnes, sont arrivées à 10 h. 1/2 à la mortuaire, sous la conduite de MM. Nothomb, comte de Grünne, baron Joly, Nerinckx, De Jaer, Posschelle et Hon. De Winde.
Peu de temps après, le vénérable curé de N.-D. de Bon-Secours, entouré du clergé paroissial, est venu procéder à la levée du corps...
Une foule énorme stationnait dans la rue du Midi. Mais pas de troupes. M. Stroobant avait décliné. par testament, les honneurs militaires. Il avait exprimé aussi le désir qu’aucun discours ne fût prononcé sur sa tombe. Cette volonté a été scrupuleusement respectée.
Mais ce que la modestie du regretté représentant n’a point pu empêcher, c'est l'assistance de tous ses amis - tant vieux que jeunes. Nos avant-gardes figuraient nombreuses dans le cortège avec leurs étendards voilés de crêpe. Remarqué les gildes de Saint-Michel et de Saint Georges ; les jeunes-gardes de Cureghem, de Laeken, de Schaerbeek, d(Etterbeek.
N’oublions pas de citer la Fédération des Indépendants, qui a déposé sur le cercueil une superbe couronne ; la société royale De Wijngaard, qui a rendu avec une rare correction les honneurs à son cher président, et de nombreuses sociétés flamandes, toutes avec les drapeaux voile de crêpe.
A l'issue du service funèbre, la dépouille mortelle de M. Stroobant a été conduite au cimetière bénit de Wemmel... En somme, funérailles simples, mais qui n'en ont pas moins été un bel hommage pour l’excellent homme que Bruxelles vient de perdre.
(Extrait de La Trique, du 12 mai 1889, vol. 19)
M. Stroobant, le député indépendant - lisez clérical - de Bruxelles, est mort lundi dernier.
Pendant les cinq ans qu'il a siégé à la Chambre, ce député n’a jamais pris la parole.
C'était un représentant muet comme il y en a beaucoup.
Etre mut, après tout, est encore une qualité. C'est la seule façon, pour un grand nombre d’hommes politiques, de ne pas dire de bêtises !
(F. Jos. VAN DEN BRANDEN, J.G. FREDERIKS, Biographisch woordenboek der Noord- en Zuidnederlandsche letterkunde, Amsterdam, L.J. Veen, 1888-1891, pp. 766-767)
Stroobant (Eugeen Edward), den 30 Jan. 1819 geb. te Turnhout, waar hij zijn eerste onderricht genoot. Na het voltooien zijner humaniora in het Stadscollege te Diest (1836), legde hij zich op de studie voor het notariaat toe. In 1838 stichtte hij te Turnhout, met eenige vrienden, het Genootschap ‘Trouw en Broederliefde’, dat in 1840 een bundel dicht- en proza-stukken zijner leden onder den titel ‘Heibloemen’ uitgaf, en later in het Genootschap ‘De Dageraad’ werd herschapen. In 1840 vestigde hij zich te Brussel, waar hij in 1842 met eenige andere flaminganten het Nederduitsch Taal- en Letterkundig Genootschap stichtte en sedert dien tijd bleef hij ijverig werkzaam ter bevordering der letter- en tooneelkunde en ten voordeele der Vlaamsche Beweging, waarom hij in 1857 tot lid der Vlaamsche Grieven-commissie werd benoemd. Stroobant bekleedde zijn notarisambt achtereenvolgens te St.-Pieters-Leeuw (27 Juli 1855), te St.-Gilles (6 Sept. 1869) en te Brussel (26 Maart 1874), waar hij op 10 Juni 1884 tot Volksvertegenwoordiger werd gekozen en overleed op 5 Mei 1889.
Behalve de bijdragen voorkomende in de Heidebloemen (Turnhout 1840), De Noordstar (Antw. 1842), Het Vaderland (Antw. 1844), De Vlaemsche Stem (Bruss. 1846-'47), De Moedertael (1849) en meer andere tijdschriften en bladen, gaf hij in het licht: Myne eerste vlerken, Turnh. 1842; Een winteravond in de Kempen, dry berymde volkslegenden, Antw. 1844; Victor Hugo's balladen, Antw. 1845; De tooneelliefhebbers, of de pryskamp van uiterlyke welsprekendheid, blyspel met zang in één bedryf (bekroond), Bruss. 1849; De Wiskunstenaer, of het gevlugte Juffertje, kluchtspel, in één bedryf, naer P. Langendijk, Bruss. 1849; Eene traen op het graf van de eerste koningin der Belgen, Bruss. 1850; Rue des Pierres No. 60. een Vlaemsch stuk met een Franschen titel, in één bedryf, Bruss. 1852; Raed en Daed, blyspel met zang in één bedryf, Bruss. 1852; De Veldwachter, blyspel met zang in één bedryf, Bruss. 1853; Hulde aen Belgie's Kroonprins, Ode, Bruss. 1853; De Landbouw, leerdicht, Brugge 1853; Gedichten, Gent 1855; Zegezang op de XXVe verjaring van 's konings inhuldiging, Bruss. 1856; Een Knecht voor twee Meesters, kluchtig zangspel in één bedryf, Bruss. 1864; De Saluceërs uit Silvio Pellico, Bruss.; Met F. Roelants gaf hij uit: De Belgen in 1848, volksdrama in één bedryf, Bruss. 1851; en met S. Willems, Willem Beukels, zangspel in één bedryf, Bruss. 1853. Verder bewerkte hij naar het Duitsch en het Fransch verscheidene drama's en blijspelen voor ons tooneel, terwijl hij ook liederen en koren dichtte, welke op muziek werden gebracht.
Voir aussi :
Stroobant, Eugeen E., dans De Digitale Encyclopedie van de Vlaamse beweging (consultée le 6 novmbre 2025)