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Philippot Martin (1843-1934)

Philippot Martin, Jules liberal

né en 1843 à Charleroi décédé en 1934 à Forest

Représentant entre 1890 et 1894, élu par l'arrondissement de Charleroi

Biographie

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(Extrait de La Gazette de Charleroi, du 2 février 1934)

Nous ne pouvons au devoir de rappeler l’extrême popularité dont M. Jules Philippot a joui pendant les longues années qu’il a vécues au pays de Charleroi. Il n(est pas un de nos concitoyens qu'il ne connut par son prénom et son obligeance était sans bornes.

Il fut pendant plusieurs termes l’un des élus favoris du parti libéral de notre arrondissement et, avec la brillante pléiade des Pirmez, des Sabatier, des Casimir Lambert, il en défendit en toute pertinence les intérêts industriels à la Chambre. Chacun sait, en effet, que dans les milieux d'affaires il occupa longtemps et occupait encore dans ses dernières années des places de premier plan.

La Gazette de Charleroi l’a compté au nombre de ses fondateurs et il n’a jamais cessé d'être des nôtres. Malgré son âge avancé Il est mort dans la plénitude de ses moyens intellectuels.

Nous présentons à sa famille nos condoléances les plus sincères.


(Extrait de La Gazette de Charleroi, du 5 février 1934)

Funérailles de M. Philippot

Les funérailles de M. Jules Philippot, ancien député libéral de Charleroi, ont eu lieu samedi après-midi_ Selon le désir du regretté défunt c'est à Courcelles où il avait longtemps vécu et dont il avait toujours gardé le meilleur souvenir, qu'il a été inhumé.

Aussi, nombreuses étaient les personnalités courcelloises qui, ainsi que nos amis libéraux de l’arrondissement, avaient voulu rendre à M. Philippot un dernier hommage et qui se trouvaient au cimetière lorsque le corbillard y pénétra.

Parmi elles nous avons noté Marcel Brux, président du cercle libéral de Courcelles ; Leplat, directeur des Glaces de Charleroi à Roux ; Duvivier, directeur des de Moustier ; Becart, directeur des Verreries Bennert et Bivort, à Courcelles ; Mestié, ingénieur aux Glaces de Courcelles ; Jules Cognioul. industriel Charleroi ; Buchet, fils, notaire honoraire à Courcelles ; Buchet fils, notaire à Courcelles ; Victor Vilain, bâtonnier de l'ordre des avocats ; le colonel Cherruy ; l’avocat Lemaire, conseiller communal à Courcelles et député suppléant ; Henri Stranard, avocat à Gosselies ; Henri Cristel, conseiller provincial.

Nous nous excusons si nous avons pu en omettre d'autres.

Devant la tombe, M. Marcel Brux, au nom des groupements libéraux de Courcelles, prit le premier la parole et prononça le discours suivant qui sut évoquer toute la carrière du défunt.

« Il est des circonstances douloureuses dans lesquelles le devoir devient bien pénible à remplir ; celui qui m'incombe aujourd'hui m’attriste profondément. C'est en proie une légitime émotion que je viens au nom des groupements libéraux de Courcelles adresser un suprême adieu à notre grand bienfaiteur et ami, M. Jules Philippot que la mort nous a ravi à un moment où personne d'entre nous ne s’y attendait Nous nous disposions, en effet, à célébrer, dans quelques jours, son quatre-vingt-onzième anniversaire.

« Bien qu'habitant la capitale. M. Philippot avait conservé de Courcelles un inoubliable souvenir. Il y avait passé une bonne partie de sa vie et il avait, de ce fait, voué à notre belle commune un attachement inaltérable.

« Les éminentes qualités de caractère, sa nature franche et loyale lui avaient valu l'estime et la sympathie de tous. Animé de noble désir de se dévouer aux œuvres de ses concitoyens. M. Jules Philippot était, depuis de longues années, membre protecteur du Cercle Libéral.

« Il était le doyen d’âge des membres de nos groupements et ce titre il a bien mérité du parti libéral courcellois.

« Je me souviens encore de la joie avec laquelle il m'accueillit lors de ma dernière visite, il y a mois : il était heureux et fier, disait-il alors de voir les libéraux de Courcelles travailler sans relâche pour le triomphe des belles idées de notre parti, idées pour lesquelles il avait tant lutté jadis, alors qu'il habitait notre commune.

« Hélas ! le destin ne nous a permis de conserver quelques années encore, celui que nous pleurons aujourd’hui. Nous en sommes profondément affectés, car nous perdons en lui, nous le savons, un grand philanthrope au caractère affable et un ami au cœur généreux.

« Cependant. nous nous consolons quelque peu, parce que M. Philippot a choisi sa demeure éternelle, ici, au milieu de tous ses anciens amis disparus, eux, depuis longtemps. Car M. Philippot possédait à Courcelles de nombreux et bons amis. Il suffit pour s’en convaincre d'évoquer la grandiose manifestation qu’ils avaient organisée en son honneur le dimanche 17 juin 1894 (mil huit cent quatre-vingt quatorze) pour fêter, comme on l'appelait alors, le plus populaire des députés de Charleroi.

« La commune de Courcelles, ce jour-là, était en fête, les façades étalent pavoisées, des arcs de triomphe étaient dressés et des banderoles aux inscriptions laudatives traversaient les rues. Courcelles, en fêtant M. Philippot, fêtait un excellent et un vaillant libéral, un de ceux dont la boutonnière n'arbore qu'une décoration : le bluet symbolique de nos luttes et de nos espoirs.

« Grand industriel, M. Jules Philippot dirigeait à cette époque-là les Charbonnages de Falnuée depuis 22 ans.

« Son activité, qui était proverbiale, s'étendait à l'administration de la Verrerie Jonet, de la Glacerie de Moutier, de la fabrique de poudre de Marcinelle et de la Banque de Charleroi.

« Il avait débuté dans la carrière politique au conseil communal de Courcelles en 1878. Il était conseiller provincial lorsque les électeurs du bassin le désignèrent en mars 1890 pour remplacer à la Chambre M. Eudore Pirmez.

« Ce député sympathique entre tous, ce représentant bon enfant, au sourire accueillant et franc était aussi major-commandant la Garde Civique de Courcelles, président du Conseil de l'Industrie et du Travail de la région. Après avoir été président du Comité scolaire.

« Tout Courcelles avait voulu contribuer à la manifestation Philippot sans distinction de parti, ce qui prouve bien l'universelle sympathie dont jouissait ce grand homme de bien.

« Puissent son incessant labeur et sa belle activité au cours de sa longue et brillante carrière, servir d'exemples aux générations actuelles.

« Puissent nos regrets sincères et l'hommage que cette assistance rend à sa mémoire, adoucir s'il est possible la douleur de sa veuve, de sa famille et de ses amis.

« Cher M. Philippot, au nom de groupements libéraux de Courcelles dont vous étiez l'un des plus puissants soutiens, au nom de tous ceux qui ont pu apprécier votre bon cœur et votre générosité, en mon nom personnel j vous adresse un cordial et suprême adieu. »

Quatre autres discours furent ensuite prononcés : par M. Jacons au nom des Glaces de Bohème: par M. Frerichs, au nom de la Convention internationale des Glaceries; par M. Lambert au nom de la section au de ex-sous-officiers de l'armée et par M. l’avocat George, au nom de la Loge « La Charité. »

Puis ce fut l’ensevelissement de ce bon et brave homme, dont on gardera longtemps encore le doux souvenir.


(Extrait de La Gazette de Charleroi, du 7 février 1934)

Les funérailles de M. Jules Philippot

Nous avons reproduit, en rendant compte des funérailles du regretté M. Jules Philippot, le discours de M. Brux.

Voici l’éloge funèbre prononcé par M. Ch. Frérlchs. directeur de la Convention internationale des Glaceries :

« Une douloureuse mission m'échoit.

« Je viens apporter ici l'hommage de la Convention Internationale des Glaceries, en excusant son Président, M. Lucien Delloye, administrateur-directeur des Glaceries de la Compagnie de Saint-Gobain, que son grand âge et l'état de sa santé empêchent de donner personnellement à celui que nous pleurons, un dernier témoignage d'estime et d'affection.

« Jules Philippot appartenait à ce groupe d'hommes éminents aux idées larges et aux vastes conceptions qui, en créant notre organisme, en août 1904, ont eu une claire vision des nécessités de l'heure et ont trouvé les moyens les plu aptes à surmonter les difficultés dans lesquelles notre industrie se débattait.

« D'ailleurs, avec Auguste Robert ct Adolphe Cuttier, qui étalent de sa génération, avec Jules Detry et Joseph Danly. et, plus tard, avec Jules Henin et Arthur Limelette, il fut un des grands animateurs de l'Industrie des Glaces en Belgique.

« En 1883, avec son ami Robert, il avait créé la Glacerie de Moustier, dont était administrateur. Il avait, d'autre part, participé à la constitution de la Rheinische Spiegelglasfabrik à Eckamp. Là, également, jusqu'en ces derniers années, il fut longtemps un conseiller et un administrateur écouté. Enfin, il avait présidé, il y a quelques mois, le Conseil de la Société des Glaceries t Charbonnages de Bohême avec la collaboration de M. Zlegler. Ce fut son œuvre maîtresse dans l'Industrie verrière.

« Ce grand réalisateur avait, lors de la Création de la Convention, une expérience déjà longue des questions industrielles sur le plan international. Les liens qui unissent les divers éléments de l'industrie européenne ne lui étalent pas inconnus et il avait une conception très nette de la solidarité économique existe entre les Nations. Son activité incessante l'avait conduit dans des domaines très différents et, à deux reprises, ses concitoyens l'avaient envoyé au Parlement.

« Sa collaboration à l'activité de la Convention et aux travaux de ses Comités avait fait apprécier son grand bon sens, sa haute intelligence et sa compétence indiscutée dans la conduite des affaires.

« Lors de son quatre-vingt-dixième anniversaire, les membres de la Convention, en lui adressant leurs félicitations, avaient voulu lui exprimer, en même temps les vifs regrets que leur causait son absence. Jules Philippot avait dû renoncer à assister aux réunions. mais doyen d'âge des représentants des sociétés constituant notre organisme, il avait continué à s'y intéresser, aussi bien qu'à tout ce qui touchait l'Industrie des glaces. Trop de souvenirs l'attachaient à ses collègues. Il avait contribué à créer cette ambiance amical et confraternelle qui, au sein de la Convention, facilite la solution des multiples problèmes que soulève l'évolution constante de l’industrie et dont l’étude ne laisse à ses dirigeants aucun repos.

« La disparition de Jules Philippot frappe la Convention d'un deuil cruel. Elle perd en lui un vieil et fidèle ami.

« Comme tous ceux qui l'ont vu à l'œuvre, elle conservera de lui le souvenir durable d'un homme d'action et d'un grand optimiste qu'Il a toujours été, même au milieu des préoccupations les plus absorbantes.

« Il pouvait contempler avec fierté et orgueil un long passé marqué par de nombreux succès. Son existence s'achevait dans une tranquillité sereine.

« Il s'en est allé maintenant vers la sérénité éternelle.

« En saluant une dernière fois Jules Philippot au nom de ses collègues et amis de la Convention, je me fais leur interprète en adressant à sa famille l’expression bien sincère de leurs condoléances émues et en lui disant la part qu'ils prennent à son deuil. »