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Noël Ferdinand (1852-1936)

Portrait de Noël Ferdinand

Noël Ferdinand, Joseph, Ghislain catholique

né en 1852 à Piéton décédé en 1936 à Charleroi

Représentant entre 1886 et 1894, élu par l'arrondissement de Charleroi

Biographie

(Extrait de La Gazette de Charleroi, du 10 octobre 1936)

Mort de Maître Noël, doyen du barreau de Charleroi

Hier, dans la matinée, une triste nouvelle jetait la consternation au Palais de Justice et se répandait bien vite en ville : Maître Noël, doyen du barreau de Charleroi, venait de s’éteindre doucement.

Sans doute, on le savait souffrant depuis quelques semaines déjà et l’on n’ignorait pas son âge, son grand âge, mais on voulait croire et espérer encore que ce beau vieillard, auquel naguère encore on n’aurait jamais donné ses quatre-vingt-quatre ans échapperait au sort commun. Car il était de ces hommes de bien que l’on voudrait garder toujours pour les proposer en exemple aux générations qui les suivent. Hélas ! la maladie fut la plus forte. Ferdinand Noël est mort. Un grand honnête homme n'est plus.

Honnêteté, droiture. tels furent, en effet, les grands et beaux principes qui inspirèrent toujours la longue et noble carrière du regretté défunt dont la parfaite simplicité s'alliait par ailleurs à l’élégante finesse d'un esprit très cultivé et vraiment racé. Aussi, Maître M. Noël ne comptait que des sympathies et des amitiés dans tous les milieux aussi bien qu’au barreau et dans la magistrature et s’il avait pu, autrefois, quand il fut mêlé aux luttes politiques, avoir des adversaires, qui d’ailleurs l’honoraient justement, il n’eut jamais d’ennemis.

Né à Piéton le 2 janvier 1852, Ferdinand Noël, après de brillantes études, obtenait son diplôme d’avocat le 19 août 1874 et le 22 décembre 1877 le barreau de Charleroi l'accueillait dans son ordre où Il devait longtemps tenir une si grande place. Rendant hommage à sa probité morale et professionnelle autant qu’à son talent si nuancé, su plein de tact et d’émotion, c’est par six fois que ses confrères l’appelèrent à la plus haute dignité, à la plus méritée aussi, en le choisissant pour bâtonnier en 1892, 1898, 1908, 1918, 1924 et 1934. En cette dernière année, le 9 décembre, ils célébrèrent du même coup son soixantième anniversaire professionnel, et cet admirable couronnement d'une si longue activité intellectuelle fut vraiment la fête de l'amitié.

Pourtant, cette activité que la mort seule vient d'interrompre et qui aurait amplement suffi à remplir l'existence d'un homme aussi attaché à sa mission ne fut pas la seule de Maître Noël. Venu à la politique, il n’avait eu qu'à rester lui-même pour être porté à la présidence de l'Association Catholique de Charleroi d’abord, à la députation ensuite puisqu'il fut jadis député de Charleroi.

Et s'il avait, depuis longtemps, abandonné les luttes du forum. il n'en continuait pas moins défendre. ailleurs encore qu'au prétoire, une cause qui lui fut toujours chère, celle de notre langue, de notre culture et de notre esprit latins. Grand ami de la France dont rapprochaient ses sentiments et sa formation, il fut pendant quinze ans l'âme et le président de ce groupement carolorégien d'Amitiés Françaises où l’on ressentira aussi douloureusement sa perte et où l’on regrettera longtemps cet art si simple avec lequel, en quelques mots, il établissait le contact entre le conférencier et son auditoire.

Oui, partout, dans tous les milieux et chez tous ceux qui l'approchèrent, ne fût-ce que dans une salle de conférence, la disparition de cet homme de bien, de ce vir bonus, dicendi peritus sera longuement déplorée. Car avec Maître Noël, c'est une des belles figures de Charleroi que l'on enterrera lundi à 11 heures, après un dernier éloge que le barreau et la magistrature lui auront rendu le même jour, à 9 heures, dans la première Chambre du Palais de Justice.

Et nous associant de tout cœur à tous ces regrets, à tous ces éloges, nous prions Mme Noël et sa famille de trouver ici l'expression profonde de nos sincères condoléances.


(Extrait de La Libre Belgique, du 10 octobre 1936)

Mort de M. le bâtonnier Ferdinand Noël, à Charleroi

De notre correspondant :

De Charleroi, on annonce la mort à l’âge de 84 ans, de M. le bâtonnier Ferdinand Noël, doyen du barreau de Charleroi.

Maître Noël, qui était le frère jumeau de feu Mgr Noël, inspecteur diocésain principal du diocèse de Tournai. était né à Piéton le 2 janvier 1852. Il avait obtenu son diplôme le 19 août 1874 et s'était inscrit au tableau de l'ordre des avocats de Charleroi le 22 décembre 1877.

Il fut élu six fois bâtonnier, en 1892. 1898, 1908, 1918. 1924 et 193, date à laquelle il célébra dans des fêtes mémorables son 60ème anniversaire professionnel.

Maître Noël était d'une distinction rare et d’une courtoisie raffinée, esprit fin, lettré, pétillant, dont le commerce était un agrément de tous les instants.

Non seulement les Carolorégiens mais le Palais tout entier regretteront cette curieuse et attachante figure qui fut surtout et avant tout un avocat.

Il n’y a pas si longtemps, il était encore à la barre, car on pourra dire qu'il a accompli ses devoirs professionnels jusqu'au dernier jour.

A l'audience, ses adversaires redoutaient autant ses traits que son argumentation ; il était parfois d'une causticité mordante, mais il amusait plus qu'il ne blessait.

Tout jeune il s'intéressa à la chose publique et il y a un peu plus de 40 ans il représentait les catholiques de Charleroi la Chambre des représentants.

Son passage au Parlement fut de courte durée. Il rentra dans le rang jusqu'au moment où il fut appelé à la présidence de la Fédération catholique de Charleroi. Auparavant, il avait été conseiller provincial et communal.

Il avait consacré ses dernières années au cercle des Amitiés Françaises qu'il présida depuis sa fondation.

Avec Maître Noël disparait une vieille figure carolorégienne qui avait l'estime de tous ses concitoyens.