Niezette Thomas, Henri, Joseph socialiste
né en 1857 à Henri-Chapelle décédé en 1933 à Hèvremont
Représentant 1894-1898 et 1913-1914 et 1921-1929 , élu par l'arrondissement de Verviers(Extrait de La Chambre des représentants en 1894-1895, Bruxelles, Société belge de Librairie, 1896, p. 379)
NIEZETTE, Thomas-Henri-Joseph,
Représentant socialiste pour l’arrondissement de Verviers, né à à Henri-Chapelle, le 29 novembre 1857.
Cultivateur et cabaretier à Dolhain, M. Niezette a été élu membre de la Chambre des représentants au scrutin de ballottage du 21 octobre 1894, par 27,060 voix, en opposition aux catholiques. Au premier tour, il avait obtenu 15,374 suffrages ; les catholiques, 19,00 ; les libéraux, 9,000, et les progressistes, 7,000.
Membre fondateur et administrateur de la Banque agricole de Goé-Limbourg, M. Niezette est l'auteur d'une proposition de loi portant organisation d'une représentation professionnelle de l'agriculture
(Extrait de Le Peuple, du 3 février 1933)
Jeudi matin. nous parvient une nouvelle qui affligera les militants ouvriers.
Thomas Niezette, ancien député de Verviers, n’est plus.
II emporte avec lui un lambeau du passé, de ces heures agitées qui précédèrent 1894, où le prolétariat bouillonnait et organisait dans sa misérable existence, ses premiers assauts, au patronnat insatiable et contre une bourgeoisie sans scrupule.
En octobre 1894, la Fédération Socialiste Verviétoise s’était réunie en Congrès à DoIhain, et venait de dresser une liste de candidats à présenter aux élections toutes proches. Les noms de Jean Malempré, Gierkens et Dauvister s'y trouvaient déjà rassemblés, lorsque notre vieux camarade Nic. Dubois, de Dolhain, signala à l’attention du Bureau la personnalité de Thomas Niezette, petit cultivateur de Hèvremont, déjà lecteur assidu du Peuple à cette époque, ce qui n'est pas peu dire, et qui se montrait très sympathique au mouvement ouvrier naissant. Une démarche fut faite le même jour à Hèvremont et Thomas Niezette accepta d'emblée le pot de confiance qu'on lui proposait.
Il devait, dès ce jour-là, devenir le représentant socialiste attitré de nos campagnes.
L'élection de 1894 fut une bonne journée pour le socialisme naissant puisque Malempré. Gierkens, Dauvistr furent élus ; et même Thomas Niezette entra au Parlement, grâce à l’appui des libéraux au second tour du scrutin.
Il est vrai que les libéraux de 1894 furent aussi incohérents que ceux de 1932 puisque aussi bien, quatre ans plus tard, ils votèrent, avec la même conviction, contre nos candidats.
Thomas Niezette n'a jamais siégé au Parlement que par intermittence, un peu au hasard événements. qui ne furent pas toujours favorables au socialisme, mais on peut dire que, jusque 1929. date de sa retraire, il n’a cessé de combattre dans le Parti, dont il a partagé toutes les joies et toutes les douleurs.
Thomas Niezette s'est signalé par son assiduité au Parlement et par sa grande activité à la Commission de l’agriculture. Il fut aussi conseiller communal et même échevin de la ville de Dolhain-Limbourg.
Et puis, l'âge est venu, courbant les épaules et blanchissant la barbe de ce petit paysan volontaire et tenace.
Nous l'avons rencontré souvent encore ces derniers temps : il trouvait la force nécessaire pour faire à pieds le long chemin de Hèvremont à Stembert, d'où le tram l'amenait en ville.
Un coup de téléphone nous a annoncé ce matin son décès, survenu dans sa petite maison de Hèvremont, où Thomas Niezette a passé toute sa vie.
La classe ouvrière verviétoise, qui n'oublie pas ceux qui l'ont aidée dans la détresse profonde des premières heures du socialisme, ressentira douloureusement le deuil qui frappe la famille de l'ancien député socialiste de Verviers.
La Fédération Socialiste Verviétoise salue la dépouille mortelle de celui qui, pendant tant d'années, fut son collaborateur dévoué et adresse à la famille de Thomas Niezette l'expression de ses sincères condoléances.
En outre, selon le site du Maîtron, consulté le 7 décembre 2025, (notice biographique de JORIS F.), Thomas Niézette :
- est connu au début des années 1890 pour être un des rares lecteurs du Peuple dans le milieu rural ;
- n’est pas repris sur la liste électorale socialiste de 1898, la préférence ayant été accordée à Louis De Brouckère ; il est réélu à plusieurs reprises à partir de 1913 :
- devient conseiller communal à Limbourg (1900-1926) et échevin de l’état civil (1901-1926) l’année suivante.