Lambillotte Pierre, Joseph socialiste
né en 1852 à Jumet décédé en 1919 à Jumet
Représentant 1894-1919 , élu par l'arrondissement de Charleroi(Extrait de La Chambre des représentants en 1894-1895, Bruxelles, Société belge de Librairie, 1896, pp. 356-357)
LAMBIOTTE, Pierre-Joseph,
Représentant socialiste pour l’arrondissement de Charleroi, né à Jumet le 16 novembre 1952
M. Lambillotte fréquenta l'école primaire jusqu'à l'âge de 12 ans.
Après avoir fait son apprentissage dans les verreries à bouteilles, il exerça la profession de verrier à vitre, puis celle de souffleur. En 1887, travaillant aux Verreries Lejeune-Hiernaux, il fut assez grièvement blessé et se vit obligé de renoncer au métier qu'il s'était choisi.
Il fait partie de l'Union verrière depuis 1883, et lorsque. le 15 août 1888, Falleur fut contraint de quitter le pays, M. Lambillotte le remplaça comme secrétaire de cette association.
Nommé en 1889 secrétaire général pour la Belgique de l’Ordre des Chevaliers du travail, il fut choisi par les ouvriers mineurs pour les représenter aux différents Congrès socialistes.
Candidat des ouvriers verriers, M. Lambillotte a été élu membre de la Chambre des représentants au ballottage du 21 octobre 1894 par 69,647 suffrages, en opposition aux catholiques. Il avait obtenu au premier tour de scrutin 57,002 voix, contre 36,238 accordées au plus favorisé des catholiques et 23,593 au plus favorisé des libéraux.
Dans la séance du 10 janvier 1895, se faisant l'interprète de ses mandants, il interpella le gouvernement à l'effet d'obtenir une mesure métrique uniforme pour la confection des manchons à souffler, et ce dans le but d'empêcher le constant agrandissement de la mesure en pouces et d'en rayer ainsi la concurrence entre patrons.
(Extrait du Peuple, du 15 décembre 1919)
On nous téléphone ce soir, samedi, la mort de Joseph Lambillotte, membre de la Chambre des Représentants, qui, il y a quelques semaines, était l’objet d’une touchante manifestation.
Nous saluons la mémoire de notre ami, en même temps que nous présentons à tous les siens, nos vifs sentiments de condoléances.
Lambillotte appartenait à la corporation des verriers. Blessé dans un accident de travail, il dut abandonner son métier et se consacra, tout entier, à la défense de la classe ouvrière.
Avec Oscar Falleur, l'une des innocentes victimes de l'affaire des incendies de Baudour, en 1886, il organisa l'Union verrière, qui devint bientôt l'un des plus puissants syndicats du pays.
Entouré de l'estime de tous et de la vive affection des camarades qui le voyaient à l'œuvre, il fut appelé à soutenir le drapeau dans la triomphale élection du 14 octobre 1894. Les électeurs carolorégiens l’envoyèrent occuper à la Chambre le siège qu'il ne devait quitter que pour mourir.
Echevin à Jumet, il se consacra avec zèle aux affaires communales, apportant dans l'accomplissement de son devoir d’édile la dévouement tranquille, la constances dans le travail qui le distinguaient à l'Union verrière, à la Chambre, à la Fédération socialiste de Charleroi.
On ne peut, sans émotion, se rappeler son geste suprême de mandataire de la Nation. Lorsque, à la Chambre, sonna l'heure du scrutin sur le suffrage universel, on vit Lambillotte déjà touché par l'aile de la mort, porté plutôt que soutenu par ses camarades, apparaître à son banc. Au bord de la tombe, il retrouvait encore la force de sanctionner par son vote l'égalité électorale au triomphe de laquelle il avait sacrifié quarante années d’une vie de labeur et de combats.
Il ne devait plus siéger au Parlement.
Il vécut pour les travailleurs.
Les ouvriers ne l'oublieront pas.
(Extrait de Vers l’Avenir, du 16 décembre 1919)
On annonce la mort de M. Joseph Lambillotte, député socialiste de Charleroi.
Ancien ouvrier, M. Lambillotte était à la Chambre parmi les premiers élus socialistes, le 14 octobre 1894. Il y avait siégé assidûment, s'occupant surtout des questions ouvrières et y était veau pour la dernière fois il y a quelques semaines, pour prendre part au vote du S. U. pur et simple. Alors déjà, il était très gravement malade et n’avait pu gagner son banc qu'avec l'aide de deux de ses collègues. La Chambre avait salué avec émotion cet acte d'énergie.