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Henricot Emile (1838-1910)

Portrait de Henricot Emile

Henricot Emile, Edouard libéral

né en 1838 à Ham-sur-Sambre décédé en 1910 à Alexandrie (Egypte

Représentant entre 1888 et 1896, élu par l'arrondissement de Nivelles

Biographie

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(Extrait de La Chambre des représentants en 1894-1895, Bruxelles, Société belge de Librairie, 1896, pp. 342-343) HENRICOT, Émile-Edouard, représentant libéral progressiste de l’arrondissement de Nivelles, né à Ham-sur-Sambre, le 29 janvier 1838

Élève de l'Université de Liége, M. Henricot est porteur du diplôme d'ingénieur honoraire des mines et de celui d'ingénieur civil des arts et manufactures.

II fait partie depuis vingt-neuf ans du Conseil communal de Court-Saint-Etienne sans que son mandat ait subi la moindre interruption. Il entra au Conseil provincial du Brabant en 1882 et n'abandonna ces fonctions que pour devenir, en 1888, membre de la Chambre des représentants.

Élu par l'arrondissement agricole de Nivelles et réélu jusqu'à ce jour malgré plusieurs échecs partiels éprouvés par la liste dont il faisait partie, il s'est occupé particulièrement des questions intéressant l'agriculture. Au ballottage du 21 octobre 1894, il recueillit 29,412 voix.

II est partisan du système de bail à fermage variant suivant le prix de vente des denrées agricoles; il formula une proposition de loi tendant à appliquer ce système de location aux biens appartenant aux administrations publiques.

Industriel à Court-Saint-Etienne, M. Henricot a été président de la Bourse des métaux à Bruxelles pendant les années 1889 et 1890 ; il est actuellement administrateur de la Société anonyme des Glaces d'Auvelais, de la Société anonyme des Forges d'Aiseau et de l'Association sucrière de Genappe.

Il dirigea, également comme président, l'Association libérale de l'arrondissement de Nivelles.

M. Henricot a été major de la garde civique de Floreffe.

II est chevalier de l'Ordre de Léopold.


(Extrait du Journal de Charleroi, du 3 mars 1910)

M. Emile Henricot, sénateur provincial du Brabant, ancien député de Nivelles, vient de mourir à Alexandrie, au cours d’un voyage d’affaires, ainsi que nous l’avons annoncé hier.

Conseiller communal à Court-Saint-Etienne, où il possédait un important établissement industriel, pendant vingt-neuf ans député de Nivelles, il siégeait maintenant au Sénat.

M. Hemricot était né le 29 janvier 1838, à Ham-sur-Sambre, et avait fait ses études d’ingénieur à l’Université de Liége.

Au Parlement, il avait formulé une proposition de fermage à bail, fermage variant suivant le prix de vente des denrées agricoles.


(Extrait de Annales parlementaires de Belgique. Sénat, session 1909-1910, séance du 8 mars 1910, pp. 327-328)

Notification du décès de M. Henricot, sénateur

M. le président se lève et prononce le discours suivant, que le Sénat écoute debout. - Une douloureuse nouvelle nous est parvenue pendant la courte trêve de nos travaux.

M. Emile Henricot, l'un de nos collègues les plus estimés et les plus assidus, que nous avions vu, il y a quelques jours a peine, plein de vigueur et de santé, prendre encore part à nos débats, vient de mourir presque subitement sur une terre lointaine.

Ingénieur de talent, diplômé de l'université de Liége, notre regretté collègue avait, par une vie toute de travail, coopéré largement aux progrès industriels du pays.

Pendant près d'un demi-siècle, il s'était consacré aussi, avec un grand dévouement, à la chose publique.

Au conseil provincial du Brabant, à la Chambre des représentants, au Senat, partout il a laissé des traces marquantes de son passage par une participation active à tous les travaux qui sollicitaient son expérience des affaires et l'appui de son jugement sûr et réfléchi.

L'amélioration de notre outillage économique, et surtout l'expansion belge, trouvaient en lui un ardent défenseur. Les discours qu'il a prononcés au Sénat sur ces importantes questions dénotent de sa part un constant souci de la prospérité croissante de notre chère patrie.

Très sensible à la grande perte qu'il vient de faire, le Sénat tiendra à s'associer à la profonde douleur de Mme Henricot et de ses enfants et il voudra, sans aucun doute, charger son bureau de transmettre à la famille éplorée de notre regretté collègue l'expression émue de ses sentiments de condoléance. (Très bien ! Marques unanimes d'assentiment.)

M. Schollaert, ministre de l'intérieur et de l'agriculture. - Messieurs, au nom du gouvernement, je m'associe à l'éloge que vient de faire du regretté défunt l'honorable président de cette assemblée. Il m'a été donné, durant ma carrière déjà longue, de rencontrer l'honorable M. Henricot d'abord au conseil provincial du Brabant, ensuite à la Chambre des représentants et, comme ministre ayant le droit de pénétrer dans votre assemblée, de le rencontrer ici, toujours dévoué à la chose publique, toujours s'occupant de questions économiques et, comme vient de le dire l'honorable président, de notre outillage national. J'ai donc pu apprécier les qualités du regretté défunt, et c'est avec émotion que je me joins, au nom du gouvernement, à l'éloge qui vient d'être prononcé.

M. Henricot était un collègue de rapports très agréables et très surs. Il appartenait à une autre opinion que celle que je professe, mais j'ai toujours rencontré en lui un collègue aussi aimable que personnellement dévoué à ceux qu'il connaissait. C'est assez dire que je ressens particulièrement la perte que vous éprouvez. Je me joins aux éloges de votre honorable président, et je prie le Senat d'agréer les condoléances du gouvernement.

M. J. Vandenpeereboom. - Messieurs, au nom de mes amis, j'exprime les vifs regrets que nous cause la mort de M. Henricot. Nous l'avons toujours eu en haute estime, parce qu'il apportait dans l'accomplissement de son mandat un grand dévouement aux intérêts du pays. La mémoire de notre regretté collègue restera vénérée parmi nous. (Très bien !)

M. Dupont. - La gauche du Sénat a été douloureusement éprouvée depuis quelques années. La mort nous a enlevé successivement De Coster, Lippens, de Kerchove et De Mot.

Elle nous prend aujourd'hui Emile Henricot, qui nous avait quittés récemment plein de vie et de santé.

Ce fut un ingénieur distingué, sorti de l'école de Liége, un industriel d'élite, habile et expérimenté, un patron généreux pour les ouvriers de ses usines.

Ses votes et ses discours, à la Chambre et dans notre assemblée, furent toujours ceux d'un libéral ferme et convaincu, animé d'un sage esprit de progrès et profondément dévoue à son parti et à nos institutions.

Ce fut aussi un collègue courtois et loyal, dont nous serrions tous volontiers la main et dont nous conserverons tous l'affectueux souvenir. (Vives marques d'approbation.)

M. Coppieters. - Messieurs, au nom de la gauche socialiste, je m'associe aux paroles élogieuses que vous venez d'entendre. Comme on vous l'a dit, M. Henricot était un collègue affable et d'une grande cordialité.

Dans l'examen des questions sociales et économiques, il avait une tendance généreuse vers les solutions démocratiques. La classe ouvrière lui en est reconnaissante, et c'est en son nom que j'adresse à la mémoire de notre regretté collègue un hommage ému et sincère. (Très bien !)


Voir aussi :

1° sur You Tube : Regards sur les Usines Emile Henricot (consulté le 14 novembre 2025)

2° Emmanuel LE PAIGE, Histoire des Usines Émile Henricot, ASBL "Le patrimone stéphanois", janvier 2002 (consulté le 14 novembre 2025)