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Fris Victor (1843-1913)

Portrait de Fris Victor

Fris Victor, Emile, Pierre, Marie catholique

né en 1843 à Malines décédé en 1913 à Bad Kissingen (Allemagne)

Représentant entre 1884 et 1900, élu par l'arrondissement de Malines

Biographie

(Extrait du Matin, le 12 juin 1913)

Mort d'un sénateur

Un télégramme reçu ce matin de Bad-Kissingen, station balnéaire située près de Wursbourg, en Bavière, annonce le décès inopiné dans cette localité e M. Victor Fris, sénateur provincial d’Anvers. M. Fris, qui souffrait depuis quelque temps d'un catarrhe bronchial, achevait une cure à Bad-Kissingen, où il se trouvait depuis trois semaines.

M. Fris était âgé de soixante-dix ans.

Après avoir été pendant de longues années député de l'arrondissement de Malines et rapporteur du budget des chemins de fer, il fut élu sénateur provincial le 16 juin 1900.

Le défunt était également président du conseil d'administration de la Société des chemins de fer vicinaux depuis 24 mai 1889.


(Extrait du Journal de Bruxelles , du 12 juin 1913 )

Mort de M. le sénateur Fris

M. Victor Fris, sénateur provincial d'Anvers, est mort mardi à Kissingen, où il s’était rendu ' était est pour faire une cure. M. Fris meurt à l’âge de soixante-neuf ans, après vingt-neuf années de vie parlementaires. Il représentant le canton de Malines au conseil provincial quand les électeurs de l’arrondissement le désignèrent - le 10 juin 1884 - pour aller occuper à la Chambre la place vacante par la retraite da M. de Kerckove.

A la Chambre, M. V. Fris conquit bien vite une place distinguée. Il avait l'élocution élégante et facile ; il avait aussi le sens des affaires. Aussi se consacrait-il de préférence aux débats de caractère économique.

Quand M. De Bruyn fut placé par 1leRoi appelé à la tête du département des Travaux publics, M. Fris fut appelé à lui succéder à la tête de la Société Nationale des Chemins de fer Vicinaux. Il s'occupa du reste activement d'affaires industrielles et financières.

Dans la suite il abandonna la Chambre pour passer au Sénat.

C'était un homme de haute valeur, de relations sûres et agréables. La nouvelle de sa mort sera accueillie avec de vifs regrets par tous ceux qui le connurent.

Nous prions sa famille d’agréer l'expression de nos chrétiennes condoléances.


(Annales parlementaires de Belgique. Sénat, Séance du 11 juin 1913, p. 339)

M. le président se lève et prononce le discours suivant, que le Sénat écoute debout. - Messieurs, une pénible et douloureuse nouvelle nous vient d'Allemagne. Notre distingué collègue M. Fris, qui avait été chercher un repos réparateur et dont tous nous admirions encore r. réc0emment la robuste santé, vient d'être enlevé soudainement à l'affection des siens, à l'estime profonde de tous ceux qui l'ont connu.

Avocat de talent, notre regretté collègue se voua très jeune à la chose publique.

Il représenta le canton de Malines au conseil provincial d'Anvers, de 1875 à 1884, époque à laquelle il fut investi d'un mandat pour Chambre, qui lui fut renouvelé sans interruption jusqu'en 1900.

M. Fris siégea dans la haute assemblée, depuis 1900, en qualité de sénateur provincial d'Anvers.

On peut dire de lui qu'il prit une part active dans toutes les discussions importantes qui eurent lieu au parlement

En 1885, notamment, partisan convaincu du libre échange, il combattit vigoureusement les droits d'entrée sur le bétail étranger.

Le projet de Code rural, en 1886, l'emploi de la langue flamande en matière répressive, la révision de la Constitution, les différents projets relatifs aux chemins de fer vicinaux, et bien d'autres, lui donnèrent l'occasion d'affirmer, de façon remarquable, ses connaissances multiples et son érudition dans de nombreux domaines.

Sa compétence spéciale le fit désigner, à maintes reprises, comme rapporteur du budget des chemins de fer, postes et télégraphes.

Depuis de longues années, notre regretté collègue était à la tête de la Société nationale des Chemins de fer vicinaux. Sa grande expérience des affaires, son dévouement inlassable ne contribuèrent pas peu au magnifique développement de leur réseau.

M. Fris laissera de profonds regrets parmi nous tous sans distinction de partis. Cordial, d'une grande franchise, il ne comptait que des sympathies unanimes.

Je vous propose, Messieurs, d'adresser à la famille si cruellement éprouvée du regretté défunt, l'expression émue de nos vives condoléances. (Très bien ! très bien !).

M. Berryer, ministre de l'intérieur. - Messieurs, au nom du gouvernement, je m'associe du plus profond du cœur à l'hommage que vient de rendre notre président à la mémoire du très sympathique et très distingue collègue qui vient d'être foudroyé par la mort sur la terre étrangère, au moment où il comptait la quitter pour revenir participer nos travaux. .

M. Fris, comme vient de le dire M. le président, appartenait à la lignée des anciens parlementaires. Il fut, au cours de sa très longue carrière politique, un ami toujours fidèle du gouvernement et pour ses adversaires un contradicteur toujours courtois. Homme d'autorité et d'expérience, esprit largement ouvert à tous les progrès, travailleur de premier ordre, associe à toutes les activités économiques du pays, caractère bienveillant et généreux, Victor Fris laissera un grand vide dans cette assemblée qui vient déjà d'être successivement éprouvée par plusieurs deuils cruels.

Il voulut bien, à une époque très reculée déjà, alors que je ne siégeais guère au banc du gouvernement, m'honorer d'une amitié dont je lui suis toujours resté reconnaissant, et c'est pourquoi je demande au Sénat de me permettre de mêler ma note d'émotion personnelle à l'hommage que je rends, au nom du gouvernement, à cet homme qui a toujours encouragé mes premiers pas dans la vie professionnelle et politique.

Victor Fris a vécu parmi nous entouré de la sympathie et de l'estime de tous. C'est ainsi qu'il vivra longtemps dans le souvenir recueilli que nous conservons aux meilleurs qui nous quittent.

M. J. Vandenpeereboom. - C'est avec une très vive et très pénible émotion, que je viens d'apprendre le décès de mon vieil ami et cher collègue M. Victor Fris.

J'ai débuté avec lui dans la politique, j'ai toujours eu avec lui des relations de cordiale amitié et j'ai pu apprécier son grand dévouement et ses sentiments élevés du devoir.

La droite s'associe aux éloges qui ont été adressés à sa mémoire. Nous conserverons de notre regretté collègue un souvenir affectueux et reconnaissant. (Très bien ! très bien !)

M. le comte Goblet d'Alviella. - Au nom de la gauche libérale, je me joins aux paroles que vous venez d'entendre. La mort, en ces derniers temps, avait quelque peu épargné le Sénat, mais elle se rattrape aujourd'hui par des coups redoublés. Nous avons été vivement surpris et peines quand, en entrant ici, nous avons appris cette triste nouvelle.

Ainsi que l'a dit M. le ministre de l'intérieur, M. Fris était un adversaire courtois et un homme de conviction qui prenait au sérieux sa double mission de sénateur provincial et de représentant des intérêts ruraux. Nous conserverons un souvenir ému de cette excellente et sympathique figure, telle que nous étions habitues à la voir sur nos bancs où, hélas, nous ne la rencontrerons plus. (Très bien ! sur tous les bancs.)

M. Coppieters. - La gauche socialiste s'associe aux paroles de condoléance qui viennent d'être prononcées à la mémoire de notre regretté collègue. M. Fris a consacré une grande partie de sa vie à la chose publique. C'était un adversaire courtois et affable; nous conserverons un souvenir ému de ses belles qualités d'esprit et de cœur. (Très bien !)


(Extrait de LIVRAUW P., Le Parlement belge en 1900-1902, Bruxelles, Société belge de Librairie, 1901 , p. 422)

Avocat au barreau de Malines. Fit ses études Collège de Malines (Petzenbourg) et suivit les cours de l’Université catholique de Louvain. Il conquit en 1863 le diplôme de docteur en droit.

Représenta l’arrondissement de Malines au Conseil provincial d'Anvers de 1872 à 1881. Elu député de Malines le 10 juin 1884, il siégea à la Chambre jusqu’à la dissolution de 1900.

En 1889, il remplaça M. De Bruyn à la tête du Conseil d'administration de la Société Nationale des chemins de fer vicinaux, dont il est actuellement encore président.

Nommé sénateur par le Conseil provincial d'Anvers le 16 juin 1900. Commandeur de l'Ordre de Léopold, commandeur avec plaque de l'Ordre de Pie, officier de l'Ordre de la Légion d'Honneur et chevalier de l'Ordre de Saint-Grégoire le Grand.