Flechet Ferdinand (1816-1887)

(Extrait de La Chambre des représentants en 1894-1895, Bruxelles, Société belge de Librairie, 1896, p. 329)

FLECHET, Jean-Remi-Lambert-Ferdinand

Représentant libéral progressiste pour l’arrondissement de Liège. Né à Warsage, le 26 févier 1842

Ingénieur honoraire des mines, M. Flechet dirigea pendant de longues années, en Allemagne et en Espagne, d'importants établissements miniers et métallurgiques. Rentré en Belgique, il devint bourgmestre de Warsage en 1887. En janvier de la même année, il fut élu membre de la Chambre des représentants par l'arrondissement de Liége, en remplacement de son père, M. Guillaume Flechet.

Il fit opposition aux forts de la Meuse, s'éleva contre la réglementation du payement des salaires et s'abstint au vote de la loi portant réglementation du travail des femmes et des enfants.

Le premier, à la Chambre, il demanda qu'on réservât une voie cyclable sur les routes de l'Etat.

M. Flechet a signé les propositions de révision de la Constitution faites à la Chambre le 15 juillet 1887 et le 18 novembre 1890. Cette dernière fut prise en considération et aboutit à la transformation de nos institutions politiques.

Après la révision, M. Flechet s'est retiré de l'Association libérale et est entré à l'Association progressiste de Liége.

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(Extrait du Pourquoi pas ?, du 2 janvier 1913, pp. 602-604)

M. Ferdinand Flecher

Le plus aimable des députés de Liége. Fait la petite flûte dans le concert parlementaire. Poli, aimable, modeste.

Bourgmestre de la commune de Warsage, où il est très populaire, très aimé parce que son aménité est sans bornes, son obligeance jamais lassée, sa bonté et sa charité intarissables.

Partage sa vie en deux parts égales. Dans sa commune, il est campagnard. s'occupant de travaux agricoles. chassant avec passion, se promenant lorsqu'il ne peut chasser et arrêtant chacun sur son passage, l'interrogeant sur sa famille. sur ses enfants, sur son labeur, sur son bétail, conquérant d'un coup sa sympathie.

Les heures accordées au loisir écoulées, Ferdinand Flechet redevient le travailleur intellectuel, se tenant au courant de toutes les questions industrielles, approfondissant tout ce qui touche à son mandat parlementaire.

On peut le constater à la Chambre : il n'est point de discussion sérieuse où il n'intervienne avec autorité, et, chose point commune, il ne parle jamais pour ne rien dire.

Eloquent, point ; mais disert, précis et concis, exposant son sujet avec clarté. et conduisant son argumentation avec logique ; au surplus, toujours très documenté.

Ingénieur distingué, il occupa longtemps aux mines d'Orcaio. en Espagne, un poste élevé ; il a conservé dans cette industrie de gros intérêts qui lui permettent de s'adonner à la politique avec conscience et, pour le surplus, de vivre selon ses goûts.

La dynastie des Flechet est, depuis plus d’un siècle à la tête de l’administration communale de Warsage : célibataire endurci, Ferdinand va-t-il clore la lignée ? Qui sait ? II y a toujours l'heure où les lions vont boire...

Le père de Ferdinand, député de Liége et Wallon wallonisant, exaspéré par les exagérations et les prétentions flamingantes des Coremans et autres caricatures du vieux lion de Flandre, prononça jadis à la Chambre, en guise de protestation, un discours en patois : on s'amusa follement ce jour-là ! Mais comme le cas n'avait pas été prévu, la sténographie ne put recueillir le discours. Il y eut alors des palabres sans fin, les Wallons exigeant un sténographe pour eux, comme on en avait accordé un aux Flamands.

Il faut entendre Ferdinand Flechet à la Chambre, se moquer des prospecteurs qui s'en vont au Congo et annoncent pompeusement qu'ils sont sur le point de découvrir de l'or et des diamants' ! Bluff aussi grand que celui des agronomes que M. Renkin a envoyés au Katanga pour y faire pousser des légumes et des carottes, comme si les bureaux du ministère des colonies ne suffisaient pas à ce genre de culture.

M. Renkin redoute ses fines plaisanteries et son art de déshabiller les ronds-de-cuir qui dirigent le Congo du fond de leurs bureaux.

Ferdinand Flechet s’est fait ainsi une réputation de spirituel interrupteur, et ses impromptus sont parfois cinglants pour le gouvernement.

Anticlérical convaincu, il n'est toutefois point un de ces sectaires stupides et ridicules, genre Homais, et cela lui permet de vivre en très bonne amitié avec son curé, un malin, qui a le bon esprit de ne se mêler que des affaires de son église et de ne pas vouloir jouer au bourgmestre, comme trop de ses collègues.

Pendant la session parlementaire, Flechet habite, à Bruxelles, une coquette maison ouverte à tous les amis - et ils sont nombreux ! Sa demeure est remplie de bibelots et le bureau-ministre encombré de plans et de documents.

Car Flechet, malgré la soixantaine largement révolue, reste le plus actif des ingénieurs.

Amateur de musique, frotté quelque peu de littérature, il est un habitué de tous nos théâtres.

Pas pédant pour un sou. Vrai démocrate, se distinguant de ceux qui font de la démocratie en redingote.

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(Extrait de La Meuse, du 18 octobre 1920)

Un groupe d'habitants de Warsage appartenant à tous les partis politiques et auxquels se sont adjoints quelques amis personnels du regretté disparu, ont pris l'initiative d'ouvrir une souscription publique en vue de l’érection, à Warsage, d'un mémorial Ferdinand Flechet, ancien bourgmestre de la commune et ancien député de Liége.

Les listes de souscription seront mises très prochainement en circulation et il n'est pas douteux, vu la grande popularité et l'unanime sympathie dont était entouré partout le vénérable défunt, que les listes seront rapidement couvertes.

Il est fait appel, au préalable, aux anciens amis de Ferdinand Flechet, qui voudrait faire partie du Comité de patronage de la souscription qui va être ouverte sous peu ; les adhésions sont reçues chez MM. Fabry, secrétaire communal, à Warsage Roger, conseiller provincial, rue de Harlez, 24, à Liége; Deltz, avocat, rue de la Casquette, 33, Liége; et G. Wathelet, représentant industriel, secrétaire de l'Association libérale-progressiste, rue Saint-Pierre, 28, Liége.

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Voir aussi : DELFORGE P, Ferdinand Fléchet, dans Encyclopédie du mouvement wallon en ligne (consulté le 9 novembre 2025)