Devos Auguste, Joseph catholique
né en 1820 à Berchem (Kluisbergen) décédé en 1880 à (à déterminer)
Représentant entre 1878 et 1880, élu par l'arrondissement de Audenarde(Extrait du Bien Public, du 28 juillet 1880)
Nous détachons du discours prononcé par M. Magherman aux funérailles de M. Devos la biographie du regretté député d'Audenarde :
« Auguste-Joseph Devos naquit à Berchem, commune de cet arrondissement, de patents profondément chrétiens et qui surent inspirer au jeune Auguste, ainsi qu'à leur nombreuse famille les sentiments dont ils étaient eux-mêmes animés, sentiments qui, pendant toute sa vie, furent la consolation et la force de celui que nous pleurons aujourd'hui.
« Après avoir fait avec succès ses humanités, le jeune Auguste se destina à la carrière du barreau, et à cette fin fit d’excellentes études à l'université catholique de Louvain, à preuve que tous ses examens furent couronnés de la plus haute distinction. Il fit son stage à Gand sous les auspices de Maître Paul De Paepe, un des plus brillants avocats de ce savant barreau. Peu de temps après, le jeune avocat vint se fixer à Audenarde, où il ne tarda pas à se faire la réputation méritée de jurisconsulte distingué, et par suite, à acquérir une belle clientèle.
« Ses principes et ses convictions religieuses l'attachèrent tout d'abord au parti catholique, et lorsque en 1862 ce parti s'organisa dans cet arrondissement d'une manière régulière en se constituant en association constitutionnelle conservatrice, ce fut l'avocat Devos qui en devint le secrétaire, fonction qu'il échangea plus tard contre celle de vice-président. En ces qualités, il fit preuve d'un esprit pénétrant et pratique et rendit des services qui contribuèrent fortement à maintenir nos succès dans toutes nos luttes électorales pour la représentation nationale. Dans nos réunions préparatoires, il fut notre principal orateur, et sa parole chaleureuse et convaincue. entraîna constamment l'adhésion de ces assemblées, souvent fort nombreuses, aux propositions du comité. Je crois être l'organe de cette association en exprimant ici toute sa gratitude pour les services rendus par le défunt à la chose publique.
« La considération justement méritée dont Auguste Devos jouissait dans la ville d'Audenarde ne tarda à appeler sur lui l'attention de ses concitoyens pour le faire siéger dans le conseil communal ; et après le décès de M. Victor Liefmans, la confiance du gouvernement l'appela au poste éminent de bourgmestre de la ville d'Audenarde.
« D'autres, messieurs, qui l'ont vu à l'œuvre de plus près que moi, vous diront, mieux que je ne pourrais le faire, tout ce qu'il a fait pour le bien-être de ses administrés. d'abord comme membre du conseil de fabrique de Sainte-Walburge, ensuite comme conseiller communal et bourgmestre.
« Après la retraite volontaire de l'honorable M. Léon Thienpont, M. Devos, cédant aux vives instances de ses amis politiques, accepta, non sans une vive résistance, une candidature à la Chambre des représentants. Il y fut élu à une respectable majorité. Il ne siégea à la Chambre que pendant deux sessions. Durant cette courte carrière parlementaire, il sut défendre avec énergie les intérêts de l'arrondissement d'Audenarde. Par ses connaissances juridiques et sa longue pratique du barreau, il était appelé à prendre une part importante à la révision du Code de procédure civile en ce moment soumis à la législature. La Providence en jugea autrement.
« Après avoir été atteint d'une maladie aiguë, il était en pleine convalescence, lorsque tout à coup il fut frappé d'un mal inexorable, qui l'enleva en peu de temps. Sa fin fut chrétienne, comme toute sa vie.
« Auguste Devos était un homme d'un caractère antique : simple dans ses mœurs, abordable à tout le monde, franc et loyal, il poursuivait avec énergie ce qu'il croyait être juste ; tolérant pour autrui, il était sévère envers lui-même. Ses opinions étaient modérées et conciliantes ; mais l'altération de la vérité révoltait son honnêteté. En toutes circonstances, il se montrait tel qu'il était, convaincu et pratiquant
« Excellent époux, le meilleur des pères, il se délassait dans son intérieur simple et charmant des fatigues et contrariétés de la vie publique. Ami d'un commerce sûr, ceux qui avaient l bonheur de jouir de son intimité, et je m'estime heureux d'avoir été de ce nombre, rencontraient dans leur rapports avec lui un agrément considérable.
« Il est mort à l'âge de 60 ans, à une époque de la vie où tout semblait nous présager de sa part encore de longs services à rendre à la patrie. »