Dernaix Eugène (1855-1932)

(Extrait de La Nation belge, du 26 octobre 1932)

Dans la nuit de lundi à mardi, M. Eugène Derbaix, sénateur catholique de l’arrondissement de Thuin, né à Waudrez-lez-Binche le 9 mai 1855, est mort au château de Recquignies (France).

Après avoir fait ses études de droit à l'Université de Louvain, M. Derbaix avait été attaché au Parquet général de Bruxelles. En 1885, sur les instances de ses amis, il démissionna et orienta sa carrière vers la politique. Il fut élu conseiller communal à Binche la même année et peu de temps après député de l’arrondissement de Thuin.

Il démissionna en faveur de M. Léon Gendebien et fut élu sénateur.

Binche doit à M. Derbaix son bourgmestre, la restauration de l'Hôtel de ville, de la collégiale St-Ursmer et des anciens remparts, la construction du Palais de Justice, de l'Hôtel des Postes et de la nouvelle gare, l'aménagement du square qui porte son nom. Il fonda l'Ecole industrielle de Binche, présida à l'assainissement des vieux quartiers, etc.

En 1910, la population de Binche fêta le vingt-cinquième anniversaire de l'accession de M. Derbaix à la première magistrature de la ville.

En 1914, M. Derbaix se rendit à Péronnes-lez-Binche, mise à sac par ls Allemands. Il parlementa avec l'ennemi et put éviter à sa ville les horreurs de la guerre.

Lors des déportations, il refusa de remettre aux Allemands les listes des civils. Les œuvres de la guerre trouvèrent en lui un protecteur dévoué.

En 1921. il démissionna de ses fonctions de bourgmestre et fut remplacé par son neveu, M. Charles Derbaix.

M. Derbaix se consacra tout entier à ses fonctions de sénataur. En 1930, on fêta le 40ème anniversaire de son entrée dans la vie politique.

La nouvelle de sa mort a provoqué à Thuin et à Binche une très vive émotion.

Le corps du défunt sera ramené à Binche. La date des funérailles n'est pas encore fixée.

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(Extrait de La Gazette de Charleroi, du 29 octobre 1932)

Binche. Un hommage officiel à la mémoire de M. Eugène Derbaix.

Le Conseil communal s’est réuni en séance extraordinaire, jeudi soir, pour envisager les mesures à prendre en vue des funérailles de M. le sénateur Derbaix. Le portrait du défunt, dû au talent de M. Dormont, qui se trouve dans la salle des séances, est cravaté de crêpe.

Après la lecture du procès-verbal de la précédente séance, M. l'échevin Babusiaux, ff. de bourgmestre, se lève et, au milieu d'un silence religieux, prononce l'éloge funèbre de M. Derbaix, qui a été pendant trente-cinq ans à la tête de l’administration.

Sollicité par les catholiques de l’arrondissement de Thuin, il siégea ensuite au Sénat. Ecrire sa biographie depuis 1885 jusqu'en 1921, ce serait écrire l’histoire se Binche pendant ces trente-cinq années.

Pendant la guerre, M. Derbaix tint tête à l’envahisseur et arracha maint de ses à la déportation.

M. Derbaix était Chevalier de l'Ordre de Léopold, décoré de la Médaille Commémorative du règne de Léopold II, Commandeur de l'Ordre de Saint-Grégoire-lGrand, Grand Cordon de l'Ordre de la Couronne et Grand-croix de l'Ordre de Léopold.

Après la lecture de ce discours, M. Basselier, au nom du groupe socialiste, déclara avoir été profondément ému de l'éloge funèbre prononcé ; il s'y associa sans réserve, en voulant de la sorte rendre hommage à un grand citoyen, n'ayant jamais eu qu'un but, rendre service à ses concitoyens. Enfin. M. Larzille, au nom de la gauche libérale, souscrivit pleinement aux paroles de M. Basselier.

Le Conseil communal décida ensuite les mesures à prendre en vue des funérailles qui ont eu lieu hier matin.

Enfin, le Conseil vota le principe de l'érection d'un monument à la mémoire du défunt, monument qui perpétuera la physionomie de celui qui fut un grand bourgmestre.