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Delbeke Auguste (1853-1921)

Portrait de Delbeke Auguste

Delbeke Auguste, Charles catholique

né en 1853 à Courtrai décédé en 1921 à Anvers

Ministre (travaux publics) entre 1907 et 1910 Représentant entre 1892 et 1910, élu par l'arrondissement de Anvers

Biographie

(Extrait de La Métropole, du 20 décembre 1921)

Mort du baron Delbeke

Samedi après-midi, à 3 heures, est décédé, en sa demeure de la rue de l’Empereur, le baron Auguste Delbeke, avocat, ancien député et ancien ministre des Travaux publics.

Auguste Delbeke, né à Courtrai, le 12 août 1853, fit ses études au collège épiscopal de cette ville, puis à l’Université de Louvain, où il conquit le grade de docteur en droit en 1874. Trois après il venait s’inscrite au barreau d’Anvers, où il ne tarda pas à occuper une place importante et dont il devait devenir bâtonnier en 1897. Il se mêla du reste fort vite et activement au mouvement politique, littéraire et artistique de la métropole.

En 1994 les électeurs du canton d’Anvers l’envoyaient siéger au conseil provincial, et en 1896 il était élu membre de la Chambre des représentants. Il s’y signala aussitôt par une contribution aussi large que compétente aux travaux du parlement. Rapporteur d’importantes questions financières, c’est surtout dans les problèmes concernant les extensions maritimes d’Anvers qu’il se montra un ardent promoteur des intérêts de notre ville. C’était l’époque où l’on parlait de la « grande coupure », et les débats relatifs à ces grosses questions, de même que ceux concernant le démantèlement de la place, sont tout remplis du nom de Delbeke. C’est lui que Jules de Trooz choisit comme ministre des Travaux publics, lorsqu’il constitua son cabinet de 1907. Le baron Delbeke géra durant quatre ans ce département avec un grande compétence.

C’était un homme d’idées et d’initiatives parfois hardies.

L’année après avoir quitté le ministère, en 1911, il fut créé baron par le Roi. Il a été aussi honoré de la rosette d’officier de l’ordre de Léopold et de plusieurs décorations étrangères.

Homme de lettres et ami des arts, le baron Delbeke collabora à plusieurs revues et journaux, et les lecteurs de la « Métropole » se souviennent certainement des articles pleins d’érudition et d’à-propos qu’il écrivit dans nos colonnes avant la guerre. Il est aussi l’auteur d’une brochure satirique « Les Synergues » qui obtient grand succès au barreau, et de deux ouvrages sur la numismatique, dont il s’occupait avec prédilection : « Les monnaies grecques » et « Monnaies et médailles. »

Les sociétés d’art, de même que les commissions artistiques, se disputaient l’honneur de posséder parmi leurs membres ou à leur présidence ce mécène averti, plein de goût et de talent. Aussi ne faut-il pas s’étonner de voir son nom mêlé à toutes les manifestations artistiques anversoises de ces quarante dernières années.

C’est principalement comme président de la Commission pour l’aménagement de l’agglomération anversoise qu’il se dépensait, et on lui doit une foule d’idées fécondes, de projets intéressants, de réalisations heureuses.

Il est en outre membre de la commission du Musée d’Anvers, président de la régence du Musée Mayer-van den Bergh, membre de la société « Artibus Patriae » et de la Société pour l’encouragement des Beaux-Arts, membre de la commission du Steen et du conseil d’administration de l’Académie royale des Beaux-Arts, président du comité du fonds de dotation du Musée Plantin et de la Société des Amis de la Médaille d’art.

Ses traits ont du reste été reproduits sur une médaille très répandue et dont la composition est due à un des multiples artistes qu’il comptait parmi ses meilleurs amis, Josué Dupont.

Et faut-il parler de ses succès au barreau ? Là aussi il laissera, comme dans tous les arts qu’il anima de ses encouragements et de son inspiration, le souvenir vivant de son passage, car il a formé des élèves qui presque tous acquirent une place enviable dans la politique, la magistrature ou le barreau. MM. de Meester, Schöller, Boon, le juge Barbe, le comte de Bergeyck, pour n’en citer que quelques-uns, furent stagiaires de Maître Delbeke. Ajoutons encore que le défunt était depuis plusieurs années président de l’Association belge pour la défense des détenteurs de fonds publics.

Une carrière aussi bien remplie, toujours marquée par un souffle puissant d’idéal et de généreuses aspirations vers le bien commun, ne peut laisser dans notre société anversoises, et partout où le défunt exerça son activité, que des exemples bienfaisants.

Le baron Delbeke a aussi payé son lourd tribut à la guerre. Un de ses fils, le plus jeune, est tombé au champ d’honneur.

C’est en avril 1917 que l’éminent avocat sentit les premières atteintes du mal qui vient de l’emporter, l’enlevant à l’affection de son épouse, Mme la baronne Delbeke, née Markelbach, et de ses enfants, MM. l’avovat Francis t Charles Delbeke, à qui nous présentons l’hommage de nos sincères condoléances.


Voir aussi :

Biographie coloniale belge, Bruxelles, Institut royal colonial belge, 1955, tome IV, col. 198-205)