De Kepper Philippe, Antoine, Marie catholique
né en 1821 à Hamme décédé en 1897 à Hamme
Représentant en 1875, élu par l'arrondissement de Termonde(Extrait du Courrier de l’Escaut), du 26 novembre 1897)
La nouvelle inopinée du décès de M. De Kepper est parvenue à la Chambre, mercredi, et a surpris tous les collègues de l'honorable député de Termonde.
M. De Kepper, Philippe-Antoine-Marie, né à Hamme, le 7 novembre 1821, entra dans la vie politique en 1848,. ayant été élu le 12 juillet, conseiller provincial de la Flandre orientale. Il fit partie de cette assemblée jusqu'au jour où M. Vermeire, député de Termonde, étant décédé, les électeurs le choisirent pour leur mandataire. Elu pour la première fois en 1875, il conserva son mandat sans interruption, occupant à la Chambre une place remarquée ; n'intervenant dans les discussions qu'à bon escient, mais y apportant une fougue juvénile et une décision toujours raisonnée. Il était très versé dans toutes les questions intéressant le pays de Waes, sa ville natale le rapprochait de cette contrée, et on le vit plus d'une fois lutter énergiquement contre les prétentions de ses collègues de la députation anversoise, qui ne tenaient pas suffisamment compte des intérêts des populations de la Flandre orientale depuis plusieurs lustres,
Notaire depuis plusieurs lustres, M. De Kepper était aussi, depuis 1861, échevin de sa ville natale. Toujours, dans toutes ces charges il sut concilier les amitiés de ses mandants, la sympathie de ses collègues et le respect même de ses adversaires.
Créé chevalier de l'Ordre de Léopold le 23 mai 1874, il fut promu au grade d'officier le 10 juin 1882 et reçut la croix de commandeur le 11 juin 1892.
La perte de M. De Kepper sera très vivement regrettée dans tout l'arrondissement de Termonde.
L'honorable magistrat était allé poser, avec les solennités d'usage, la première pierre du nouveau pont de Hamme. A peine fut-elle terminée, que M. De Kepper s'affaissa sur le sol. Tous les soins apportés sur-le-champ ne parvinrent pas à le ranimer ; c'est à l'état de cadavre qu'on dût le transporter chez lui.
Cette mort inopinée a jeté une véritable consternation dans la commune, où M. De Kepper était aimé comme un père. Chrétien fervent, il ne vivait que pour faire le bien. La mort de cet homme de cœur est une perte immense pour Hamme et pour l'arrondissement de Termonde.
(Extrait du Vingtième siècle, le 26 novembre 1897)
Notre correspondant nous adresse ces détails sur les derniers moments du regretté M. De Kepper.
Mercredi matin, i! était allé poser la première pierre du nouveau pont sur la Durme, dont la construction est due son influente intervention. La commune avait organisé des fêtes à cette occasion, et c'est précédées de l'harmonie que les autorités s'y étaient rendues.
A peine M. De Kepper avait-il posé la pierre qu'il s'affaissa comme une masse sur le sol.
On le releva immédiatement ; mais, hélas ! l'honorable magistrat ne donnait plus signe dc vie. Les médecins, qui se trouvaient sur les lieux, ne purent que constater la mort.
On conçoit la consternation qui s'empara de tous les assistants ct do la population, qui le considérait et l'aimait comme un père.
(Extrait du Vingtième siècle, le 26 novembre 1897)
Une amusante anecdote nous est contée à propos de M. de Kepper, le regretté député de Termonde, par le correspondant bruxellois du Bien public :
Un jour, il y eut à la Chambre un vota assez imprévu sur une question où le gouvernement avait besoin d’être soutenu par tous ses fidèles amis. M. de Kepper manquait, et il s'en fallut de peu que le ministère ne fût mis en minorité.
Le lendemain, lorsque le député de Termonde fit son entrée dans l'hémicycle, il fut abordé par M. Vandenpeereboom, qui lui dit d’un ton sévère : « Vous nous avez manqué au vote d'hier ; cela est impardonnable de la part d'un ami qui nous a habitués à compter sur lui. » « - C'est vrai, répondit de Kepper, assez interloqué par le ton du ministre, mais j’avais un empêchement réel. » Le ministre répliqua avec un grand sérieux : « On devrait vous couper la tête, et si j'étais le maitre... » « - Mais non, n'irai pas jusque-là ; seulement, nous avons besoin d'un vitrail à l'église d'Anderlecht ; il faudra, pour obtenir votre pardon, que vous souscriviez 5,000 francs en faveur de cette œuvre d'art. Vous y serez représenté en saint Denis, tenant la tête coupée entre les mains, avec cette inscription :
« Door Peereboom geschoren
« Heeft Kepper t' hoofd verloren. »
Je ne sais trop quelle suite eut cet entretien ; mais M. de Kepper mi-plaisant, mis-inquiet, fit part à quelques-uns de ses collègues de l'étrange idée du ministre des chemins de fer.