Accueil Séances Plénières Tables des matières Biographies Documentation Note d’intention

de Brouwer de Hogendorp Florentin (1807-1871)

Portrait de de Brouwer de Hogendorp Florentin

de Brouwer de Hogendorp Florentin, Xavier liberal

né en 1807 à Malines décédé en 1871 à La Haye (Pays-Bas)

Représentant entre 1848 et 1857, élu par l'arrondissement de Malines

Biographie

(Extrait et traduit de Nieuw Nederlandsch Biografisch Woordenboek (NNBW), t VIII, 1930, Leiden, col. 224 et 225)

Brouwer van Hogendorp (Florentinus de), né à Malines en mai 1807, décédé à Paris le 3 février 1871. Son père appartenait à une famille aisée de Malines, qui lui permit d’étudier le droit. Après avoir obtenu son diplôme, il épousa (1829) Sara Wilhelmina, comtesse van Hogendorp à Liège, qui lui donna une fille en 1830. Il ajouta le nom de son épouse au sien.

Engagé dans de nombreuses entreprises industrielles et financières, il fut élu à la Chambre des représentants en 1848, où il devint rapidement un spécialiste des affaires ferroviaires.

Probablement grâce à l'intervention du baron de Hirsch, il devint en 1860 directeur de l'exploitation de la ligne ferroviaire Moscou-Riazan. Ce même banquier, également impliqué dans la Société néerlandaise pour le commerce et l'industrie, l'encouragea à s'installer aux Pays-Bas, où les chemins de fer étaient en plein essor. Devenu ami avec Thorbecke, ce dernier le consultait rapidement sur toutes les questions relatives aux chemins de fer. Grâce à cela, il fut nommé, aux côtés de Vrolik, van Heulekom, van der Wall Bake, Testas et Fijnje (NNBW, vol. I, col. 911), membre de la direction de la Société d'exploitation des chemins de fer de l'État. Il était parfaitement au fait de son domaine, la gestion ferroviaire, grâce à une longue expérience pratique. Cependant, étant souvent impliqué dans les manœuvres bancaires de la maison Bischoffsheim et de Hirsch, l'impartialité de ses conseils lors de grandes commandes était souvent mise en doute. On ne pouvait pas vraiment lui reprocher d'engager de nombreux Wallons.

Les activités des bureaux de la Société d'exploitation des chemins de fer de l'État à La Haye étaient complètement étrangères aux néerlandais ; l'organisation du contrôle du transport de marchandises leur était incompréhensible. De plus, ces étrangers n'étaient pas non plus satisfaits ; le salaire leur avait semblé élevé lors de leur embauche, mais en raison du coût de la vie plus élevé dans le pays, ils s'en sortaient à peine, et en cas de maladie, leur famille souffrait immédiatement de privations.

Cette même banque permit à la jeune société d'exploiter la ligne Hasselt-Liège (1864), pour laquelle Brouwer et Fijnje avaient mené les négociations à Bruxelles. Cependant, cette ligne et celle d’Hasselt à Eindhoven sur le territoire néerlandais, toutes deux ouvertes en juillet 1866, qui avaient été perçues comme un lien prometteur entre le bassin houiller liégeois et le centre du pays, ne provoquèrent que des déceptions. On avait commis l'erreur de mettre la ligne en service avant que les chemins de fer néerlandais ne soient connectés ; mais la ligne Liège-Limbourg resta liée au réseau de la Société d'exploitation des chemins de fer de l'État, malgré toutes les tentatives de séparation. La faillite (11 novembre 1864) de la Société générale pour le commerce et l'industrie, une banque récemment créée qui aurait dû garantir l'émission de la première série du capital estimé à 12 millions, rendit la situation de la Société d'exploitation presque intenable. À son honneur, il faut dire que Brouwer, durant ces années difficiles, ne perdit pas courage et lutta avec ténacité pour maintenir l'entreprise nationale à flot. Grâce à l'économie et une grande frugalité dans la gestion, grâce à des négociations répétées pour obtenir des reports de paiement des loyers de la section belge de la ligne, et à sa brochure très discutée (14 décembre 1867) « Un mot aux actionnaires de la Société d’exploitation des chemins de fer de l’État », il chercha à gagner du temps pour parvenir à une réforme financière. Le plan de reconstruction de la société, bien conçu d’ailleurs, lié à la parution de cette brochure, mais qui aurait placé nos chemins de fer d'État complètement sous le contrôle de M. de Hirsch, échoua face à la résistance des actionnaires.

Une solution fut finalement trouvée, grâce à l'appui de la Darmstädter Bank, qui, après une étude très précise de la viabilité de l'entreprise, accepta de consentir un prêt prioritaire de plus de 6,5 millions de florins (1869). L'ancienne direction, “l'hydre à six têtes”, qui n'avait jamais pu développer suffisamment de force, fut dissoute pour faire place à un gouvernement unifié. F. 's Jacob (NNBW, vol. IV, col. 803) fut nommé directeur général (1er juin 1869). Les cours des actions montrent que la confiance du public revint alors. Après avoir chuté en 1867 à moins de 19, elles remontèrent à 27 lors de la réorganisation de la direction, atteignant bientôt 80, pour atteindre la parité quelques années plus tard. Les services de Brouwer furent encore utilisés pendant quelques années dans ce que l’on appelait la commission consultative, jusqu'à ce qu'en 1871, il soit nommé par le baron de Hirsch membre de la direction des chemins de fer turcs, basée à Paris. Sur le point de partir pour une inspection en Turquie, il mourut subitement. emportant avec lui sa grande force de travail.