Cuvelier Philippe, Henri, Emile libéral
né en 1816 à Houdeng-Aimeries décédé en 1890 à Namur
Représentant entre 1882 et 1884, élu par l'arrondissement de Namur(Extrait de La Meuse, du 18 août 1890)
On nous écrit de Namur, 17 août :
Namur vient de prendre son premier magistrat, M. Emile Cuvelier.
Sa mort a été considérée comme un deuil public et, depuis hier, le drap flotte en berne à la plupart des maisons de Namur.
M. Cuvelier était l’homme populaire par excellence : son affabilité, son empressement à rendre service à tous ceux qui s’adressaient à lui avaient attiré l'affection et l'estime de tous les Namurois.
Le parti libéral fait une grande perte en ne comptant plus Emile Cuvelier dans ses rangs ; car, on peut le dire, c’est lui qui, depuis 1880, a dirigé le mouvement politique dans notre ville, et si l’âge et les maladies avaient affaibli son corps, son zèle était resté tout aussi grand qu'autrefois.
M. Cuvelier débuta dans la vie politique en 1866, époque à laquelle il fut nommé conseiller communal : en 1872, seul de la liste libérale, il passait au Conseil provincial. Eliminé en 1876, il y rentra en 1880.
La mort de M. Wasseige avant laissé un siège vacant. à la Chambre en 1882, en M. Cuvelier, candidat libéral, battit son adversaire clérical, M. Hamoir, à 50 voix de majorité. M. Cuvelier resta à la Chambre jusqu’en 1884.
En 1873. il avait été nommé échevin des travaux publics ; et, lors de la démission de M. Piret-Pauchet, en 1877, il fut désigné pour occuper la place de bourgmestre, qu'il garda sa mort.
Depuis 1887, Emile Cuvelier était également président de l’Association libérale.
Le Roi, voulant reconnaître les services qu’il avait rendus, l’avait nommé officier de l’Ordre de Léopold.
Les funérailles de M. Cuvelier auront lieu mardi, à 11 heures.
(Extrait de L’Indépendance belge, du 18 août 1880)
De notre correspondant :
La santé de M. Emile Cuvelier, dont je vous ai annoncé la mort, languissait depuis quelque temps déjà ; mais on espérait toujours que sa forte constitution triompherait longtemps encore des rudes assauts que la maladie avait donnés dans ces derniers temps à sa santé. Il a été frappé jeudi dernier d'un coup de sang, et depuis lors II n'a plus repris connaissance. II est mort samedi à midi.
M. Emile Cuvelier était fils de ses œuvres ; il fit sa fortune dans de grandes entreprises de travaux publics qu'il sut toujours à mener bonne fin : il construisit des chemins de fer, des routes, de grands édifices.
Son entrée dans la carrière politique date de 1866, époque à laquelle il entra au conseil communal où il se fit bientôt remarquer par sa haute compétence en matière de travaux publics : en 1873 il fut nommé échevin, et ce fut à cette époque qu'il conçut, avec ses collègues du conseil, les améliorations qui ont été apportées à la ville dans ces vingt dernières années.
C'est en 1878 qu'il fut appelé aux importantes fonctions de bourgmestre par suite de la retraite de M. Piret-Pauchet : il resta bourgmestre de Namur jusqu'à sa mort. M. Emile Cuvelier n'a pas occupé seulement ces fonctions communales; en 1872 les électeurs le portèrent au conseil provincial où il a siégé jusqu'en 1876 ; éliminé à cette date, il est rentré en 1880 au conseil avec tous les candidats de la liste libérale.
En 1881 une place de représentant étant devenue vacante, l'Union libérale choisit M. Cuvelier comme candidat, et sa légitime popularité le fit triompher à une forte majorité; II resta à la Chambre jusqu’à la défaite de 1884.
M. Emile Cuvelier était très populaire dans tout l'arrondissement de Namur. Son affabilité était proverbiale. Son zèle pour les affaires communales était infatigable; l'on peut dire qu'Il est mort à la tâche, car ce sont probablement les fatigues que lui ont causées II a une dizaine de jours les fêtes organisées à l'occasion de l'inauguration de la distribution d'eau, sa dernière œuvre, qui ont hâté sa fin.
Comme homme politique M. Emile Cuvelier était profondément attaché aux idées libérales qu’il a toujours défendues avec la plus grande ardeur; depuis 1888 il était président de l’Union libérale.
La ville s'apprête à faire de magnifiques funérailles à son premier magistrat. Le défunt était officier de l’Ordre de Léopold.