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Chaudron Edouard (1824-1894)

Chaudron Edouard, Alexis, Ambroise libéral

né en 1824 à Frasnes-lez-Gosselies décédé en 1894 à Frasnes-lez-Gosselies

Représentant entre 1890 et 1894, élu par l'arrondissement de Charleroi

Biographie

(Extrait de La Gazette de Charleroi, du 29 décembre 1894

On annonce de Frasnes-lez-Gosselies, la mort de M. Edouard-Alexis-Ambroise Chaudron, notre ancien représentant.

Né dans cette commune le 12 novembre 1824, notaire depuis 1859, Edouard Chaudron fut successivement conseiller communal (depuis 1860), bourgmestre (1861), conseiller provincial (1876).

En 1880 [note du webmaster : 1890] il quitta le conseil pour la Chambre des représentants. Aux dernières élections il ne sollicita pas le renouvellement de son mandat.

II était syndic de la chambre des notaires de l'arrondissement de Charleroi, chevalier de l'Ordre de Léopold et décoré de la Croix civique de première classe.

Ses funérailles auront lieu lundi après-midi.


(Extrait de la Gazette de Charleroi, du 30 décembre 1894)

La nouvelle du décès de M. Edouard Chaudron était attendue, l'état de santé de l’honorable bourgmestre de Frasnes étant depuis quelque temps des plus précaire. Elle a eu dans tout le bassin de Charleroi un douloureux retentissement.

M. Edouard Chaudron était une des figures les plus connues, les plus populaires, une des personnalités les plus justement estimées de notre arrondissement. Sa physionomie douce, affable, pleine de bonhomie, lui gagnait tous les cœurs. Dans les cantons de Seneffe et de Gosselies, il était aimé et respecté de tous, et à Frasnes où il exerçait les fonctions de bourgmestre depuis 35 ans, il jouissait d'une véritable vénération.

Il y a huit ans, le 28 avril 1886 il avait été l'objet d'une manifestation grandiose, la population tout entière de la commune, à laquelle s'étaient joints un nombre considérable d'habitants des environs et d'amis politiques du pays, s'était levée pour célébrer le 25ème anniversaire de son administration si sage et si éclairée. Nous étions à cette fête, et toujours nous conserverons ce souvenir de l'explosion de sympathie qui se manifesta à cette occasion. Un souffle ardent de reconnaissance se dégageait de cette foule de citoyens venant affirmer combien ils tenaient en haute estime l'homme qui les avait pendant tant d’années comblés de ses bienfaits.

M. Edouard Chaudron était surtout l'ami du pauvre, le bienfaiteur des déshérités de la fortune. Jamais on ne faisait en vain appel à son inépuisable charité.

Les habitants de Frasnes aimaient à rappeler le dévouement dont leur premier magistrat fit preuve pendant la terrible épidémie de choléra qui causa tant de ravages en 1866, et au cours de laquelle on l'avait vu marchant toujours au premier rang pour arracher à la mort les malheureux que le mal avait terrassés.

Ajoutons que M. Chaudron a fait de commune une des plus coquettes et des plus riantes du pays.

Le regretté défunt était un des plus vieux lutteurs et des plus dévoués serviteurs de l'armée libérale dans l'arrondissement de Charleroi. Dès sa prime jeunesse, il était sur la brèche pour défendre les prérogatives de la société civile, et aux attaques aussi vives qu'inévitables que devait lui attirer ce poste de combat, il n opposa jamais que la sérénité de l'honnête homme, sûr d'avoir toujours fait son devoir, tout son devoir.

Pendant de nombreuses années. M Edouard Chaudron représenta au Conseil provincial le canton de Gosselies.

E1 1890, l'Association libérale de Charleroi lui offrit une candidature pour la Chambre. Cette candidature, le défunt ne l'ambitionnait guère, et ce n'est qu'au prix de vives instances qu'on parvint le décider à se mettre à la disposition de l'Association. Celle-ci n'aurait pu faire un meilleur choix. Il fut élu, l'emportant de près e 300 voix sur M. le baron Drion.

M. Chaudron fut réélu membre de la Chambre en 1892 lors des élections pour la Constituante. Rappelons à ce propos qu'il vota le suffrage universel pur et simple.

M. Chaudron, malgré ses absorbantes occupations, fut un des membres les plus assidus de la Chambre. S'il n'y a pas prononcé de nombreux discours, il fut un de ceux qui rendirent le plus de services à leurs commettants. Il fit obtenir notamment des trains pour les ouvriers de sa région.

Aux élections dernières, M. Chaudron, terrassé déjà par la maladie qui devait l’emporter, refusa de solliciter le renouvellement de son mandat.

Ajoutons que la mort de M. Edouard Chaudron, qui était âgé de 70 ans, frappe douloureusement une des plus anciennes et des plus estimables familles de notre arrondissement. Nous lui envoyons l'expression la plus sincère de nos respectueuses condoléances.