Bodart Joseph, Jean, Baptiste libéral
né en 1855 à Franc-Waret décédé en 1904 à Hingeon
Représentant 1896-1900 , élu par l'arrondissement de Namur(Extrait du Patriote, du 4 mai 1904)
Aujourd'hui, à 8 heures du matin, est mort à Hingeon, M. Joseph Bodart, ancien représentant libéral de l’arrondissement de Namur.
M. Bodart meurt victime d’un drame de la morale indépendante.
Dimanche, il passa la soirée chez M. Gustin, ancien bourgmestre. Vers 10 heures tandis qu'il retournait chez lui, M. Bodart fut rejoint par une femme, Honorine Pira, qui lui reprocha de l'avoir abandonnée pour se lier avec une autre femme de l'endroit.
M. Bodart continua son chemin suivi par Honorine Pira. Quand il ouvrit la porte de son avant-cour, Honorine Pira lui demanda de l'écouter encore ; mais M. Bodart repoussa violemment la porte. II ne put la fermer cependant, car son interlocutrice avait introduit le pied entre les montants. Au même instant, Honorine Pira passa un revolver par l'entre-bâillement et fit feu à bout portant.
La balle pénétra en dessous de la neuvième côte droite, causant de graves désordres dans la région du foie.
A la suite d'un épanchement de bile qui s'était produit lundi matin, une opération chirurgicale fut pratiquée, mais la blessure était mortelle.
M. Bodart fut représentant libéral de l'arrondissement de Namur de 1896 à 1900. Son rôle à la Chambre fut plus que modeste.
(Extrait du Courrier de l’Escaut, du 5 mai 1904)
M. Joseph Bodart, ancien membre de la Chambre des représentants, vient d'être victime d'une tentative de meurtre.
Dimanche soir, il était allé passer la soirée chez l'ancien bourgmestre d'Hingeon, M. Philippe Gustin, qui tient estaminet. Il en sortit vers 10 heures. A la porte l’attendait une femme, Honorine Pira. Elle s’approcha de lui, lui rappela leurs relations maintenant terminées et lui reprocha de l’avoir abandonnée pour une autre femme de la commune.
Ainsi devisant, ils arrivèrent en face de la demeure de M. Bodart. Celui-ci voulut rentrer, Honorine Pira le supplia de l’écouter encore. Il ouvrit la grille et pénétra dans l'avant-cour. Mais quand il voulut refermer le grillage, Honorine Pira mit le pied entre les montants et l'en empêcha. Puis, comme il se refusait à l'écouter plus longtemps, elle sortit un revolver de sa poche, fit feu et s'enfuit.
M. Bodart était tombé sur place. Il avait été attient au côté droit ; la balle, pénétrant en dessous de la neuvième côte, avait exercé ses la ravages dans la région du foie.
M. Joseph Bodart est mort mardi matin, des suites de sa blessure.
Honorine Pira a été arrêtée.
Inutile d'ajouter que ce drame de la morale indépendante cause un grand émoi dans toute la région.