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Frère-Orban le crépuscule 1878-1896
GARSOU Jules, VAN LEYNSELLE Henry - 1954

Jules GARSOU - Henry VAN LEYNSEELE, Frère-Orban le crépuscule 1878-1896

(Paru à Bruxelles en 1954, chez La  Renaissance du Livre)

Chapitre IX. Frère-Orban et le Congo

(page 147) Le prodigieux succès de l'entreprise de Léopold Il. les avantages qu'elle a rapportés à la Belgique, ont empêché parfois nos contemporains de porter un jugement équitable sur l'attitude réticente ou simplement prudente des hommes politiques à l'égard des initiatives royales.

C'est la gloire impérissable du Souverain que d'avoir, par une divination géniale, entrevu l'importance économique du bassin du Congo et d'avoir mené à bien, avec des moyens limités, une œuvre qui semblait dépasser les possibilités humaines. Mais peut-on tenir rigueur au peuple belge de n'avoir pas, dès l'origine, compris la grandeur de ses desseins ? Quand ceux-ci se précisèrent, quand l'acte de Berlin du 26 février 1885 eut donné naissance à l'Etat Indépendant du Congo, la nation ne demeura pas indifférente à l'effort de son Roi et aux perspectives qu'ouvraient ses premières réalisations. L'opinion s'émut et d'innombrables adresses de félicitations parvinrent au Palais Royal, traduisant les sentiments de la population. Elles n'émanaient pas seulement du monde commercial et industriel et des (page 148) milieux scientifiques. De nombreux conseils communaux avaient tenu à marquer la fierté que les initiatives du Roi avaient suscitée dans la population. Les cinq grandes villes envoyèrent des délégations au Souverain. L'épiscopat s'associa solennellement à ce mouvement de l'opinion.

Mais, au monde politique, la ratification de l'acte général de la conférence de Berlin, et la loi autorisant l'union personnelle entre la Belgique et l'Etat Indépendant, posaient de graves problèmes. Le pays n'allait-il pas, à la suite de Souverain, être entrainé dans une aventure sans doute grandiose mais dont nul ne pouvait prévoir les déroulements futurs ? N'était-il pas imprudent d'engager un Etat, politiquement aussi faible que la Belgique et dont les ressources économiques et financières étaient limitées, dans une entreprise qui semblait dépasser ses forces ?

L'hésitation était, il faut le reconnaître, permise.

Trouvant enfin l’occasion de traduire en actes le rêve obstiné de sa jeunesse, le Roi avait pris seul l'initiative de sa grandiose tentative et il entendait la poursuivre sa seule autorité et sa seule responsabilité. N'affirmait-il pas d'ailleurs qu'il n'avait jamais rien demandé au gouvernement belge, que c'était un Etat Indépendant qui venait de se former et qu'il entendait régir la colonie internationale dont il était le chef avec des ressources et au moyen de forces qui seraient exclusivement propres au nouvel Etat ?

Le Souverain et Beernaert eussent souhaité que Frère- Orban, à la Chambre, prît la parole au nom de la gauche dans le débat relatif la ratification de l'acte de Berlin et à l'union personnelle. Il paraît y avoir d'abord songé, mais finalement s'abstint, se bornant à voter ces deux mesures.

Les raisons de ce silence, il allait les faire connaître (page 149) quelques années plus tard : il n'entendait pas mettre obstacle à l'œuvre royale, mais il refusait de s'associer aux fallacieuses affirmations suivant lesquelles le nouvel Etat pourrait se passer de l'aide de la Belgique, affirmations qui rassuraient le monde politique et lui permettaient de fermer les yeux à la réalité.

Charles Graux, au Sénat, a très exactement traduit les sentiments d'une partie importante de la gauche et de la droite en disant : « Ce qui, selon moi, permet à tous les sénateurs d'émettre un vote favorable, c'est l'indépendance complète, la séparation même que la mesure qui vous est consacre entre les intérêts politiques de la Belgique et ceux du nouvel Etat du Congo.

« Tant de précautions et tant de réserves en face d'une initiative si hardie et si généreuse pourraient-elles être taxées de faiblesse et de pusillanimité ?

« Les déterminations des gouvernements et des assemblées auxquelles sont confiées les destinées des nations, sont soumises à des nécessités et des devoirs qui ne s'imposent pas à l'initiative personnelle.

« Les représentants du peuple belge ne pourraient pas engager l'armée et les finances nationales dans une entreprise incertaine dans l'unique but de porter au loin la civilisation, de développer les sciences, d'ouvrir des voies nouvelles au commerce du monde et de donner à des peuplades sauvages la lumière et la liberté. »

Les hommes politiques étaient certes séduits par les desseins du Roi, mais l'avenir apparaissait trop incertain encore, trop peu prometteur de résultats tangibles et (page 150) immédiats, (page 150) pour qu'à sa suite on acceptât d'y engager les ressources en hommes et en argent de la nation.

L'illusion entretenue par le Roi ne devait d'ailleurs pas tarder à se dissiper. Dès 1887, en dépit de ses affirmations antérieures, il se voyait contraint de faire appel à la Belgique et de lui demander l'autorisation de placer dans le pays un emprunt à primes indispensable au développement de son œuvre.

Fallait-il, pour ce faire, que le Parlement votât une loi ? C'était l'opinion de Beernaert qui, par crainte des critiques de l'opposition, n'entendait pas laisser assumer par le gouvernement seul la responsabilité d'une mesure aussi grave. Frère-Orban ne partageait pas cette manière de voir.

D'accord en cela avec le Roi, il estimait que juridiquement, un arrêté royal, ou même un arrêté ministériel, suffisait pour autoriser l'émission de l'emprunt.

De plus, se rendant compte de la méfiance de nombreux parlementaires à l'égard du jeune Etat Indépendant, il estimait dangereux de leur donner l'occasion d'émettre un vote négatif alors que, selon lui, ils s'inclineraient sans peine devant le fait accompli.

Le Roi tint à entretenir personnellement Frère-Orban des difficultés qu'il rencontrait. Il lui fit valoir que l'emprunt était indispensable, qu'à son défaut la liquidation de l'Etat Indépendant s'imposerait, que cette liquidation pourrait lui être personnellement avantageuse mais qu'elle se traduirait par une cession du Congo à la France, décision qui mettrait en cause la neutralité de la Belgique, à qui jamais ni l'Angleterre ni l'Allemagne ne pardonneraient pareil abandon.

(page 151) Néanmoins, au vote, Frère-Orban s'abstint ainsi que ses collègues liégeois Dupont, Jamme et Magis. Cette attitude ne témoignait d'aucune hostilité envers l'entreprise congolaise. Maintenant son opinion, Frère-Orban persistait à croire qu'il était inutile de recourir au Parlement pour lui demander l'autorisation d'émettre l'emprunt.

Celui-ci causa au Roi les plus vifs déboires : la souscription ouverte le 6 mars 1888 ne donna point les résultats espérés et se traduisit finalement par un échec. Bientôt, à nouveau, la position financière du jeune Etat Indépendant se révéla critique.

Après que le Souverain eut envisagé et écarté diverses combinaisons financières, il fut contraint de constater que seul un emprunt garanti par l'Etat Belge permettrait à l'Etat Indépendant de trouver les ressources qui lui étaient nécessaires. Beernaert, rallié à ses vues, se préparait donc à soumettre un projet en ce sens au Parlement, quand, le 18 avril 1890, le gagnant de vitesse, Frère-Orban, à l'occasion de la discussion du budget de la Justice, souleva brusquement la question des rapports de la Belgique et de l'Etat Indépendant.

D'accord en cela avec le Roi, le chef du gouvernement n'avait cessé de maintenir l'équivoque qui, depuis 1885, caractérisait la situation. Elle consistait à prétendre que l'œuvre entreprise par le Roi était une œuvre personnelle, qu'elle n'engageait en rien la Belgique et, qu'en aucun cas, elle ne pouvait lui imposer d'obligations.

Xavier Neujean, qui seul en 1885 à la Chambre avait voté contre l'union personnelle, avait déjà dénoncé alors le caractère théorique de cette affirmation et prédit que, quoi (page 152) que l'on dise ou que l'on veuille, la Belgique se trouverait fatalement associée aux destinées du nouvel Etat Indépendant. Depuis, cette conviction s'était imposée à la gauche et notamment à Janson qui, lors des débats relatifs au chemin de fer du Bas-Congo, avait exigé que le gouvernement propose au Parlement d'apporter à l'Etat Indépendant, selon les conditions à régler, une « assistance avouée, sérieuse, efficace. »

Le Roi était en réalité hostile à pareille intervention, il appréhendait une aide qui se doublerait presque fatalement d'un droit de regard et de contrôle. Redoutant les lenteurs parlementaires et les estimant inconciliables avec les nécessités de son entreprise, il souhaitait garder les mains libres et rester le seul maître de l'œuvre dont il avait pris l'initiative. Sans doute, dans sa pensée, la Belgique devait-elle en être la bénéficiaire finale, mais il espérait que, lui vivant, le Congo resterait sa chose et qu'aucun obstacle ne viendrait contrarier ses projets et entraver son autorité. Beernaert, confident du Souverain, et envoûté par sa forte personnalité, favorisait ces vues.

Frère-Orban lui reproche de se refuser à voir la vérité en face, de ne pas tenir le langage que la situation comporte, de n'avoir pas le courage d'exposer au pays la voie « dans laquelle on allait entrer » d'associer la Belgique à l'œuvre du Congo sans oser l'avouer, d'entretenir l'équivoque selon laquelle la Belgique doit et peut rester étrangère à l'entreprise congolaise. Et, à la vive surprise de Beernaert, rejetant à l'avance la formule de l'emprunt garanti à laquelle s'était rallié le chef du gouvernement, il lui suggère de faire voter par le Parlement un prêt direct de vingt-cinq millions à l'Etat Indépendant.

(page 153) Ainsi, alors que Beernaert, obéissant aux désirs secrets du Roi, s'accroche encore à la position théorique admise par tous en 1885, la gauche, au contraire, plus réaliste, considère que la Belgique est engagée dans l'œuvre africaine du Roi et qu'il faut, de cette situation de fait déduire toutes les conséquences. Le temps est d'ailleurs passé où l'opinion publique, tout en admirant platoniquement l'initiative royale, considérait son œuvre africaine comme une entreprise « presque théorique et sans réalité. » Dans tous les milieux, de plus en plus nombreux sont ceux qui se rendent compte des possibilités qu'elle ouvre à la Belgique et voudraient y associer leurs efforts. L'attitude qu'adopte Frère-Orban en avril 1890, et qui concorde avec l'évolution du sentiment public, va marquer un tournant décisif dans l'histoire des relations de la Belgique et du Congo.

Pressé par d'urgents besoins d'argent, le Roi, sans renoncer à son grand dessein et à son ambition de réaliser seul son rêve colonial, est amené à préciser ses intentions. Il révèle l'existence de son testament du 2 août 1889, par lequel il lègue et transmet à la Belgique après sa mort, ses droits souverains sur l'Etat Indépendant du Congo.

A la suggestion de Beernaert, le Souverain accepte une clause précisant qu'à l'époque prévue pour le remboursement de l'emprunt de vingt-cinq millions qu'il sollicite, la Belgique pourra soit annexer l'Etat Indépendant, soit, si elle n'entend pas, en ce moment, se prévaloir de cette possibilité, exiger le remboursement de la somme prêtée après un nouveau délai de dix ans. Quant au principe, prêt immédiat de cinq millions, suivi pendant dix ans de dix prêts de deux millions, la convention proposée consacrait somme toute la suggestion formulée le 18 avril 1890 par (page 154) Frère-Orban. Mais elle allait au delà en ouvrant, au terme du prêt, l'alternative de la reprise ou celle du remboursement.

Le discours que prononça Frère-Orban le 25 juillet 1890 quand le projet d'emprunt fut soumis au Parlement est du plus vif intérêt. Il témoigne de la perspicacité et de la clairvoyance de l'homme d'Etat. Il démontre qu'à l'âge de soixante-dix-huit ans, son talent n'avait pas fléchi et que son esprit demeurait ouvert à toutes les préoccupations de l’époque.

Pour le comprendre entièrement, peut-être n'est-il pas inutile de rappeler les complications qui, à la dernière minute, avaient surgi entre le gouvernement belge et la France.

Avertie des intentions de Léopold Il, celle-ci, le 19 juillet, quelques jours avant le débat qui devait s'ouvrir au Parlement belge, avait paru vouloir s'opposer à la cession que laissaient prévoir et le testament royal et le projet d'emprunt, en se prévalant de droits qui lui auraient été reconnus. Elle se fondait pour ce faire sur une lettre qu'avait écrite à Jules Ferry le colonel Strauch, agissant comme président de l'Association Internationale du Congo, et par laquelle celle-ci accordait la France, un droit de préférence « si par des circonstances imprévues l'Association était amenée un jour à réaliser ses possessions. » Cette attitude du gouvernement français avait ému au plus haut point Beernaert et avait provoqué de sa part une violente protestation à Paris. A la dernière minute, le 24 juillet, le gouvernement français avait cédé et déclaré qu'il ne s'interposerait pas entre la Belgique et le Congo.

Bien qu'il ne le dise pas, peut-être les inquiétudes (page 155) qu'avait fait naître l'attitude de la France ne furent-elles pas étrangères à l'opposition que Frère-Orban manifeste à l'égard de la clause d'option.

Il commence par faire l'éloge du régime de la porte ouverte que son statut international imposait à l'Etat Indépendant. Il y voit la réalisation exceptionnelle d'un idéal de liberté, mais souligne immédiatement qu'il n'est pas indifférent que le gouvernement tout entier du nouvel Etat soit confié à des Belges.

Il met ses auditeurs en garde contre l'illusion de bénéfices rapides et immédiats. L'entreprise est immense. « Il faut ensemencer d'abord - dit-il - et c'est une œuvre séculaire. Dans les meilleures conditions, des débouchés notables ne sauraient être prochains et, pour les obtenir, il faudra des efforts énergiques, longs et persévérants. »

Il rappelle les affirmations du gouvernement de 1885 selon lesquelles l'union personnelle n'entraînerait pour la Belgique ni charges financières, ni charges militaires. Il en admet la sincérité tout en relevant, qu'à l'époque, étaient considérés comme des gens moroses ceux qui se permettaient de mettre en doute ces déclarations qui déterminèrent les votes favorables. Mais il proteste contre l'absence de sincérité qui, dans la suite. consista à réaffirmer que la Belgique n'était point engagée dans l'œuvre coloniale de son Roi.

Sans doute, comprend-il la position du Souverain quand il admet que la Belgique se refuse à user de son droit d'option sur l'Etat Indépendant et admet-il le raisonnement qui consiste à dire : Vous aurez dix ans pour examiner l'œuvre accomplie ; si vous n'avez pas confiance en elle, vous la répudierez et votre argent vous sera rendu. » (page 156) Toutefois, sous une forme nouvelle, l'orateur y voit la répétition du sophisme suivant lequel la Belgique pourrait encore se désintéresser de l'œuvre congolaise, et il s'élève contre les stipulations d'un pacte qui, en apparence tout au moins, permet à l'Etat Belge de courir les chances favorables de l'affaire tout en évitant les aléas qu'elle comporte. Il s'insurge à l'idée de voir l'équivoque de 1885 se perpétuer plus longtemps et dénonce le caractère illusoire d'un accord qui autoriserait la Belgique à répudier l'œuvre du Roi tout en récupérant les sommes qu'elle lui aurait avancées. Il déclare qu'il ne pourrait admettre pareille solution que si le sacrifice exigé du trésor public était trop élevé, ce qui n'est pas le cas.

Prévoyant l'avenir, il ajoute : « Nous allons avoir tantôt cent millions de capitaux belges engagés dans l'affaire du Congo ; nous en aurons dans dix ans le double, le triple vraisemblablement ; nous aurons convié de plus en plus nos concitoyens à fonder des établissements au Congo. » Dès lors, il n'est plus possible de s'arrêter dans la voie où l'on s'est engagé : sous prétexte de difficultés temporaires, vouloir retirer sa mise, vouloir gagner à coup sûr aboutirait à compromettre les intérêts de ceux qui, de plus en plus nombreux, auront placé leur confiance dans l'œuvre royale. Les seules considérations financières ne peuvent dicter la ligne de conduite du pays. L'intérêt politique et l'honneur de la Belgique doivent être ici déterminants.

« Le soin de notre établissement politique, notre situation en Europe, à part la question des intérêts matériels qui mérite bien aussi d'être considérée, imposent des devoirs et des obligations auxquelles il est impossible de se soustraire. »

(page 157) Et sa conclusion est claire. Il condamne la clause d'option, parce qu'il la considère comme un leurre, parce qu'il soutient que « l'abandon du Congo n'est plus possible et que ce qu'on s'imagine de réserver de faire est accompli. » Frère-Orban considère désormais la reprise du Congo par la Belgique comme inéluctable, et loin de rejeter cette éventualité, il l'accepte à l'avance, pour des raisons à la fois politiques et économiques. Mais, impressionné semble-t-il, à l'idée d'éventuelles complications internationales, il juge un prêt pur et simple, accompagné d'éventuelles garanties, préférable à l'opération mi-politique, mi-financière que propose le gouvernement.

Il tient d'ailleurs, en terminant, à préciser nettement sa position. Si le cabinet ne se rallie pas ses vues, s'il entend maintenir la faculté de répudiation qui présente des inconvénients sans avantages corrélatifs et que l'on peut dire dérisoires, il n'en votera pas moins le projet tel qu'il est présenté. C'est ce qui se produisit : la convention fut ratifiée la Chambre par 95 voix contre une et trois abstentions. Au Sénat, elle recueillit l'unanimité des suffrages. Trois sénateurs s'abstinrent.

Afin d'être éclairé sur les conceptions que Frère-Orban se faisait de l'œuvre coloniale, peut-être n'est-il pas inutile de rappeler un dernier passage de son discours du 26 juillet 1890.

Résumant sa pensée, il déclara au cours de cette intervention : « Il eût été plus digne d'un peuple libre, au lieu d'être rivé au Congo par la ruse, de s'y trouver associé par un sentiment réfléchi, mûrement délibéré, inspiré par la pensée élevée de concourir à une œuvre de civilisation plus encore qu'à une conquête d'intérêts matériels, si (page 158) dignes qu'ils soient d'être considérés, cette conquête n'étant que l'instrument de l'autre. »

Ainsi, chez l'orateur s'unit à la conviction que la Belgique ne peut plus se désolidariser de l'œuvre de son Roi la préoccupation, aujourd'hui unanimement admise, selon laquelle l'entreprise coloniale trouve sa suprême justification dans la mission civilisatrice de l'occupant.

Jules GARSOU - Henry VAN LEYNSEELE, Frère-Orban le crépuscule 1878-1896

(Paru à Bruxelles en 1954, chez La  Renaissance du Livre)