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Les débuts d'un grand règne (1865-1868). Notes pour servir à l'histoire de la Belgique contemporaine
GARSOU Jules - 1934

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Jules GARSOU, Les débuts d'un grand règne. Notes pour servir à l'histoire de la Belgique contemporaine

(Paru à Bruxelles en 1932 (tome I) et 1934 (tome II), aux éditions L'Eventail)

Tome II. De la démission du général Chazal à la retraite de Rogier et Vandenpeereboom (octobre 1866 janvier 1868)

Chapitre XIV. La dissolution du Cabinet et la solution de la crise

La démission de Vandenpeereboom, de Bara, de Goethals

Dès le 17 au soir, Vandenpeereboom avait adressé sa démission au Roi, l'expliquant brièvement par les dissentiments qui, sur d'importantes questions, avaient surgi entre les membres du Cabinet. Bara remit aussi sa démission le lendemain entre les mains du Souverain, et Goethals, le 19, fit de même.

Rogier, ce jour aussi, déclara renoncer à toutes démarches, ce que Van Praet vint annoncer à Frère-Orban à la Chambre.

Réflexions de Vandenpeereboom

En quittant la séance, Vandenpeereboom rencontra dans le Parc Frère et Bara qui lui parurent engagés dans une conversation qu'ils cessèrent à son approche. Frère lui dit seulement que le Roi voudrait peut-être rapprocher ses ministres, garder surtout Rogier et Vandenpeereboom.

Le ministre de l'Intérieur trouvait que cette manœuvre de Frère n'avait eu pour but que de mettre Rogier dehors et de devenir chef du Cabinet de nom comme il l'est de fait.

Il vit aussi d'Elhoungne, qui aurait désiré qu'il restât. On arrangerait bien, au besoin par une loi, l'affaire des écoles d'adultes. Le député de Gand était d'avis que la loi de 1842 pouvait être maintenue.

Goethals avait été très bien reçu par le Roi. Mais Léopold II ne lui dit pas un mot de la lettre par laquelle le général « s'était plaint de l'intervention de l'entourage du Roi auprès de membres de la section centrale pour faire modifier le projet du gouvernement. »

Frère est chargé de constitué un Cabinet

(page 161) Le 21, Frère-Orban fut appelé chez le Roi et reçut mission de former un Cabinet. Il s'ouvrit à Vandenpeereboom de son intention d'écrire d'abord à Rogier « pour obtenir de lui l'aveu qu'il n'avait pu réussir dans pareille mission et qu'il avait remis ses pouvoirs au Roi. » Vandenpeereboom l'en dissuada vivement : « N'humiliez pas plus qu'il ne l'est, lui dit-il, le brave vieux collègue. »

Le ministre de l' Intérieur tirait des propos de Frère la conclusion que sa propre retraite était désormais certaine : il en était fort heureux. On parlait, pour le remplacer, de l'échevin bruxellois Watteeu : « C'était, dit Vandenpeereboom, un modéré, bien que franc-maçon. » A ses yeux pourtant, il y avait un danger dans l'accession de plus en plus prononcée de la franc-maçonnerie au Gouvernement.

Vandenpeereboom faisait aussi remarquer que Frère, pour devenir chef de Cabinet, avait cédé au Roi sur la question des fortifications de la rive gauche, en adoptant le principe du programme Deschamps. « Tesch, ajoute-t-il, se montre bien inquiet de voir triompher Frère, Bara. »

Quel serait le sort de Goethals ? Vandenpeereboom, le 22, l'avait engagé, s'il restait ministre, à être très prudent s'il ne voulait pas « être mis dedans. »

Quant au Roi, il tenait « avant tout à voir résoudre les questions militaires », et croyait que Frère seul pouvait « faire passer le gros morceau. » Aussi, selon Vandenpeereboom, était-il prêt à faire « pour ce motif de grandes concessions à Frère au risque d'être ingrat pour Rogier au bénéfice de Frère qu'il n'aime pas mais qu'il craint. » Et il le lâcherait éventuellement, avec la même désinvolture, après avoir obtenu ce qu'il voulait.

Vandenpeereboom, à cette date, estime possible aussi le renvoi de Goethals et son remplacement par le général (page 162) Renard, bon orateur, qui défendrait avec Frère-Orban les questions de la rive gauche et de la réorganisation militaire.

Frère ne se pressait pas de constituer son Cabinet. Il semblait de très bonne humeur et, de fait, il triomphait complètement, « plus Roi que le Roi lui-même », observait Vandenpeereboom. Il se montrait plein d'égards pour cc dernier, qui se demandait s'il voulait éviter que la fraction modérée de la Chambre, assez forte encore, ne prît parti contre lui, soutenue par le ministre démissionnaire. « Je l’ignore - dit Vandenpeereboom - car les intentions de Frère sont en général impénétrables. «

L'opinion publique, Goethals et la crise

Fait surprenant, longtemps l'opinion publique n'avait paru se douter de la crise latente depuis des mois. Elle commençait toutefois à s'en occuper très fort, sans bien savoir ce qui en était. Dans la diplomatie, paraît-il, on avait des appréhensions très vives quant à l'arrivée d'un Cabinet Frère-Bara, tant au point de vue extérieur qu'intérieur. Vandenpeereboom était renseigné par Goethals, qui venait le voir chaque matin.

Le ministre de la Guerre, qui n'était pas fixé sur son sort, voulait, si Frère lui proposait de rester, présenter un programme écrit, et se retirer s'il n'était pas admis intégralement. Il lui répugnait, disait-il, « de s'associer aux avancés et aux maçons »

Le Roi restait fort discret, de même que Jules Devaux. - On attendait les propositions de Frère-Orban. Goethals évaluait à 25 millions environ le coût des dépenses encore nécessaires pour compléter la place d'Anvers, les unes plus urgentes que les autres.

(page 163) La position de Rogier était difficile. Malgré sa défaite et son dépit, il ne pouvait guère, remarque Vandenpeereboom, expliquer la crise devant les Chambres par la non-communication des dépêche, ni par la rivalité avec Frère-Orban. Il motiverait sa retraite en se déclarant, comme son collègue de l’Intérieur, partisan de l'application aux écoles d'adultes de la loi de 1842.

Vandenpeereboom soulignait aussi le cas de Vanderstichelen, neveu de Rogier, mais associé de Frère et de Bara dans l'affaire des écoles. « Restera-t-il dans un Cabinet de ce Bara, lui qui tient tant à ce que sa femme soit reçue dans le grand monde aristo-clérical ? »

La solution de la crise se fait attendre

Le 27 on ne savait rien encore de positif. D'une visite de Bara, Vandenpeereboom croyait probable le départ de Goethals. Il conseilla à ce dernier d'être prudent, car, s'il posait les conditions dont il avait parlé, « Frère les repousserait comme excessives, s'en ferait une arme à la Chambre pour prouver qu'il a résisté aux idées de militarisme exagéré et qu'il s'est séparé de Goethals parce qu'il voulait trop. Frère se donnerait ainsi un air de modération... et le pauvre Goethals serait le bouc d'Israël » !

Les consultations continuaient. Frère, reçu le 26 au soir par le Roi, s'était abouché, le 27, avec Renard, qui, s'il ne devenait ministre de la Guerre, serait. tout au moins commissaire du Gouvernement. C'était, dit Vandenpeereboom, la réalisation de la prédiction de Brialmont.

Frère « couvait mystérieusement » sa combinaison. Vandenpeereboom souhaitait sa réussite, se sentant déjà mieux par l'espoir de s'en aller.

Rogier avait « l'air calme et résigné », mais au fond il devait être « très vexé et humilié » de se voir poussé dehors.

La presse et le public continuaient d'ignorer les vraies raisons de la crise. (Note de bas de page : Dans son histoire de Charles Rogier, Ernest Discailles les tait encore. Peut-être les ignorait-il.)

Le 29, Frère confiait à Vandenpeereboom qu'il devait voir le Roi le lendemain. Il ne savait encore si l'on serait d'accord pour les fortifications nouvelles. Si l'on se montrait trop exigeant, il renoncerait au pouvoir, étant très fatigué (page 164) et ayant, en dehors du ministère, de grandes contrariétés. (Note de bas de page : Vandenpeereboom note qu'il s'agissait d'affaires d'argent. Frère avait un fils aîné, Walthère, qui fut bourgmestre d'Ensival et qui était assez original et dépensier.) Vandenpeereboom l'assura de sa sympathie et lui promit de I 'aider dans la limite de ses moyens.

Rogier, enfin, lui demanda si Frère avait insisté pour que Vandenpeereboom, qu'il vit peu après, restât. La réponse fut négative.

Les illusions de Goethals

Le ministre de la Guerre était toujours dans une quiétude parfaite n, ne se doutant de rien, semblant croire qu'il resterait. Or, on se jouait de lui. Vandenpeereboom s'étonnait de l'attitude assez singulière du Roi à l'égard de celui qui, vers 1847, avait été nommé aide de camp des jeunes princes, qu'il avait soignés comme ses propres enfants. De plus, il avait depuis vécu constamment dans l'intimité de Léopold Il. et pour lui faire plaisir, avait accepté, « trois ou quatre fois millionnaire, tous le embarras d'un ministère. » Le Roi ne lui disait rien, ce qui froissait fort le général, qui devait, peu après, éprouver une déception bien plus amère.

Le dénouement

Frère, dans l'après-midi, pria Vandenpeereboom de passer par chez lui, muni des lettres échangées avec les évêques. Il prodigua ses câlineries à son ex-collègue et lui dit ne vouloir rien lui cacher. La crise était terminée depuis la veille au soir. Les démissions de Rogier, Goethals, Vandenpeereboom étaient acceptées. Ils étaient remplacés par Vanderstichelen, - à qui Jamar succédait pour les Travaux publics, - Renard et Pirmez.

Commentaires de Vandenpeereboom

C'était un bon ministère, reconnut tout de suite Vandenpeereboom. Le choix de Renard pouvait être discuté, par suite de deux procès malencontreux, mais ses capacités étaient indiscutables.

Jamar et Pirmez étaient des modérés. Le second, (page 165) « très capable », était même « presque catholique ». Vandenpeereboom constatait, non sans quelque déplaisir, qu'on en tirerait argument, contre lui, en le blâmant d'avoir soumis les écoles d'adultes au régime de la loi de 1842, puisque Pirmez, grand partisan comme lui de cette loi, acceptait le système de Frère et de Bara, Il serait donc taxé d'être plus catholique que le libéral qui l'est le plus : « Après tout, s'écrie-t-il, dans sa joie d'être libre, que m'import ! » Et l'année 1867 s'achève en comblant son vœu le plus cher.

Vanderstichelen, le 31, fit connaître la combinaison son oncle Rogier qui, paraît-il, prit assez bien la nouvelle.

Frère devait, écrivant le soir à Goethals, lui annoncer qu'il se séparait de lui avec regret pour diverses raisons. D'abord, les questions de la section centrale n'avaient pas été soumises au Conseil, le général y ayant répondu sans consulter ses collègues. Ensuite, sans s'accorder avec le Conseil, Goethals avait fait connaître qu'il ne pouvait se rallier aux modifications proposées par la dite section,

Pour Vandenpeereboom, ces prétendues raisons n'étaient que des prétextes, Goethals devait être sacrifié parce qu'on le croyait « trop faible pour soutenir ses projets à la Chambre. »

L'ex-ministre n'hésitait pas à reprocher au Roi d'avoir joué « un rôle double et peu loyal vis-à-vis de son vieil ami et éducateur Goethals. » L'excuse de Léopold II, peut-être, c'était la conviction qu'il avait que, sans Frère, il ne pourrait faire passer la loi d'organisation militaire, à laquelle il tenait tant.

Le ressentiment de Goethals et de Rogier

Deux hommes surtout furent les victimes, irritées ct moralement meurtries, de cette crise : Goethals et Rogier. Les papiers de ce dernier, les « Notes et Souvenirs » de Vandenpeereboom, source capitale, nous édifient à ce sujet.

Constatons, du reste, que, malgré leur rancœur, l'intérêt du pays et la discipline du parti dominèrent les sentiments personnels. Goethals et Rogier étouffèrent leurs griefs et, devant l'opposition et l'opinion publique, la (page 166) crise s'expliqua par le désaccord sur les écoles d'adultes et les convenances des démissionnaires.

Goethals était très mécontent de Frère et du Roi. Il avait reçu du premier, le 31 décembre, une lettre par laquelle le ministre des Finances constatait le désaccord qui les séparait quant au projet d'organisation militaire transformé par la section centrale, regrettant aussi que Goethals n'eût pas satisfait au désir qu'il avait exprimé de voir le général saisir le Conseil des réponses qu'il ferait aux questions de cette section. Devant ce silence, Goethals affectant même de ne plus le rencontrer, Frère s'était vu obligé d'accepter la position qui lui était faite, en renonçant à la collaboration de son ancien collègue.

A cette lettre, dont Goethals parla le 1er janvier 1868 à Vandenpeereboom, le général aurait, disait-il, deux réponses à choisir : ou bien se livrer à des voies de fait , ou bien réfuter ses dires « en affirmant qu'en aucun cas il n'aurait consenti à rester dans un Cabinet dont Frère serait le chef.3

Sur le conseil de Vandenpeereboom, de ne pas prendre de décision ab irato, il n'écrivit que le lendemain, marquant sa surprise des allégations de Frère-Orban. Il avait cru pouvoir compter sur ses collègues pour défendre le projet présenté par le gouvernement et déclinait toute responsabilité quant à la crise.

Frère, répondant le 4, se plaignit du procédé de Goethals, renouvela son reproche de n'avoir pas vu le ministre de la Guerre soumettre au Conseil toutes les propositions de la section centrale, qu'il importait d'examiner avec soin, et conclut en rejetant sur l'intransigeance du général la responsabilité du désaccord.

Goethals, dans sa réplique du 5, jugea vain de prolonger la correspondance, ne voulant pas être un obstacle à (page 167) la combinaison qui paraîtrait au Roi la plus utile au pays.

Le lendemain, Vandenpeereboom vit Frère et Bara : il trouva le premier exaspéré contre Goethals à cause de sa dernière épitre. Frère reprochait à l'ancien ministre de la Guerre d'avoir manqué de parole et menaçait de l'exécuter, de le « cravacher » à la Chambre, sûr qu'il était d'être vainqueur dans un « duel » oratoire. Vandenpeereboom, mal disposé pour Frère, estimait à part soi que la correspondance échangée entre les deux adversaires, rendue publique, ferait plus de mal à Frère qu'à Goethals. II attribuait, d'après des propos de Frère et de Bara, la « rage » du premier et l'hostilité du second à l'amour-propre blessé.

L'irritation de Goethals n'était pas moins vive et s'étendait au Roi, qui, disait-il, l'avait joué d'accord avec Frère et Renard. Vandenpeereboom était allé le voir le 12. Le général, qui avait fait une chute de cheval assez grave, ce qui ne devait pas calmer sa mauvaise humeur. parlait d'envoyer sa démission d'aide de camp de Sa Majesté et d'écrire une brochure justifiant son attitude,

Rogier était présent. Il promit de défendre Goethals s'il était attaqué.

Vandenpeereboom s'efforça de calmer le général, l'engageant à bien réfléchir avant de sacrifier sa haute position.

Il vit Frère le lendemain et lui déclara que Rogier et lui se verraient obligés de soutenir Goethals si l'on s'attaquait à son honorabilité. Frère parut d'abord très vexé, puis il dit loyalement qu'il communiquerait à Devaux la partie des explications relatives à Goethals. Il avait aussi donné lecture de ce qui concernait Vandenpeereboom, qui se montra satisfait.

Dans l'après-midi, l'accommodement était loin encore de se réaliser. Goethals n'avait pas admis l'explication de Frère et celui-ci s'en plaignait dans un billet à Vandenpeereboom. renouvelant ses menaces antérieures.

De son côté, Goethals transmit au député d'Ypres la copie de la correspondance échangée avec Frère et de la lettre adressée au Roi. Il n'avait pas, en effet, lors de la visite de Devaux, admis le thème de Frère, « faux et mensonger d'un bout à l'autre », affirmait-il, et il laissait à son adversaire la (page 168) liberté de dire ce qu'il voudrait, se réservant d'y répondre publiquement.

Aussitôt après avoir reçu le billet de Frère, Vandenpeereboom se rendit chez Goethals et renouvela ses exhortations. Devaux fut dans l'entre-temps annoncé : il confirma « en ami » les conseils de Vandenpeereboom. Le général ne se laissa pas encore convaincre. La nuit, heureusement, porta conseil.


Il s'agissait, d'un autre côté, d'apaiser Rogier. Le Roi, qui avait, à la réception de la Cour, le 1er janvier, fait au vieil homme d'Etat « un fort beau compliment », célébrant ses éminents services, avait envoyé Van Praet chez Vandenpeereboom, pour lui dire son intention de les nommer tous deux ministres d'Etat. Rogier refusait, ne voulant pas accepter une nomination que Frère-Orban, comme chef de Cabinet, devait contresigner. Van Praet priait donc. Vandenpeereboom d'arranger cette très délicate affaire. Il consentit à la démarche et sc rendit chez Rogier. Par la même occasion d'ailleurs, il s'y rencontrait avec Bara et Vanderstichelen pour entendre la lecture des récriminations réciproques de Rogier et de Frère-Orban. « Tout compte fait, - écrit-il, Frère-Orban avait écrit quatre mémoires et Rogier trois, ensemble un vrai volume... »

Bara fit une sage proposition : brûler tous ccs documents. Frère y consentait. Rogier d'abord hésita. Devant les supplications de ses amis, invoquant l'intérêt du parti, il céda. » Alors, dit Vandenpeereboom, commença un superbe autodafé qui dura plus de trois quarts d'heure et emporta le Cabinet de Rogier. »

Celui-ci s'était aussi montré inébranlable lorsque Vandenpeereboom, arrivé le premier au rendez-vous, le conjura d'accepter le titre de ministre d'Etat.

Après la combustion des papiers, on revint à la charge. Rogier s'obstina longtemps. Bara parvint encore à sauver la situation en proposant de faire signer l'arrêté par tous les membres du Cabinet : « ce serait, disait-il, une heureuse innovation, car elle établirait un lien entre les nouveaux et les anciens. » Rogier, finalement, se laissa persuader, Bara et Vanderstichelen garantissant l'acceptation de Frère.

Le dénouement

(page 169) Par bonheur pour le parti libéral, la discussion sur la crise ministérielle, qui dura du 14 au 18 janvier 1868, se termina sans l'évocation des graves dissentiments que nous venons de signaler. Tandis que l'opposition faisait preuve « d'une incroyable faiblesse », Frère-Orban soutint tout le débat « avec un grand talent », de l'aveu de Vandenpeereboom, qui ne peut s'empêcher d'admirer l' « assurance pyramidale » avec laquelle le célèbre orateur défendit « une mauvaise cause » et justifia sa « volte-face. »

Rogier, dit encore notre mémorialiste, avait prononcé « un discours plein de dignité et de générosité... »

Goethals s'était apaisé et se déclarait satisfait en général de l'exposé de Frère.

Le deuxième cabinet libéral de Léopold II allait pouvoir poursuivre sa carrière sans trop de difficultés d'abord.