Accueil Séances Plénières Tables des matières Biographies Documentation Note d’intention

Ecrit sur le sable (cinquante ans de journalisme)
FISCHER Franz - 1947

FISCHER Franz, Ecrit sur le sable (cinquante ans de journaliste)

(Paru à Bruxelles en 1947, aux éditions de La Renaissance du Livre)

Dans la mêlée sociale

(page 99) Notre histoire retiendra-t-elle le nom de cet homme qui en plein Parlement belge avait osé proclamer, au déclin du siècle dernier, qu'il n'y avait pas de question sociale ?

Cet homme fermait les yeux à une évidence qui éblouissait le monde. En Belgique, le problème fondamental du droit à l'existence des populations laborieuses avait été posé tragiquement par les émeutes de misère de 1886 et par les révélations accablantes sur la somme d'iniquités pesant sur les ouvriers que fit publiquement connaître l'enquête officielle de la Commission du Travail.

Et tout autant par la croissance, tenant du prodige, de ce jeune Parti Ouvrier, dont Anseele disait plaisamment qu'il enfourchait déjà ses culottes longues d'adulte à l'âge où les poupons tètent encore leur pouce.

Le monde entier, du reste, s'embrasait de flammes annonciatrices d'un renouveau social.

Flammes d'ardeur enthousiaste chez les opprimés, que captivait un idéal d'équité et de justice distributive.

Flammes de haine et révolte, farouchement intraitables chez les exaspérés, les jusqu’auboutistes de la guerre des classes, que leur passion précipitait dans la terrifiante et stupide aventure des attentats à la dynamite.

Flammes de charité chrétienne, qui déterminaient le pape Léon XIII à lancer sa fameuse encyclique Rerum Novarum , proclamant comme un chose nouvelle, le principe du juste salaire substitué à celui de l’insuffisante et dérisoire aumône.

(page 100) Flammes de prudence et de prévoyance, aux lueurs desquelles le jeune empereur Guillaume II promulgua les sensationnels rescrits sur le sort du travailleur et inaugura ce régime d'assurances sociales, réalisé par Bismark, et qui, pendant des lustres, servit de modèle aux Etats réformateurs de l'Europe.

Flammes de générosité et de noble idéalisme créant, dans les milieux de haute culture, dans la littérature, dans l’art dramatique, dans les arts plastiques, ces types de symbiose et de synthèse révélant la grandeur, mais aussi les détresses et les déchéances imméritées des hommes au travail.

L'engouement social avait gagné des milieux où l'on pouvait s’attendre à ce qu’il fît scandale.

C'est ainsi que dans le Figaro, moniteur des frivolités mondaines de l'aristocratie française, un chroniqueur réputé, Jules Huret, parvint à faire paraître en tableautins d’un poignant réalisme, toute une série de récits, descriptions et interviews montrant la profondeur de l'abîme de misère où étaient tombés la plus grande partie des travailleurs, artisans dela richesse de leur patrie.

Profondément impressionné par les images de cette galerie, dont je ne connaissais, hélas, que trop les répliques belges, je résolus présompueusement – « Anch’io son pittore », comme l'avait dit Raphaël d'y aller aussi, et le plus souvent possible, de mes esquisses sociales.

Non pas pour un travail panoramique d'ensemble.

Il y avait à peine quelques années que la Commission d'enquête sur le Travail avait déroulé sa fresque émouvante et pitoyable.

Mais pour dépeindre occasionnellement, au gré de l'actualité, quelques aspects de cette injuste souffrance humaine.

Ces occasions ne devaient pas manquer.

J'avais longuement visité et décrit, à l'Exposition Universelle de Bruxelles, l'intéressant compartiment consacré à la prévention des accidents de travail.

J'avais été frappé par la multiplicité et l'ingéniosité des appareils et dispositifs exposés, qui pouvaient mettre l'ouvrier à l'abri des chutes, des éclats de matériaux, des explosions et des dégagements de gaz, des brûlures de liquides corrosifs, de l'emploi imprudent de produits nocifs, des dangers d’un (page 101) séjour prolongé dans des ateliers de travail malsains et humides.

Et je résolus d'enquêter, sans ordre de priorité mais au hasard de mes découvertes, de dénonciations dûment authentifiées, de protestations de syndicats; de ma curiosité partout où le travail s'accomplissait dans des conditions incommodes, insalubres ou dangereuses.

Ce qui m'amena à constater, en passant devant les maisons à repeindre, qu'on aux accrochait façades des échafaudages incomplètement fixés, où des ouvriers peintres n'étaient pas protégés contre les chutes par des battes d'appui et de soutien.

Que dans certains charbonnages, les cages de descente des mineurs ne glissaient pas sur des guidons en bois donnant prise aux griffes d'accrochage en cas de rupture du câble.

Que l'usage des enduits à la céruse faisait d'épouvantables ravages dans l'anatomie des victimes de la maladie du plomb.

Que dans certaines carrières, les ouvriers travaillant la pierre n'avaient pas le visage protégé contre les éclats et étincelles, par des masques de treillis.

Que des enfants, de pauvres petits, occupés clandestinement la nuit dans des cimenteries du bassin calcaire du Tournaisis, vivaient dans le poudroiement pernicieux des nuages de poussière blanche.

Que dans les puanteurs d'un épouvantable charnier établi au hameau de Buda, près de Haren - un lieu maudit que je baptisai de Buda-Peste -des malheureux peinaient douze heures durant à décortiquer des os, des fragments de viande avariée qui y adhéraient encore.

Mais la vision la plus pathétique de cette souffrance, des martyrs au travail, je l'eus à Grammont, au pays où se fabriquaient encore les allumettes trempées dans le phosphore blanc. J'y avais été appelé par les péripéties d'une grève qui, brusquement, avait pris une allure violente et, la présence des gendarmes aidant, menaçait de tourner en vilaine et sanglante bagarre. Les choses s'arrangèrent heureusement par un compromis signé aux heures tardives de la nuit, par les délégués des patrons et des ouvriers, que le bourgmestre démocrate, M. Rens, avait réunis à l'Hôtel de Ville.

(page 102) Mon dernier train de retour était parti depuis longtemps, et les rares hôtels de la petite ville étaient fermés.

J’acceptai donc l’hospitalité d’un des patrons, M. Delaunoit, qui avait le plus contribué à la conciliation des intérêts. M. Delaunoit attira mon attention sur une plaie hideuse de l’industrie allumettière d’alors, l’emploi du phosphore blanc provoquant chez les ouvriers les ravages d’un mal implacable : la nécrose. Lui-même avait renoncé à l’emploi de ce véritable poison et utilisait un procédé qui, pour n’être pas nocif, le handicapait au regard de ses puissants concurrents.

Mais il prophétisa ) et sa prophétie se réalisé, que cette maladie professionnelle disparaîtrait de que serait généralisée dans la région la fabrication de l’allumette dite suédoise.

Généralisation qui fit la fortune de cette industrie localisée dans la vallée de la Dendre.

Le lendemain, il me fit voir à domicile quelques malheureux atteints par ce mal effrayent. Leurs os se détachaient littéralement, devenaient friables, au point qu’un choc un peu brusque, une chute ou toute autre collision leur cassaient les membres comme des bouts… d’allumettes.

Mais c’est à l’hospice des vieillards que j’eus la vision la plus atroce des ravages causés par cette industrie meurtrière. La mère supérieure, qui me pilotait, m’avait désigné, avec une sollicitude apitoyée, des êtres minables, ruinés et ravagés par l’invalidité et la vieillesse prématurées.

A un moment donné, elle me présenta un petit veux qui n’avait plus de mâchoires ; son menton ou plutôt le paquet de chair flasque qui lui pendait sous la bouche édentée était agité par un geste continuel de mastication.

« Kobus, dit alors la bonne sœur, montrez votre mâchoire à Monsieur. »

Sars hésiter et avec un sourire affreux, il me désigna, comme une relique sur un coussin et sous un globe de verre, toute son ossature maxillaire, qu'un miracle de chirurgie avait extraite de sa misérable anatomie.

L’ignore si ce récit, fidèlement rapporté à mes lecteurs, et redit par d'autres, a pu contribuer à l'élaboration des règlements prohibant cette forme de travail cruelle et inhumaine.

(page 103) Mais si j’en tirais quelque fierté, ce ne serait que pour me conformer dans cette idée que le journalisme, faite d’un sacerdoce, peut devenir, parfois, un apostolat.

Mes aînés de la rédaction m’encourageaient du reste à persévérer dans cette pratique de sondage de misères humaines.

Mais on était loin alors de la spécialisation de la division du travail en rubriques, toutes choses rendues impossibles par la multiplicité des tâches et la faiblesse numérique de notre équipe de rédacteurs.

Puis-je rappeler à ce propos que c’est pendant ses vacances qu’Auguste Dewinne fit, en pays flamand, ses enquêtes sociales, d’où il rapporta l’émouvant réquisitoire contenu dans son ouvrage « A travers les Flandres. »

En ce qui me concernait, c’est d’une façon sporadique que je trouvais, entre deux séances de cuisine du journal, ou de reportage parlementaire, l’occasion de découvertes au pays de la misère et de l’infortune.

IL fut une époque où l’agitation nationaliste irlandaise passionnait l’opinion publique. On s’indignait, un peu partout, des exactions cruelles des Land’s lords de la verte Erin, chassant les paysans de leurs terres et de leurs fermes par des procédés brutaux d’éviction.

J’appris qu’une éviction inhumaine venait de s’accomplir chez nous, dans la banlieue louvainiste, à Linden, un village perché sur la crète séparative des vallées de la Dyle et du Demer. Un grand seigneur de la région avait chassé de leur modeste ferme tous les membres d’une famille nombreuse de cultivateurs. Les pauvres gens campaient à la belle étoile, au milieu de leur pauvre petit mobilier jeté pêle-mêle sur l’herbe d’un pré. J’allai les voir et décrivis en même leur détresse, en même temps que je stigmatisais l’incurie des autorités, qui abandonnaient la misérable nichée à son sort.

Ma narration parvint à émouvoir des âmes parmi des petites gens, surtout, et j'appris, par la suite, que grâce à leurs offrandes de solidarité. On put assurer à ces malheureux la location d’un gîte et d’un coin de terre.

la recherche de sujets dans la vie des gagne-petit et des... gagne-rien du tout, je décidai un jour de m’enquérir de ce que pouvait bien récolter, pour sa subsistance, un de ces mendiants mélomanes qui parcourent les rues en jouant (page 104) de l'accordéon, du piano mécanique ou en chantant des complaintes.

Ayant dévalisé l'armoire aux vieilles nippes, le chef coiffé d'un feutre graisseux et le regard dissimulé sous des lunettes bleues, je m'en fus louer un orgue de barbarie au quartier des Italiens, rue Saint-François, à Saint-Josse.

Puis, la caisse musicale sur la bedaine, j'allai dans une rue déserte du quartier de la Porte de Namur, moudre les ritournelles d'opéras. Je n'étais pas très fier dans mon rôle de mendiant d'un jour et, malgré mon accoutrement, je fus bientôt reconnu et repéré par un confrère, qu'un hasard menait dans ces parages.

Il me dit en riant : « Mon vieux, tu n'as rien inventé de nouveau; Jean-Bart l'a déjà fait dans un journal liégeois. Si tu persistes, tu auras l'air d'un plagiaire. »

J'allai aussitôt enlever ma défroque de musicien ambulant, non sans avoir compté ma recettes, qui s'élevait à dix-huit centimes.

Décidément, l'art musical ne paie pas.

Je fus plus heureux. si l'on peut dire, dans mon enrôlement au sein d'une équipe de terrassiers travaillant à la création de l’avenue de Tervueren.

C'est en me promenant au fil du ruisseau de la vallée de la Woluwe que je découvris la scandaleuse spoliation dont ces travailleurs étaient victimes.

Comme je voyais des centaines d'ouvriers grouillant sur les chantiers, creusant, bêchant, poussant des rames de wagonnets, je dis au cabaretier où je me rafraîchissais : « Quelle magnifique clientèle vous rapportent ces travaux. » Il me répondit : « Cela ne rapporte rien du tout. Ces ouvriers n'ont jamais un sou vaillant sur eux. » Et, me désignant de grands baraquements en bois, il ajouta : « C'est dans ce cambuses, tenues par des surveillants, qu'ils doivent dépenser. »

« - Mais, observais-je, c'est contraire à la loi sur le salaires. »

« - La loi. la loi ! Si vous saviez combien ils s'en fichent? »

« -Précisément. je ne le sais pas. moi. »

Et il m'expliqua la combinaison.

Ces terrassiers étaient des travailleurs ambulants qui (page 105) viennent, à travers le pays, se faire embaucher dans les grands travaux. Comme les intempéries leur infligent de longues périodes de chômage, leur bourse est généralement à sec quand ils se présentent auprès du conducteur recrutant la main-d'œuvre.

Celui-ci cumulait, avec son métier de surveillant de la tâche, celui, assez lucratif, de « cambusier », c'est-à-dire de tenancier de c »s baraquements-auberges qui, dans les pays en friche où l'on construit des routes, crée des voies ferrées ou creuse des canaux, offrent le couvert et le gite à la main-d'œuvre errante.

De son air le plus engageant, le cambusier disait au terrassier-chemineau : « Tu es sans doute à sec et tu ne peux attendre la fin de la quinzaine pour avoir de quoi payer ta pitance et ton logis ? Cela ne fait rien. Je vais arranger la chose. Et d'aligner devant le pauvre diable toute une collection de jetons de fer émaillé portant, de deux centimes vingt francs, le chiffre des valeurs fiduciaires que cette monnaie de singe était censée remplacer.

Inutile de dire que cette monnaie n'avait cours que dans la cambuse du chef de chantier, ce qui permettait à celui-ci d'abuser de son monopole en vendant très cher à sa clientèle forcée des ratatouilles infimes, de la bière pisseuse, du tabac de quatrième zone, de l'alcool apparenté au vitriol, et de lui offrir pour couchette une paillasse alignée auprès des autres dans un dortoir commun.

Façon ingénieuse, mais odieuse, de tourner la loi, qui entrait à peine en application et qui devait réprimer le paiement en marchandises, le « truck-système. »

A la fin de la quinzaine, quand le surveillant-cambusier réglait le compte des salaires. il ne manquait pas de déduire de la paie le montant de l'avance-jetons. En sorte que le pauvre diable, n'empochant qu'un mince reliquat de monnaie légale, était forcé de recourir à un nouvel emprunt-jetons.

C'était la chaîne sans fin d'une scandaleuse exploitation.

Les victimes ne savaient à quelle porte frapper pour se défendre, et d'ailleurs n'osaient pas se plaindre. C’est d’une façon toute fortuite, par des récriminations d’in cabaretier (page 106) que lésait cette concurrence déloyale, que j’appris la vérité.

Je décidai de révéler la chose au public, à la justice, aux autorités gouvernementales.

M'étant ouvert de mes intentions au secrétaire du syndicat des terrassiers, je lui dis que j'étais prêt à jouer le cobaye expérimental et à subir l'épreuve de cette cruelle spoliation. Il m'affubla du costume du métier, veste et pantalon de velours à côtes, avec la légendaire ceinture de flanelle rouge, me coiffa d'une crasseuse casquette-jockey, me chaussa de lourds sabots et me mit entre les mains une bêche de dimension.

Ainsi accoutré, jeme présentai dans une cambuse érigée au plateau de Stockel, à l'orée de la forêt de Soignes.

Le cambusier me toisa, considéra d'un regard méprisant mes paumes si peu caleuses dt s'amusa de la façon gauche dont je maniais la pelle. Il me prenait certainement pour un propre à rien fauché, mais capable quand même d'abattre la besogne d'un aide qui pouvait tout au plus gagner le salaire de trente centimes l'heure.

Je ne marchandai pas. L'essentiel était que je fusse embauché et pourvu immédiatement de ma ration de jetons, pièces à conviction de ce délit que je me promettais de dénoncer.

Je vous fais grâce du récit de mon équipée de terrassier improvisé, des quolibets et des bourrades de mes camarades de corvée, inconscients de mes intentions vengeresses.

Ce stage ne fut d'ailleurs pas entièrement perdu pour moi. Car à manier la bêche, à pousser des wagonnets et à porter des charges de moellons. j'acquis une certaine compétence, qui me vint rudement à point quand, quelque quarante ans plus tard, j'accomplis, bien involontairement cette fois, des prestations autrement lourdes et cruelles dans un camp de concentration où j'étais alors bien identifié comme journaliste.

Mais au bout de deux jours j’eus largement mon compte de ce labeur de forçat. D'autant que le brouet que l'on me servait me soulevait le cœur, que la « bière » de la cambuse me donnait la nausée et que, sur la paillasse du dortoir commun, mon corps fourbu ne tarda pas à être habité.

(page 107) Mais je tenais les jetons accusateurs et le fil conducteur de cette vilaine combinaison.

Je brûlai donc la politesse à mon cambusier et fis. dans mon accoutrement de terrassier chemineau, à la rédaction de mon journal, une apparition sensationnelle.

Le lendemain parut dans le Peuple le récit détaillé de mon reportage vécu, récit illustré de la reproduction des jetons accusateurs. L'article fit quelque tapage. Déjà, les feuilles diverses parlèrent de monstrueuses exagérations et d'excitations démagogiques à la haine des classes. Mais les entrepreneurs, indirectement responsables alléguèrent - ce qui était peut-être admissible - leur ignorance de ces procédés, désavouèrent leurs sous-ordres et firent sur-le-champ cesser l'abus. Ils prétendirent que ce mode d'assurer la subsistance au personnel nomade qui se présentait sur les chantiers, était admissible dans les régions désertiques, éloignées de tout centre de ravitaillement, mais qu'il ne pouvait, en tous les cas, être pratiqué au profit d'agents directs des patrons. Le parquet, qui s'était ému de mes révélations, accepta ces explications. Mais le ministre du travail de l'époque, M. Albert Nyssens ne s'en tint pas là et fit prendre un arrêté royal complémentaire à la loi sur les paiements des salaires, texte qui mit fin à cette violation évidente de la loi et à cette répugnante filouterie des salaires.

Mes éphémères camarades de travail eurent vent de mon intervention et s'en montrèrent reconnaissants.

Ils m'envoyèrent une délégation, qui m'apporta un immense bouquet de fleurs champêtres, accompagné... d'un lièvre de dimension.

Je n'oserais pas jurer que cet animal, puissamment râblé, n'ait été braconné sur les tirés de son Altesse Royale le Comte de Flandre, dont les domaines de chasse bordaient l'avenue en construction.

Mais mon aveu est couvert par la prescription. Et puis, j'avais tellement frôlé l'illégalité - je n'ai pas même restitué les jetons accusateurs - que je n'en étais pas une complicité près.

Car une fois que l'on s'engage sur les chemins du crime...