(Paru à Bruxelles en 1830, chez H. Tarlier)
(page 7) On entreprend de narrer des faits.
L'histoire, la politique, la diplomatie, en diront l'origine et les causes. Nous voulons nous borner dans ce rapide tableau à présenter des résultats.
Un sourd mécontentement fermentait, depuis plusieurs années en Belgique, contre le gouvernement et même contre le roi. Il grossissait en grondant ; depuis 1828 il devenait de l'aigreur, de l'aversion, de la haine. C'est incontestable.
Le journalisme augmentait, propageait, envenimait, généralisait ce mécontentement, mais qu'on ne l'accuse jamais de l'avoir causé !
Les événements majeurs dont Bruxelles a été le centre se lient tellement avec ceux des autres provinces et villes de la Belgique, qu'il a été impossible de parler des uns sans faire mention des autres. Nous retraçons donc ici, en effet, des événements dont la Belgique entière a été le (page 8) théâtre et qui ont amené pour elle une autre destinée et une ère nouvelle de prospérité, de liberté et de bonheur. Nous serons vrais avant tout, autant qu'il sera possible de l'être ; c'est un grand mérite, mais ce n'est pas assez ; il faudra aussi être impartial ! et ce genre de mérite est plus difficile à atteindre. Il sera cependant autant que l'autre le but de notre travail.
Nous avons puisé aux sources ; nous avons été témoins de la plupart des faits que nous racontons ; mais nous écrivons à une époque trop rapprochée des événements, pour n'avoir pas été dominés en partie par leur influence : il a donc pu se glisser des erreurs, des omissions des inexactitudes dans nos récits. Qu'on veuille nous les indiquer ; nous nous ferons un devoir de les rectifier.