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GENDEBIEN Jean-François (1753-1838)
GENDEBIEN Jean-François, né en 1753 à Givet, décédé en 1838 à Mons
Age en 1830 : 77 ans
Congressiste (1830-1831, Soignies)
Interventions au cours de la session 1830-1831
(Congrès national)
(Extrait de : L. François, dans Nouvelle biographie nationale, t. II, , 1990, pp. 188-189)
GENDEBIEN, Jean-François, membre du Congrès, du Corps Législatif, de
Au début de sa carrière, Jean-François Gendebien
suivit les traces de son père. Il étudia le droit à Louvain, à Vienne et à
Paris; s'installa comme avocat à Mons en 1779 et devint intendant de la
famille d'Arenberg en 1780. Après avoir obtenu la naturalisation le 1er avril 1784,
il fut nommé greffier échevinal du magistrat de Mons. Comme personnalité
jouissant d'une certaine audience, il était partisan d'une modernisation
progressive des institutions.
Gendebien n'était toutefois pas d'accord sur la
manière despotique dont Joseph II poursuivait ses réformes. En 1787, il joua un
rôle assez significatif contre les réformes administratives ; en janvier, il
fut l'un des rédacteurs d'une requête adressée à l'Empereur et, en décembre,
le coauteur d'un rapport sur les violations des droits de notre pays.
Du 24 octobre au 23 novembre 1789, Gendebien fut
emprisonné comme otage entre les mains du commandant d'Haponcourt.
Dès sa mise en liberté, il reprit ses fonctions de greffier échevinal du
magistrat renouvelé de Mons. En décembre 1789, il fut nommé également
conseiller pensionnaire.
En 1790, il devint membre du Congrès des Etats
Généraux et, suivant le rôle, il présida à plusieurs reprises cette assemblée
et il fut coauteur du projet de texte des Etats-Belgiques-Unis.
Dans le conflit, qui opposa les démocrates et les statistes, Gendebien ne prit
pas position. Il ne sympathisait certes pas avec Vonck,
mais il n'était pas partisan non plus d'un régime qui donnerait le monopole
du pouvoir à l'Eglise et qui s'imposerait par la terreur. Gendebien se fondait
sur l'interprétation stricte des principes du contrat social. Bien qu'il
présageât, dès l'été 1790, le développement de la révolution, il essaya de
l'endiguer en collaborant à la réorganisation des institutions et en misant au
maximum, mais en vain, la carte française.
Gendebien sut se réconcilier au mieux avec la première
restauration autrichienne. Dans une note circonstanciée à Metternich
datée de février 1792, il exposa son point de vue modéré. Il tend ainsi à
donner satisfaction à tous les partis dans l'espoir de parvenir à résister aux
Français. Etant resté entièrement neutre de novembre 1792 à mars 1793, il fut
nommé, en juin 1793, membre du Conseil communal de Mons et conseiller-pensionnaire
des Etats de Hainaut.
De juin 1794 à l'été 1795, Gendebien séjourna en
Allemagne. Après son retour, il exerça à nouveau sa profession d'avocat et ses
fonctions d'intendant des d'Arenberg. Il refusa, en avril 1797, un mandat au
Conseil des Anciens, alors que le Gouvernement lui-même avait été déçu par le
caractère royaliste et antifrançais des élus. Gendebien s'intéressa de plus en
plus aux affaires minières. Par ses conseils juridiques et par sa
participation financière, il acquit une position clé dans ce secteur
industriel, au moment où celui-ci recevait une nouvelle impulsion grâce à
l'emploi des machines à vapeur. Sous le Consulat, Gendebien sortit de son
isolement politique : en juillet 1800, il fut nommé membre du Conseil général
du Département de Jemappes, membre du Conseil communal et président du
Tribunal de première instance de Mons. Depuis 1804, il siégea, en outre, au
Corps Législatif de France. Comme parlementaire, il défendit principalement
la rationalisation et le développement des exploitations houillères. Il fut
l'un des principaux rédacteurs de la loi de 1810 sur les mines.
Bien qu'il se fût tout à fait intégré au régime
de l'Empire (en 1810, par exemple, il fut décoré de
Cette attitude de Gendebien contribua certainement
à le faire bien voir, en 1814-1815, dans l'entourage du prince-souverain
et à le faire désigner, au printemps de 1815, comme membre de
Le Roi désigna Gendebien
comme membre de
L'étendue croissante du
pouvoir, le nombre grandissant des fonctionnaires et l'augmentation des
dépenses de l'appareil de l'Etat déçurent profondément Gendebien. Aussi
s'opposa-t-il, chaque année, aux propositions de budget et certainement contre
les propositions de dépenses consenties pour dix ans. Il était aussi adversaire
de la plupart des lois fiscales : selon lui, les impôts indirects pouvaient
uniquement être perçus .sur les biens de consommation. Il défendit également
au parlement les mesures en faveur de l'agriculture et du commerce
international.
On peut affirmer que
Gendebien fut un parlementaire très actif et qu'il monta très souvent à la
tribune. Il irrita bien des fois le Roi et le Gouvernement par ses prises de
position et il n'est pas exclu que ceux-ci intervinrent pour écarter Gendebien
de
En octobre 1830, il devient
membre de la « Société de
La carrière politique de
Gendebien prit fin avec la dissolution du Congrès National. Il resta membre du
Conseil communal et président du Tribunal de Mons jusqu'à son décès. Jusqu'en
1834, il dirigea le Comité de secours des réfugiés politiques et, depuis 1835,
il se retira progressivement des affaires. En agissant de la sorte, Gendebien
se montra, encore une fois, un parfait intendant car ainsi ses héritiers échappèrent,
pour une grande partie, au payement des droits de succession.
Ses héritiers étaient ses
fils : Alexandre, qui fit une carrière politique ; Jean-Baptiste, qui fut
industriel, et ses filles : Thérèse, qui épousa Félix Gantois, négociant ;
Marie, qui épousa Louis Monjot, imprimeur-éditeur
et exploitant minier et Victoire, qui épousa le général Louis Duvivier. La
famille Gendebien fut anoblie au début du XXe siècle.
(00) Vérification de ses pouvoirs comme membre du
Congrès (10/11/1830)
(01) Règlement d’ordre intérieur du congrès (12/11/1830)
(02) Négociations relatives au statut du Luxembourg (17/11/1830)
(03) Question du sénat (15/12/1830)
(04) Question relative au choix
du chef de l’Etat (Nemours-Leuchtenberg) (02/02/1831)
(05) Tarif des douanes sur les houilles (29/06/1831)
(06) Préliminaires de paix (les dix-huit articles) (02/07/1831)