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Note
d’intention
JAMINE
Joseph (1797-1883)
JAMINE Joseph, Laurent, né en 1797 à Maestricht, décédé en 1883 à
Tongres
Age en 1830 : 33 ans
Congressiste (1830-1831, Maestricht)
Libéral. Elu par l’arrondissement de Maestricht, de 1831 à 1833
(Extrait de : R. WARLOMONT,
Biographie nationale de Belgique, t. XXXVII, 1971-1972, col. 461-462)
JAMINÉ (Joseph-Laurent), homme politique et avocat, né à Maastricht le 19
mai 1797, décédé à Tongres le 20 août 1883.
Joseph Jaminé est le fils de Lambert Jaminé et de Geneviève Absil.
Après avoir accompli ses études à Maastricht, il s'inscrit à l'Université
de Liège. Il y est reçu docteur en droit en présentant une thèse intitulée: De
collationibus.
Le nom de Jaminé, qui a été membre du Congrès national et a siégé à
Inscrit au barreau de Maastricht, Jaminé a été fort influencé, en 1821, par
un procès qui fit date dans les annales judiciiares,
et au cours duquel le bourgmestre de Maestricht, Hennequin,
joua le rôle de l'accusé. Le Gouvernement de La Haye poursuivait celui-ci pour
avoir refusé l'application d'une taxe grevant la ville. L'acquittement du
prévenu fit sensation. L'effervescence la plus grande régnait, comme l'a
rappelé le procureur général Meyers dans un discours
prononcé le 16 septembre 1929 à
C'est sous ce climat que Jaminé noua bientôt d'étroites relations d'amitié
avec Théodore Weustenraad, homme de lettres, poète et
publiciste, égaIement originaire de Maastricht, et
de huit ans son cadet. Jaminé a collaboré avec Weustenraad
à L'Éclaireur du Limbourg, journal d'opposition à la politique
hollandaise, qui parut à Maastricht du 16 septembre 1827 au 31 mars 1829. Dans
ses Notes biographiques sur H.-Th. Weustenraad (Bulletin de
C'est en qualité de suppléant du baron Surlet de Chokier, élu membre du Congrès national le 3 novembre du
Congrès national le 3 novembre 1830 pour le district de Hasselt que Jaminé prit
place dans les rangs de cette assemblée le 7 avril 1831, après que Surlet de Chokier fut devenu
régent de Belgique le 24 février 1831. Les deux autres représentants du
district étaient Charles de Brouckere et Pierre-Gérard Teuwens.
Meyers, descendant direct de Jaminé et
détenteur de ses papiers, rapporte au sujet de cette élection qu'un décret du
Gouvernement provisoire avait établi, le 31 octobre 1830, un bureau électoral à
Sittard, localité des Pays-Bas actuels ; ce bureau
recueillait les suffrages émis par les électeurs de la rive droite de
Dès le mois de mai 1831, avec une fougue, que n'éclaire pas toujours le
sens des réalités, Jaminé se jette dans les discussions du Congrès national
concernant l'élection du roi des Belges et l'approbation du traité des XVIII
articles. Il ne semble pas encore pressentir que le choix d'un roi peut, dans
les difficultés que rencontre le Gouvernement provisoire, constituer une
planche de salut. Le 24 mai 1831, il énonce, faisant fi de toute circonspection
diplomatique : « La proposition Pirson attaque directement la constitution en
conférant aux plénipotentiaires de Londres le droit de donner un roi à
En effet, le protocole du traité des XVIII articles, tout en reconnaissant
à
Jaminé annonce, cependant, quelques jours plus tard que son vote sera
acquis au prince Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha, mais sous réserve de l'issue
des négociations relatives au traité des XVIII articles.
Le discours du 2 juin 1831 - malgré l'outrance de certains termes:
« Hier je reculais devant la guerre, aujourd’hui je l'invoque presque
comme un bienfait » - a captivé l'attention d'une assemblée émue qui a
manifesté son respect pour l'attitude de Jaminé.
Jaminé avait-il reçu de la part d'amis imprudents des assurances au sujet
du maintien du Limbourg dans le giron national ? C'est possible, et on peut le
croire quand, dans un discours pathétique, il profère le 1er juillet 1831 : «
Lorsque nous nous occupions du décret sur l'élection d'un roi, on nous déclara
que, pour ce qui regardait le Limbourg, on en viendrait facilement à bout ». Il
achève en ces termes: « La guerre générale, donc, s'il faut en passer par là. A
mon avis, ce sera le réveil des peuples et le signal de leur émancipation ...
»
Le traité
des XVIII articles, dont le protocole est connu depuis plusieurs mois, est voté
par le Congrès national le 9 juillet 1831.
Mais la signature de ce traité mécontentait le roi des Pays-Bas. Guillaume
1er provoqua la campagne des dix jours. Le règlement définitif du conflit
international fut imposé, par les puissances étrangères, à
Siégeant à
Au cours des sessions 1831-1832 et 1832-1833 Jaminé représente le district
de Maastricht; il intervient encore dans les débats et s'intéresse activement à
la situation militaire du pays. .
Tout en menant une action sur le plan national, Jaminé poursuivit également
une carrière administrative et politique dans la province de Limbourg.
En 1830, il était devenu secrétaire du baron de Loën,
gouverneur de la province de Limbourg, et, le 24 février 1831, juge suppléant
du tribunal de 1e instance à Tongres. Il assista le gouverneur dans
l'organisation de l'administration provinciale nouvelle.
Installé à Tongres comme avocat, il devint, en 1836, membre du conseil
communal. Bourgmestre de Tongres le 17 janvier 1855, il le demeura jusqu'au 31
décembre 1860, date à laquelle un différend éclata au sein du parti libéral
dont il était président. Lorsque les querelles furent aplanies, il fut à
nouveau nommé bourgmestre de Tongres le 6 janvier 1864 et occupa ce poste jusqu'au 31
décembre 1866.
C'est à Jaminé que la ville de Tongres doit l'édification d'une école pour
garçons et l'agrandissement de l'hôpital communal.
Jaminé fut également vice-président du gouvernement provincial du Limbourg
de 1839 à 1848 et président du conseil de 1848 à 1883.
Il est l'auteur, en collaboration. avec L. de Fastré,
d'un Mémoire sur la destination des ci-devant béguinages (Liège, 1846).
Jaminé était, comme Gendebien et Dumortier, un esprit généreux et
passionné. Les peuples, comme les citoyens, doivent conserver leur fierté :
subir n'est pas accepter. La fermeté, parfois abrupte, d'un Jaminé a contribué
à sauver la dignité nationale qu'une agréation massive par les Chambres du vœu
des puissances aurait pu compromettre.
La définition de la vie tout entière de Jaminé se trouve dans le titre
d'une autobiographie de Goethe: Poésie et Vérité. Le premier terme
résume la carrière du législateur, le second celle du mandataire provincial et
communal, converti aux réalités. Le poète est mort jeune, mais le mandataire
public a heureusement survécu.
Iconographie : portrait peint par Guddens,
1873 (Palais du Gouvernement provincial à Hasselt) ; le modèle fait impression
comme un personnage du Greco.
René Warlomont.
Autres références :
L. Roppe, « Jaminé,
Joseph Laurent", dans Nationaal Biografisch Woordenboek, t.
3, Bruxelles, 1968, col. 442-444.
(00) Vérification de ses pouvoirs
comme membre du Congrès (07/04/1831)
(01) Proposition sur les moyens de terminer le différend
entre la Belgique et la Hollande (24/05/1831)
(02) Question
du chef de l’Etat (Léopold de Saxe-Cobourg) et propositions annexes (02/06/1831, 03/06/1831)
(03) Situation
de la garde civique dans le Limbourg (28/06/1831)
(04) Réunion
des états provinciaux pour la session ordinaire de 1831 (30/06/1831
(après-midi))
(05) Préliminaires de paix (les dix-huit articles) (01/07/1831)
(06) Police
sanitaire (peine de mort) (18/07/1831)
(07) Rétablissement
du jury (19/07/1831)
(08) Election contestée de de
Sauvage (20/07/1831)
(09) Dissolution
du congrès (20/07/1831)
INTERVENTIONS
AU COURS DE LA SESSION 1831-1832
(00) Vérification de ses
pouvoirs comme membre de la chambre. Election non contestée (13/10/1831)
(01) Emprunt forcé (par
anticipation des contributions foncière et personnelle) (19/10/1831)
(02) Situation diplomatique
générale (traité des 24 articles) (28/10/1831, 06/03/1832,
07/03/1832,
29/05/1832)
(03) Droits sur le sucre (22/12/1831)
(04) Organisation judiciaire.
Cour de cassation (04/06/1832, 07/06/1832, 08/06/1832, 16/06/1832), jury de la cour d’assises (27/02/1832,
04/06/1832),
tribunaux de première instance (09/06/1832), proposition
d’ajournement (11/06/1832),
vacances des cours et des tribunaux (20/06/1832)
(05) Passation du marché
Hambrouck (marché militaire) (29/02/1832)
(06) Haras militaire (14/03/1832)
(07) Rapport sur des pétitions
relatives aux lois de milice (16/03/1832)
(08) Licenciement des
officiers volontaires (17/03/1832)
(09) Tribunaux de première
instance (20/03/1832)
(10) Organisation de la douane
(28/05/1832)
(11) Organisation de la garde
civique (11/06/1832)
(12) Abolition de la peine de
mort (19/06/1832)
(01) Nécessité de soumettre à une nouvelle élection les membres devenus
ministres (Goblet, Duvivier) ou membres de l’ordre judiciaire (14/11/1832)
(02) Formation de la commission de l’adresse (16/11/1832)
et lecture du projet (19/11/1832)
(02) Exécution du traité des 24 articles, intervention de l’armée
française à Anvers, système diplomatique suivi par le gouvernement (22/11/1832, 23/11/1832, 26/11/1832)
(03) Vérification des pouvoirs
des membres nouvellement élus (18/01/1833).
Elections contestées de Liége (25/01/1833, 28/01/1833)