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Chambre des représentants de Belgique

Séance du mardi 12 novembre 1833

 

Sommaire

1) Discours du président provisoire (partage de la dette hollando-belge) (Pirson)

 

(Moniteur belge n°318, du 14 novembre 1833)

(Présidence de M. Pirson, doyen d’âge.)

MM. Liedts et Charles Vilain XIIII remplissent provisoirement les fonctions de secrétaires.

Après avoir ouvert la séance, M. le président prononce le discours suivant. - Messieurs, en montant au fauteuil , je n’ai de remerciements à faire à personne ; je dirais, pas même à l’âge qui me procure cet honneur si je regrettais la vie : mais point du tout ; si je la recommençais, je ferais ce que j’ai fait. Sans vanité, sans ambition, content de ma position, je serais toujours indépendant sous tous les régimes, et je mourrai comme j’ai vécu.

Si je n’ai point de remerciements à faire, j’ai besoin, messieurs, de toute votre indulgence. Déjà vous m’en avez donné des preuves. Je compte sur la continuation de vos bontés.

Nos opérations préliminaires seront de courte durée. Les pouvoirs de quelques membres de la chambre seulement sont à vérifier, et puis nous procéderons à la formation du bureau définitif.

Nos travaux législatifs seront d’autant plus longs qu’ils sont nombreux et importants. La nation est impatiente. Ses institutions sont incomplètes ; il faut encore qu’elle tienne l’arme au bras pour faire reconnaître son indépendance vis-à-vis de la Hollande. Sous le rapport des institutions, elle peut justement accuser le législatif s’il tarde de les lui donner dans un terme raisonnable. Il n’en est pas de même sous le rapport politique ; des tiers sont là plus ou moins intéressés à nous harceler. Je partage toutes les espérances, j’applaudis au statu quo ; mais entendons-nous : le statu quo nous est favorable si nous ne devons payer ni arriérés de la dette ni par conséquent les intérêts des arriérés à la Hollande, depuis l’époque de notre acceptation du traité du 15 novembre jusqu’à l’acceptation de la Hollande elle-même ; mais il est favorable à la Hollande si nous devions payer ces arriérés et ces intérêts. En effet, toute la fortune hollandaise consiste en capitaux qu’elle peut placer avec plus de chances de perte ailleurs qu’en Belgique, si riche par son sol ; elle trouverait ici une hypothèque réelle qu’elle ne trouverait pas ailleurs.

Elle ne demanderait donc pas mieux, je crois, que de nous préter. Je ne doute pas que le gouvernement n’ait fait tout ce qu’il devait pour la désabuser sur ce point. C’est à lui que la constitution donne l’initiative en fait de relations extérieures ; mais c’est à la chambre des représentants que la constitution donne le droit de prononcer la première en public sur tous les intérêts financiers. Eh bien que les échos de cette tribune portent donc à la Hollande que jamais cette chambre ne consentira à payer les arriérés de la dette lui assignée, pour tout l’intervalle de notre première acceptation jusqu’à la sienne.

Nous reviendrons, j’espère, incessamment sur cette proposition. Pardon si je manque peut-être un peu à la forme : il me tardait, comme il tarde, je crois, à tous ici, d’avoir l’occasion de se prononcer énergiquement ; car ce n’est qu’au sortir de l’ornière diplomatique que nous pourrons travailler sans distraction au bien-être intérieur qui repose sur les institutions, le bon ordre et la paix.

Messieurs, nous allons tirer au sort la nomination d’une commission de sept membres pour vérifier les pouvoirs des nouveaux membres de la chambre.

M. le président tire au sort la commission qui sera chargée de la vérification des pouvoirs des députés nouvellement élus. Cette commission est composée de MM. de Sécus, Hip. Vilain XIIII, Smits, Dumont, Meeus et Liedts.

- La séance est levée.

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