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« Aperçus de la part que j’ai prise à la révolution de 1830 » (« Mémoires »), par A. Gendebien (1866-1867)

 

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D. L’ASSOCIATION NATIONALE.

 

(Remarque du webmaster : Comme expliqué plus haut, A. Gendebien avait initialement entrepris d’écrire ses « mémoires » en réaction au contenu du livre de Th. Juste consacré au Régent. Plus particulièrement, il évoquait le rôle fondamental joué par l’Association nationale, au moment de la « défaillance » des élites et de la tentation de faire appel au prince d’Orange dans le courant du mois de mars 1831. Ces réflexions sont reprises dans le journal sous le terme de « Révélations historiques ». Elles sont en outre antérieures à la partie intitulée « Aperçus de la part… »)

 

I. Surlet de Chokier envisage une restauration de la maison de Nassau en Belgique

 

(page 176) Gendebien raconte dans ses « révélations historiques » l’entrevue qu’il eut avec de Sauvage, (page 177) gouverneur de la province de Liége, appelé par le Régent pour coopérer  à la formation de son second Ministère. Il se convainquit aussitôt de la propension manifestée par ce personnage pour le rappel du prince d’Orange, basée sur la volonté des puissances et l’impossibilité d’une seconde alternative, seul moyen en ce moment d’écarter le fils de Guillaume : la réunion à la France, solution impraticable, Louis-Philippe ne voulant pas courir les risques d’une guerre générale.  

Cet argument, développé par de Sauvage cher le Régent le soir du 22 mars 1831, et que Surlet semblait accepter, fit bondir Gendebien qui s’écria « ... Cela ne sera pas, parce que je ne le veux pas ; quand je dis que je ne veux pas, c’est comme si le peuple entier le disait. Je connais l’esprit, la volonté des masses, leur haine contre la famille des Nassau. Cette haine a résisté à toutes les intrigues, à toutes les séductions. Quand je dis que cela ne sera pas parce que je ne le veux pas, c’est parce que j’ai derrière moi l’immense majorité du pays.  » Je ne puis partager vos convictions, je ne puis et ne veux concourir à la formation du nouveau Ministère qu’à la condition que vous adoptiez les miennes et que vous les preniez pour base de la nouvelle administration. Dès demain, j’agirai selon mes convictions, libre à vous d’agir selon les vôtres. »  

Ce fut, continue-t-il, l’occasion déterminante de la création de  l’ASSOCIATION NATIONALE.  

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